Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2019, dite session des lois se poursuivent à l’hémicycle place de la concertation à Niamey. Les parlementaires ont hier, après un long et houleux débat, adopté à la majorité le projet de loi relatif à l’exercice du culte en République du Niger. C’est le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, M. Iro Sani qui a présidé les travaux en présence du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Bazoum Mohamed et du ministre chargé des Relations avec les Institutions, M. Barkaï Issouf.
Le projet de loi relatif à l’exercice du culte au Niger composé de 20 articles qui a été voté avec 125 voix pour, 32 voix contre, et deux (2) abstentions a pour objectif de doter l’Etat du Niger d’un cadre juridique permettant un encadrement efficace des pratiques religieuses. Depuis quelques années, il est constaté le développement des tendances religieuses fondamentalistes et extrémistes sur fond d’un environnement sous régional marqué par l’apparition d’organisations terroristes se réclamant de l’Islam et qui peuvent être sources d’instabilité et d’insécurité. Cependant les mesures de contrôle des pratiques confessionnelles sont basées essentiellement sur des textes mineurs notamment administratifs et qui ne concernent que la religion musulmane.
Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur en charge des questions religieuses, il s’avère nécessaire de doter le pays d’un cadre juridique général relatif à la pratique du culte pour prévenir les risques et dérives constatés dans d’autres pays. A travers ce projet de loi, « il s’agit de fixer les principes de contrôle des pratiques confessionnelles qui se multiplient par le développement des obédiences religieuses. Les débats au cours de son adoption étaient une belle occasion de lever les équivoques et de porter des précisions qui sont de nature à mettre fin à des polémiques inutiles entretenues dans certains milieux. Je pense que nous discutons d’un texte de loi à partir duquel
désormais nous pouvons prendre des textes réglementaires de nature à aider l’Etat du Niger, relativement a ce qu’il ya lieu de faire lorsqu’on veut pratiquer sa religion », a-t-il déclaré.
Le ministre d’Etat Bazoum Mohamed a en outre précisé que les mesures qui seront prises se passeront dans le cadre consultatif avec les mêmes acteurs qui sont les Oulémas. «Nous allons travailler avec les associations de toutes les obédiences pour que leurs expériences nous éclairent pour enrichir le contenu des textes à venir», a ajouté le ministre d’Etat.
Il faut noter selon le rapport du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-2012) de l’Institut National de la Statistique (INS), les musulmans représentent 99% de la population totale du Niger. Quant à la situation actuelle des associations religieuses au Niger toutes confessions confondues, elle se présente comme suit : 105 Associations islamiques, 38 Associations chrétiennes ; 2 Associations animistes et une (1) Association bahaïe.
Enfin en ce qui concerne la situation des édifices religieux, il a été dénombré 29 églises catholiques alors qu’il n’y a aucune statistique récente en matière de mosquées ni pour les prières de vendredi encore moins pour les prières quotidiennes sur l’ensemble du territoire national. Il ressort que, la construction des édifices n’est soumise à aucune autorisation préalable. Toutefois, à l’avènement du Conseil Islamique du Niger (CIN) en 2003, il a été dénombré plus de 234 mosquées pour la ville de Niamey. Actuellement, au regard du rythme exponentiel de construction, ces lieux de culte peuvent se compter en centaines de milliers sur l’ensemble du territoire national. Parmi eux, seules quelques mosquées de vendredi de Niamey et des autres grandes villes du pays sont sous le contrôle du Conseil Islamique du Niger (CIN).