Il y a de cela une dizaine de jours, le gouvernement conduit par son Premier Ministre Brigi Rafini avait déposé sur le bureau de l'Assemblée Nationale une motion de confiance destinée à solliciter le soutien de cette institution pour la mise en oeuvre de l'ambitieux programme du PDES 2012/2015 déjà adopté par le gouvernement.
En effet, ce programme de développement économique et social du Niger avait déjà fait l'objet d'une importante table- ronde à Paris au mois de Septembre 2012, rencontre au cours de laquelle la Délégation nigérienne conduite par le Chef de l'Etat Issoufou Mahamadou avait brillamment convaincu les bailleurs de fonds qui n'avaient pas hésité à donner leur accord pour le financement de ce programme. Malheureusement, les insuffisances criardes de notre administration publique n'ont pas permis au PDES de connaitre un début d'exécution satisfaisant du fait de la faible capacité d'absorption des crédits de notre pays. D'ailleurs, lors de son adresse à la nation du 18 décembre 2012, le Président Issoufou avait stigmatisé cette faible capacité à pouvoir absorber les crédits mis à la disposition du Niger. C'est donc ce programme que le PM Brigi Rafini devait défendre devant la représentation nationale après le départ du Lumana de la mouvance présidentielle.
C'était un exercice démocratique prévu par notre loi fondamentale auquel devait se soumettre le Chef du gouvernement. Evidemment, cet exercice intervenait dans un contexte politique particulièrement tendu avec le départ du Lumana de la mouvance et la création récente de l'ARDR. Au-delà de son aspect parlementaire, cet exercice revêtait aussi un caractère hautement politique, car il permettait au régime actuel de jauger sa solidité institutionnelle en vue de conduire son programme politique. Le PM Brigi était donc en face de l'Assemblée Nationale pour y subir son premier examen de passage. Le résultat du vote de confiance fut grandement satisfaisant, car la MRN était allée au-delà de son nombre officiel de députés, c'està- dire 70 députés sur les 113 que compte l'hémicycle. C'est-là, incontestablement, un grand succès politique, car jamais dans l'histoire du Niger démocratique, on n'avait assisté à ce genre de scénario où le pouvoir en place bénéficie de voix du camp adverse !
La lecture politique qu'il faudrait faire de ce résultat, c'est le fait que le Président de la République, Issoufou Mahamadou, aura hautement gagné son pari de former un gouvernement d'union nationale afin que tous les citoyens se sentent concernés par la marche du pays. Cet exercice aura aussi coupé l'herbe aux tentatives désespérés de l'ARDR de déposer une motion de censure afin de mettre le Président Issoufou en cohabitation. En dépit des manigances de toutes sortes pour tenter de discréditer le régime en place, malgré les ''Akan laya'' des talibans de Maradi, n'en déplaise à RTT de Amadou Hima Souley, le régime de la Septième République sera sorti largement grandi de cette épreuve risquée dans une mer agitée. A présent, les uns et les autres doivent se tenir tranquilles et laisser la barque de la Renaissance continuer son bonhomme de chemin pour arriver à bon port en 2016, Inch Allah.
