Le vendredi 8 novembre 2013 a eu lieu, dans la grande salle du Palais des Congrès, la cérémonie de lancement du film ‘’Les silences du couteau’’ de la diva de la musique nigérienne, Fati Mariko. Etaient présents à cette importante cérémonie, la Première Dame, Marraine de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), Docteur Malika Issoufou, de la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Docteur Maikibi Kadidiatou Dandobi, du Ministre de la Santé Publique Mano Aghali, de plusieurs membres du Gouvernement, des Représentants des institutions de la République, de l’Assemblée Nationale, du corps diplomatique, des organismes internationaux ainsi que de nombreux invités.
Le Représentant de la Représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant et la Marraine de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) ont tour à tour pris la parole pour saluer l’événement et louer le courage de Fati Mariko qui vient, à travers son film, de briser le silence en dénonçant l’excision dont elle fut elle-même victime. Après les discours, place à la projection du film intitulé ‘’Les silences du couteau’’ Ce film a jeté l’émoi et la compassion dans la salle. Il retrace la cruauté de l’excision à travers les témoignages de Fati Mariko et de nombreuses personnes dont ceux de sa propre mère, de sa tante qui est par ailleurs exciseuse. Toute petite, Fati Mariko a été victime de l’excision, une ignoble pratique ancestrale et qui dure encore en ce 21ème siècle. Fati a, de tout temps, à travers ses chansons, dénoncé cette pratique traumatisante. Mais derrière ce film documentaire se cache un ambitieux et légitime combat, un combat contre l’ignorance des méfaits qu’entraîne la pratique de l’excision.
Dans un point de presse qu’elle a animé le jeudi 7 novembre 2013 au CFPM, Fati Mariko a expliqué son programme de lutte contre ce fléau. ‘’ Les silences du couteau’’, a-t-elle indiqué, n’est qu’un support sur lequel elle va se baser pour mener sa campagne de sensibilisation dans les établissements scolaires auprès de la jeunesse, dans les villes, villages et hameaux pour toucher le plus grand nombre d’adultes, hommes et femmes, car selon elle, « l’excision n’est pas le seul fait des exciseuses, c’est aussi la faute des parents. » La projection du film en ces lieux sera suivie de débats et de concerts. Il faut noter que la diva de la musique moderne nigérienne sera accompagnée dans ce projet salutaire d’éveil des consciences par, les ONG Animas Sutura et CONIPRAT, supportées par l’Unicef et le FNUAP. « Je m’engage avec l’appui de mes accompagnateurs à mener à bien cette mission qui me tient particulièrement à coeur » a-t-elle ajouté. « C’est une situation traumatisante qui m’a suivie toute mon existence et que je voudrais éviter à d’autres petites filles au Niger et de par le monde » a déclaré Fati Mariko avec un arrière goût d’amertume et de chagrin.
Après la projection du film ce vendredi 8 novembre, Fati Mariko a été longuement ovationnée pour son courage et l’engagement qu’elle vient de prendre afin de contribuer à l’éradication de ce fléau. On peut lire sur les visages des spectateurs la tristesse. On sent qu’une sourde révolte a gagné la salle. C’est dire que la diva de la chanson moderne nigérienne vient de conquérir un public prêt à adhérer à son combat somme toute légitime. « Cela ne veut pas dire que j’abandonne la musique pour le cinéma. Mon objectif et d’allier les deux pour mener à bien mon projet » nous a-t-elle confié.A la fin de la cérémonie, les acteurs du flim ont été présentés au public ainsi que des ex exciseuses qui ont déposé leurs couteaux et qui ont pris l’engagement de se battre pour qu’à jamais cette pratique soit abandonnée.
Signalons qu’avec Animas Sutura, Fati Mariko est la Porte Parole de la ‘’Campagne Aventures du Foula’’, une campagne de sensibilisation et de lutte contre toutes les pratiques néfastes et les infections détectées au sein de notre société. Bon vent donc à Fati Mariko pour cette initiative combien importante !