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« ACONIT » : une opération de Barkhane menée avec les forces nigériennes et maliennes selon l’armée française

Publié le vendredi 21 juin 2019  |  Actuniger
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© Agence Nigerienne de Presse
L’armée annonce avoir tué 33 terroristes dans le lit du lac Tchad au cours d’une offensive
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Le ministère nigérien de la Défense nationale a annoncé, dans un communiqué publié ce jeudi 20 juin, qu’une opération conjointe, dénommée «ACONIT », a été menée par les Forces armées nigériennes (FAN) avec les forces françaises de Barkhane ainsi que le soutien des partenaires américains.

L’opération qui s’est déroulée du 8 au 18 juin dans la région nord de Tongo-Tongo a permis, selon les autorités nigériennes, de neutraliser 18 terroristes et de capturer 5 éléments du groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). D’important matériel militaire a été également récupéré et selon le communiqué officiel signé par le ministre Kalla Moutari, elle fait suite à l’embuscade meurtrière du 14 mai à Balley Béri, qui a fait 28 morts dans les rangs de l’armée nigérienne.

Une opération à la demande du président Issoufou

Ce jeudi 20 juin, dans un point de presse sur la situation des opérations militaires, l’Armée française a aussi évoqué cette opération « ACONIT », qui entre dans le cadre des efforts que poursuit la force Barkhane dans la région du Liptako-Gourma, « par le biais d’opérations, d’actions au profit de la population, et en appuyant les forces partenaires ». Selon le communiqué de l’Etat-major de l’armée française, du 7 au 19 juin, Barkhane « a mené avec succès une opération d’ampleur aux côtés des forces armées maliennes et nigériennes, contre les groupes armés terroristes, au cœur de la zone frontalière entre le Mali et le Niger, dans la région du Liptako ».

Selon la même source, « cette opération d’envergure a été planifiée et conduite avec un très faible préavis. Elle illustre la réactivité et l’agilité de Barkhane et constitue une réponse à la demande du président nigérien Mahamadou Issoufou, en réaction aux attaques menées par les groupes armés terroristes contre les FAN à Baley Berri le 14 mai 2019 ». A en croire l’armée française, « la présence d’officiers de liaison FAMa et FAN au sein des Postes de commandement tactiques et au cœur des sous-groupements a contribué au succès de l’opération, en permettant de coordonner efficacement les efforts des différentes forces dans cette zone frontalière ». La zone d’opération comprenait notamment les villages d’Akabar, In Taglal, Kosseye, Tongo Tongo, Tabarkone, Zongo Dey et In Foukareteine.

400 soldats français, une section malienne et une compagnie nigérienne

Selon les détails de l’opération donnés par l’Armée française, la force Barkhane a déployé environ 400 hommes et près d’une centaine de véhicules du groupement tactique désert (GTD) « Edelweiss » depuis les bases de Gao et Ménaka. À leurs côtés, « les forces armées maliennes et nigériennes ont respectivement engagé une section et une compagnie, combattant aux côtés de Barkhane sur leurs territoires respectifs », précise la même source, qui ajoute que « cette opération conjointe, constituée d’actions de renseignement, de contrôle de zone et de combat, et menée avec succès dans une zone où se réfugiait l’EIGS, constitue un aboutissement du partenariat militaire opérationnel mis en œuvre par les forces armées françaises ».

Ainsi, pour l’armée française, « Aconit » a été l’occasion de mettre à contribution la quasi-totalité des composantes de Barkhane. « La complémentarité des actions des groupes commandos de barkhane et des groupements tactiques « désert », appuyés au combat par le groupe tactique « aérocombat » et par les détachements aériens de la base aérienne projetée de Niamey, ainsi que le renseignement fourni par les drones Reaper et un Atlantique 2 ont permis de concrétiser l’effort fourni », explique l’Etat-major de l’armée française. D’après la même source, c’est en particulier, « l’exploitation rapide du renseignement fourni par les FAN, qui a permis de localiser un important groupe terroriste dans la forêt d’Azambara, du côté malien de la frontière ». Dès confirmation de cette présence, poursuit le communiqué de l’Armée française, une série d’actions dans la profondeur a été lancée le 13 juin, mêlant héliportage de commandos, frappes aériennes par les hélicoptères du GTD aérocombat « Hombori 22 » ainsi que par les Mirage 2000, opération de bouclage et ratissage par le GTD « Edelweiss » et les FAMa. « Cette rapidité d’exécution et la rapidité de la manœuvre ont permis de créer un effet de choc sur le groupe armé terroriste clairement identifié, appartenant à l’État islamique au Grand Sahara, et de le contraindre à l’affrontement », a apprécié l’Etat-major français qui annonce que, « l’opération ACONIT aura permis de neutraliser plus d’une vingtaine de terroristes et de saisir un volume conséquent de ressources comprenant des armes de petit calibre, un lance-roquette, une vingtaine de motos et des moyens de communication ».

Selon l’armée française qui confirme ainsi ce que le gouvernement nigérien a annoncé sur cet aspect, « le matériel saisi a permis de confirmer le lien entre ce groupe terroriste et l’attaque contre les FAN du 14 mai 2019 à Balley Berri. En particulier, des moyens optiques dérobés au FAN à cette occasion ont été retrouvés ». Enfin, toujours sur le point des opérations de Barkhane, l’Armée française a estimé qu’après l’opération menée quinze jours plus tôt au Burkina Faso, « les résultats obtenus par Barkhane avec ses partenaires maliens et nigériens illustrent la capacité d’adaptation de la force et la qualité de la coordination avec les armées partenaires ».

Aconit, une opération nigérienne ou française?

A des détails près, l’Armée française confirme donc le déroulement de l’opération « Aconit » dont a fait cas le gouvernement nigérien. Sauf que comme le diable se cache toujours dans les détails, dans son communiqué, l’Etat-major français n’a fait aucune mention de la participation des « partenaires américains » que les autorités nigériennes ont pourtant tenu à « saluer ». A moins que l’appui des soldats américains, bien présents dans la zone, n’a bénéficié qu’aux Forces armées nigériennes (FAN). Aussi, le gouvernement nigérien n’a pas évoqué la participation des FAMa, l’armée malienne, qui a pris part à l’opération « Aconit », à en croire l’Armée française. A comparé les eux communiqués, il y a des divergences d’interprétation sur l’opération « Aconit » que le gouvernement nigérien met à son actif avec le soutien de ses partenaires américains et français, alors que du côté de l’armée française, on met en avant une opération de la Force Barkhane avec l’appui des militaires maliens et nigériens. Des détails un peu troublant, bien que l’essentiel, c’est que la coopération militaire commence à porter ses fruits avec ces coups durs portés aux terroristes. D’autant que suite à la multiplication des attaques terroristes de ces derniers temps, beaucoup dans l’opinion nigérienne commence à douter de l’efficacité de la présence des bases militaires étrangères au Niger.
A.Y.Barma (Actuniger.com)
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