Le barreau du Niger a procédé, lundi dernier, au lancement des activités entrant dans le cadre du 25ème anniversaire de sa création. La cérémonie de lancement s'est déroulée au siège de l'Ordre des Avocats du Niger en présence de Me Aissata Zada, première femme Bâtonnier du Niger, du Dr Jacques Migan, et de plusieurs avocats. Durant six jours, le barreau du Niger, avec ses confrères venus de la sous région mènera plusieurs activités touchant à la profession d'avocat. Il s'agit entre autres des consultations et plaidoiries gratuites, ainsi que de la formation.
A l'occasion du lancement des activités, Me Aissata Zada a rendu un hommage mérité aux anciens avocats du Niger qui avaient jeté les bases du redressement de l'institution. «25 ans, c'est l'âge de la maturité et de la raison », a dit le bâtonnier. Me Aissata Zada a indiqué que depuis la création de l'Ordre des avocats du Niger, il y a eu une évolution. «En 1988, les avocats étaient au nombre de dix. Aujourd'hui, nous sommes plus de cent. D'ailleurs, j'invite les jeunes, et surtout les femmes, à s'intéresser à cette profession », a-t-elle dit.
Elle devait en outre ajouter que la particularité de la célébration de ce 25ème anniversaire est la participation d'une trentaine d'avocats de la sous région. Ces derniers effectueront des consultations et plaidoiries gratuites au Tribunal d'instance de Kollo, dans les Tribunaux d'arrondissements des cinq communes de Niamey et au Tribunal de Grande Instance Hors classe de Niamey. «Tous les détenus se trouvant dans ces localités auront la chance d'être défendus gratuitement », a souligné Me Aissata Zada.
Me Jacques Migan, a pour sa part, rappelé qu'en novembre 2012, le gouvernement du Niger a organisé les états généraux de la justice. Parmi les problèmes recensés, a-t-il ajouté, on note d'une part l'insuffisance des moyens financiers, matériels et humains. D'autre part, il y a le problème de formation des acteurs qui animent la Justice durant leur carrière. «Quand il n'y a pas de formation, la compétence est approximative. C'est ce que les autorités du Niger ont compris ; c'est pourquoi, en prélude à ce 25ème anniversaire, on a fait appel à moi pour qu'une formation soit organisée. Nous voulons que les états généraux de la justice que le gouvernement a eu le courage d'organiser soientt une réalité», a-t-il dit.
Il faut enfin souligner que le nombre des avocats est évidemment insuffisant au Niger ; surtout que la population comprend de mieux en mieux l'importance de l'avocat comme conseil et comme sentinelle du droit face l'arbitraire et aux abus de toutes sortes. Mais augmenter le nombre d'avocat ne suffira pas ; il faut assurer aussi une formation continue, «car un avocat mal outillé représente un danger pour les justiciables», a indiqué un avocat du barreau du Niger.