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Le secteur privé industriel nigérien doit être protégé

Publié le lundi 10 juin 2019  |  Tamtaminfo
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© Autre presse par DR
Cour Constitutionnelle: la situation socio politique au Niger tend vers une décrispation !
Photo : Issoufou BOUBACAR KADO
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Après la Brasserie BRANIGER qui envisage de fermer son usine et d’aller s’installer ailleurs à partir du 12 juin 2019, nous venons d’apprendre que deux autres sociétés envisagent de procéder à une liquidation pour raison économique.

En effet, par note 036-/RH/FT signée du Directeur Général de Unilever , il est envisagé de procéder à un licenciement collectif du personnel pour motif économique.

À cet effet ,une réunion est convoquée le jeudi 13 juin à 9h au siège de la dite société.
En outre , par une autre note du Directeur Général de Orange Niger, signée le 3 juin 2019, qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, il est indiqué que la décision finale avant le 12 juin serait de proposer la reprise de Orange Niger à Rimbo.

En effet, malgré l’offre financière plus intéressante de TELECEL, Rimbo a été retenu à cause de son titre d’actionnaire majoritaire local et de la garantie de la pérennité des emplois qu’il présente.

Cette situation appelle de notre part la réflexion suivante :

Pourquoi des sociétés d’origine française qui ont contribué pendant longtemps en tant qu’actrices économiques dans notre pays, envisagent- elles de fermer et nous quitter pour aller ailleurs au moment où notre pays se prépare à rentrer dans la zone de libre-échange dont il est déclaré champion par l’Union Africaine ?

Les raisons économiques et la concurrence déloyale sont évoquées pour justifier ces décisions aux conséquences économiques et sociales très lourdes pour notre économie.

Il ressort des raisons évoquées par les responsables des ces sociétés, que la concurrence déloyale et la pression fiscale dues aux nouvelles mesures contenues dans la loi des finances sont la cause principale.

Mais il n’est pas exclu que ces sociétés souhaiteraient explorer d’autres possibilités en s’installant dans les pays de l’espace UEMOA, CEDEAO ,et la ZLEC, où la pression fiscale serait supportable , et la concurrence déloyale neutralisée.

Il n’est pas exclu également que certains rêveurs pensent en procédant à la liquidation de certaines sociétés , ils pourraient en profiter pour les remplacer. Certains ignorants du monde des affaires pensent que l’espace sera libéré en leur profit. C’est une erreur grossière ! Avec l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange, ces entreprises reviendraient pour prendre leur revanche à partir des pays propices à la bonne marche de leurs affaires.

À notre avis ,la solution serait de bien étudier la possibilité d’accorder certaines facilités à travers la fiscalité qui permettrait à ces sociétés de continuer à jouer leur rôle d’agent économique dans notre pays. Celles qui viendraient ne pourront pas faire face à la situation.

Car il risquerait une grande délocalisation des certaines entreprises aux profit de certains pays attractifs.

Le licenciement collectif du personnel envisagé par la société Unilever n’est pas une bonne chose pour notre pays. Beaucoup des pères des familles perdront leurs emplois, sur le plan financier une perte des recettes fiscales et une diminution de la contribution au PIB , de la dite société et des autres en voie de liquidation seraient constatées et risqueraient de nous tirer encore vers le bas dans l’indice du développement humain.

Au niveau de la brasserie BRANIGER, il serait hautement souhaitable que les autorités compétentes en rapport avec les services des ministères des finances, du commerce et de l’économie , se penchent avec beaucoup plus de sérieux sur le cas de cette société victime de la concurrence déloyale, et qui peine à supporter le poids de la fiscalité.

Au Niveau de la société Orange Niger, la problématique semble plus complexe.
Cette société a engrangé beaucoup des bénéfices au Niger et s’est illustrée dans la fraude fiscale.
Nous avons en mémoire son bras de fer avec la Direction Générale des Impôts suite à un redressement fiscal qu’elle a tenté de politiser en vain.

Aujourd’hui, la société Orange Niger, nous propose la liquidation de sa filiale du Niger, avec comme repreneur stratégique Rimbo, qui est actionnaire majoritaire local.

La problématique qui se pose à ce niveau, comment Rimbo, en tant qu’ actionnaire local, n’a pas pu améliorer la situation financière de orange Niger, peut-il le faire en devenant propriétaire ?
Il ya une zone d’ombre dans cette affaire !

La garantie de la pérennité des emplois ne se décrète pas, elle se fait à travers une gestion rigoureuse de l’entreprise en s’acquittant de ses obligations fiscales et engagements sociétaires .
En quoi Rimbo actionnaire de Orange Niger est-il différent de la société Orange Niger ?

Le départ des ses sociétés d’origine française de notre pays après un long séjour de partenariat économique en dit long ! Il y a anguille sous Roche.

Il serait hautement souhaitable de réhabiliter les services de la police économique en vue d’aider les services en charge du secteur industriel privé nigérien de bien faire face à la situation de la menace économique qui plane sur le tissu industriel de notre pays.

Nos entreprises industrielles nationales au formel sont sous haute menace de la concurrence déloyale, entretenues par les narcotrafiquants, c’est pourquoi certaines entreprises industrielles d’origine étrangère, envisagent de nous quitter pour aller s’installer ailleurs.

L’État du Niger se devrait de bien prendre au sérieux cette menace de concurrence déloyale sur le secteur privé formel , faute de quoi notre cher pays risquerait de participer en tant que spectateur et subir la loi des plus forts ,dans la zone de libre-échange.

À notre humble avis, il serait hautement souhaitable de créer un comité de réflexion sur les mesures alternatives concrètes afin de nous éviter des surprises désagréables avec l’avènement de la zone de libre-échange.
Ce comité devrait regrouper les cadres des ministères en charge de l’industrie, du commerce, des finances , de l’économie ,des affaires étrangères de la justice, des mines , énergie et des opérateurs économiques concernés.
Le monde des affaires est sans état d’âme, vaut mieux prévenir que guérir.

À bon entendeur salut !

Par Issoufou Boubacar Kado MAGAGI.
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