Le problème de la circulation routière reste toujours d’actualité à Niamey. Pourtant, on a cru qu’avec la mise en place, ces dernières années, de toutes ces infrastructures routières aux quatre coins de la ville, le cuisant problème de l’engorgement des routes serait sensiblement résorbé et que la fréquence des accidents de la circulation irait à la baisse. Hélas, l’insouciance et la pagaille règnent et, avec elles, le calvaire des embouteillages et le drame des accidents. Saurait-il en être autrement dans cette jungle de la circulation routière à Niamey où l’indiscipline et la désinvolture l’emportent royalement sur le respect des règles ?
La preuve la plus criarde nous est donnée avec l’ouverture à la circulation, ces derniers jours, de la nouvelle voie expresse reliant le quartier aéroport et le centre-ville de la capitale. Pour mesurer le degré de l’embrouillamini et des pratiques inciviques qui règnent sur cette nouvelle infrastructure, pourtant conçue pour faciliter les choses pour les usagers, faites-y un petit tour. Vous en reviendrez complétement estomaqué avec à la clé la proéminence d’un vilain goitre de la colère, au bas du cou. Car, là, l’insouciance des usagers et sans limite !
Profitant du fait que les panneaux et autres insignes devant réguler la circulation sur cette nouvelle infrastructure routière en phase de finalisation ne soient pas encore mis en place, les usagers n’en font qu’à leur tête. Les gens circulent dans tous les sens sans se soucier des complications que cette façon de faire peut engendrer sur la fluidité du trafic. C’est ainsi que, pour des voies conçues pour la circulation à sens unique, vous verrez des motos, vélos, camions, et autres automobiles de tous usages se disputant un passage sur des chaussées rétrécies. Et voilà l’impasse et le désordre ! La palme d’or de l’incurie et de l’inconséquence revient tout naturel à ces folles voitures dénommées ‘’faba-faba’’, qui toujours pressées pour en fin de compte n’aller nulle part, vous foncent dessus devant et derrière sans se soucier d’éviter le moindre contact.
Autre agent causal de goitre en ces lieux, c’est la façon où les usagers chevauchent d’une voie à une autre en escaladant les glissières de sécurité ou en marchant carrément sur les terre-pleins et les bornes de séparation aménagés tout au long de la route. En plus du danger que cela comporte de créer des accidents graves, une telle pratique témoigne de l’incivisme ‘’endurci’’ de ces usagers qui commencent déjà à endommager les installations fraichement mises en place. Ne parlons même pas de ces points de commerce qui ont commencé à germer, de façon tout aussi expresse, aux abords de la ‘’route express’’.
Toutes choses qui montrent qu’à Niamey, les causes de la fréquence des accidents de la circulation et de la dégradation des installations chèrement acquises sont délibérément voulues et entretenues, cela au vu et au su de ceux qui ont la mission de les en empêcher.