Des émeutes ont secoué samedi nuit la capitale économique du Niger. Des pneus flambaient de partout. Des vitres cassées et autres projectiles improvisés jonchaient les rues. Au quartier Zaria, une école aurait été vandalisée. Hier, les scènes d’émeutes ont repris, particulièrement dans les anciens quartiers (Dan Goulbi, Mokoyo, Bagalam). Pour l’heure, aucun bilan matériel n’a été établi.
Cette subite montée de tension fait suite à l’arrestation avant hier samedi 15 juin, en milieu de journée de l’Imam de la Mosquée SAHABA de Zaria, Ousraz Riyadin Ishaq. Lequel dans son Sermon du Vendredi avait accusé les autorités de vouloir légaliser les mariages homosexuels et de limiter l’exercice du culte musulman à travers l’adoption d’une loi qui interviendra aujourd’hui dimanche à l’AN.
Auparavant, toujours dans la matinée avant hier, des oulémas toutes confessions confondues, s’étaient réunis à la Grande Mosquée Place Sultanat pour prendre une décision commune, sanctionnée par une déclaration qui devrait être rendue publique aujourd’hui ce dimanche même. Des communiqués appelant la population de Maradi à se rendre au lieu de cette déclaration ont été largement diffusés dans les « groupes Wathsapp » administrés par des « religieux ».
La nouvelle de l’arrestation de l’Imam de Zaria fit aussitôt le tour de la ville. Le soir, outre les autres oulémas qui se pressent de défiler au commissariat, c’est désormais une foule de fidèles qui se massifie aux portes du QG de la Police et dans les rues avoisinantes, tous motivée par la rumeur qui faisait état d’un probable transfèrement de « Malam » à Niamey dans la nuit même. Sans doute débordée par l’afflux de ces visiteurs un peu trop nerveux scandant des slogans « A sakar mana malam », la Police a dû faire usage des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Un faux document…
Au même moment le Président de la Délégation Spéciale Mahamane Lawali Issa convoque dans la nuit une réunion avec tous les Oulémas de la ville pendant que l’insurrection gagnait du terrain. A la grande surprise générale, le document qui servait de support à l’argumentation des Oulémas était un faux document qui n’avait rien avoir dans sa forme et dans son fond au « Projet de loi relatif à l’exercice du culte en République du Niger ». Hommes du savoir, les oulémas de Maradi ont vite reconnu s’être laissés abuser et ont conséquemment annulé aussitôt tout leur agenda du dimanche.ils en profitent également pour appeler la population au calme.
Un appel que des groupes de badauds ont littéralement ignoré, se répandant dans la ville, brulant des pneus, cassant les vitres de quelques véhicules malchanceux, arrachant les panneaux de signalisation…. Des scènes qui se sont poursuivies dans certains quartiers jusqu’au-delà de 2 heures du matin.
L’heure des interrogations…
Hier matin, malgré la reprise de l’insurrection, la situation est rapidement redevenue calme et sous contrôle progressif des FDS. A Maradi, l’heure est à présent aux interrogations. QUI a livré aux oulémas de Maradi un « fake doc » du projet de la loi relatif à l’exercice du culte dans notre pays ? D’Où est-ce qu’il détient ce document ? QUELLES sont ses véritables intentions ?
Car manifestement, dans cette affaire, il ya eu bel et bien manipulation des oulémas et de la population de Maradi. Dans un audio qui circule actuellement, en guise de « réparation », en prélude à sa libération, Cheick Riyadun Ishaq reconnait avoir été trompé et promet de faire la lumière surtout ce qu’il connait autour de cette affaire au Sermon du Vendredi prochain