Pour un plébiscite, c’en est un. 191 voix sur 193 possibles, c’est le score qu’a obtenu le Niger, le vendredi 7 juin 2019 à New York, à l’issue du vote pour être membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies lors de la 88ème Assemblée plénière de cette institution. Avec ce vote, le Niger rentre, par la grande porte, dans cette instance des Nations Unies pour la période 2020-2021 au titre de la zone Afrique. C’est aussi, un come-back du Niger dans la diplomatie internationale.
La première fois que le Niger a occupé ce siège remonte aux années 80 (précisément du 1er janvier 1980 au 31 décembre 1981), une autre période faste de la crédibilité et de l’influence de notre pays tant sur le plan régional qu’international.
Ce vote plébiscite confirme, une fois de plus, le leadership du Niger, à travers une diplomatie offensive que mène le Président de la République Issoufou Mahamadou, sur diverses questions sous-régionales, régionales et même internationales. De la migration à la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) en passant par la Monnaie unique de la Cedeao et la lutte contre le terrorisme au Sahel et la mise en place du G5 Sahel, le Président Issoufou a su imprimer sa marque dans le traitement de ces problématiques.
« Notre accession au Conseil de sécurité en qualité de membre non permanent permettra de consolider ses acquis et de faire avancer les préoccupations spécifiques à l’Afrique et au reste du monde, affecté par de situations défavorables à leur épanouissement économique et social comme les conflits », a confié, dans une note, M. Kalla Ankouraou, ministre nigérien des Affaires étrangères.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies étant le seul organe habilité à prendre des décisions contraignantes en droit international, occuper un siège en son sein renforce l’éminence de cet organe des Nations-unies et partant celle de ses membres ; mêmes non permanents. Les sièges au Conseil de sécurité sont très convoités du fait du prestige et de l’influence qu’ils procurent sur les affaires du monde. C’est pourquoi, l’entrée de certains pays s’était souvent accompagnée de controverses notamment à cause de la gouvernance : respect des droits de l’homme et des principes de la démocratie ; respect des engagements internationaux, etc.
Rien de tout cela n’a été soulevé pour le cas du Niger. En effet, en plus de l’unanimité de l’Afrique autour du Niger, notre pays a pu bénéficier du soutien de quelques 138 autres Etats non Africains qui ont appuyé sa candidature devant l’Assemblée Générale des Nations-Unies. C’est dire que l’entrée de notre pays dans ce Conseil est porteuse de tant d’espoirs, d’enjeux mais également de défis. Comme a eu, à le souligner à maintes occasions, le Chef de l’Etat, le Niger milite pour la mise en place d’un système global équitable adapté à la réalité de la communauté internationale d’aujourd’hui. Au plan continental, il s’agit pour le Niger de promouvoir certaines questions ayant un impact direct sur le Niger et le développement du continent. Il s’agit notamment des questions de sécurité, de développement, de la crise migratoire, la prévention des conflits, le changement climatique, les femmes et la paix. A ce jour, quelques 64 pays membres n’ont encore jamais siégé au Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Le Niger est déjà à une deuxième fois.
Pour rappel, le Conseil de sécurité comprend outre les cinq membres permanents (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Russie et Chine) dix membres non permanents élus pour une période de deux ans par l’Assemblée générale de l’ONU, en tenant compte de la représentation géographique équitable. Le Conseil de Sécurité est l’organe décisionnel de l’organisation des Nations-Unies et le responsable du maintien de la Paix et de la Sécurité Internationales. Il est le seul Organe dont les décisions et résolutions sont contraignantes.
tre membre de cet Organe confère, selon les spécialistes, une réelle influence sur les questions globales de la marche des Nations. En effet, le Niger dispose désormais d’une voix comme chaque membre du Conseil dans toutes les décisions et Résolutions de cet Organe. Mais cette voix trouve son poids réel au cas où il s’agit d’une question de procédure (exemple : Adhésion, exclusion de membres ou lors d’une recommandation en vertu du chapitre VI, relatif au règlement pacifique des différends) où les décisions sont prises par un vote affirmatif de neufs membres seulement (permanents ou non).Pour toutes autres questions, les décisions sont prises par un vote affirmatif de neuf membres incluant tous les membres permanents. Dans ce dernier cas, un «NON » d’un seul membre permanent bloque toute décision.