Le MNSD Nassara vient d’inaugurer une nouvelle forme de menace contre certains de ses militants qui ont, selon le Bureau politique national, accepté d’aller dans le camp de la majorité au pouvoir adhérant ainsi à l’idée de la formation d’un gouvernement d’union nationale, sur initiative du Président de la République, Issoufou Mahamadou.
Certains militants des partis politiques de l’opposition qui y ont adhéré sans l’aval de leurs structures, malgré les injonctions de leurs instances dirigeantes, s’exposent tout naturellement à des sanctions idoines qu’appelle l’acte grave posé par les intéressés ayant délibérément désobéi au mot d’ordre du bureau politique, conformément aux statuts et règlements intérieurs de leurs partis respectifs. Le MNSD Nassara et le MODEN FA LUMANA, tous membres de l’ARDR (opposition) n’ont pas manqué de fustiger et de condamner vigoureusement le comportement divisionniste de ces militants avec comme conséquences des menaces graves sur l’unité nationale, la paix, la quiétude sociale et le développement. Si la décision du Bureau politique du MNSD de suspendre et exclure plus tard ces militants lors du prochain congrès dudit parti, est tout à fait légitime et légal, il n’en demeure pas moins que celle prise par le bureau régional de Maradi comporte en son sein les prémisses d’une dérive qui somme toute peut être qualifiée d’antidémocratique.
C’est, selon de nombreux observateurs de la scène politique nigérienne une pente très dangereuse que vient d’emprunter là le parti de Seini Oumarou. Le bureau régional de Maradi vient d’innover en matière de menance politique en opposant le Saint Coran à tous leurs élus locaux et aux députés nationaux jugés par eux, indélicats et rebelles. La pratique du ‘’A kan Laya’’ propre à deux régions de l’Est du pays à savoir Maradi et Zinder, peut-elle s’appliquer la politique ? S’il est vrai le serment coranique est inscrit dans la constitution de la 7ème République et concerne une catégorie de dirigeants du pays, cela ne concerne en aucune façon les députés et autres élus locaux. S’il est demandé que les députés et autres élus locaux subissent la rigueur de la loi et la sanction d’Allah, autant l’appliquer à tous les fonctionnaires de l’Etat et même à tous les citoyens quelle qu’en soit leur religion. Pour de nombreux observateurs de la vie politique nigérienne, il s’agit-là d’un déplacement du débat politique vers celui de la Religion musulmane, qui est une religion de paix, de tolérance et de pardon.