Contrairement à ce que l'opinion nationale a tendance à croire, la guéguerre Hassoumi-Bazoum est loin de connaître son épilogue. Des sources politiques de très haut niveau indiquent que, jusqu'ici, toutes les tentatives de réconciliation entreprises par le Président Issoufou, sous la conduite de quelques hautes personnalités dont Le Courrier tait volontairement les identités, ont connu un échec retentissant. Hassoumi Massoudou ne comprend toujours pas pourquoi le Président Issoufou l'a si brutalement humilié dans un combat vis-à-vis duquel il doit être neutre et laisser les instances et les militants du Pnds faire leur choix. Les discussions ont buté sur des obstacles infranchissables. L'investiture de Mohamed Bazoum est déjà faite. Or, Hassoumi Massoudou tient mordicus à son ambition de briguer la magistrature suprême. Des positions inconciliables. Le missionnaire du Président Issoufou, qui a essayé tous les artifices possibles, n'est pas parvenu à combler le fossé qui sépare les deux blocs. Car, aussi bien vrai que Bazoum n'est pas seul, Hassoumi a également ses partisans au sein du Pnds. S'ils font le mort à ce stade, c'est sans doute par pure prudence et/stratégie.
La mission réconciliation a échoué pour plusieurs raisons non évoquées
La mission confiée à quelques personnalités, a échoué pour plusieurs raisons. Des raisons que n'ignore pas l'homme chargé de rapprocher les positions. Selon des sources politiques crédibles, Hassoumi Massoudou soupçonne des choses qu'il ne saurait ni cautionner ni admettre. Mohamed Bazoum est-il un candidat crédible ? L'ancien ministre des Finances, qui aurait eu de longs et riches échanges avec Maman Abou en privé, a expliqué sa position et ses raisons. Il attend de voir clair au-delà de certains indices troublants. Si rien n'a filtré sur ces échanges confidentiels, c'est parce que, rapporte notre source, les questions abordées sont à la fois sérieuses et inquiétantes. Hassoumi Massoudou a dit maintenir intactes ses ambitions présidentielles. Histoire de dire qu'il ne s'alignera pas derrière un candidat imposé par le Président Issoufou et non choisi par les instances du Pnds.
La tournée électorale de Mohamed Bazoum boycottée par les partisans de Hassoumi Massoudou Selon des sources au coeur de cette guéguerre fraternelle au sein du Pnds, un mot d'ordre de boycott des partisans de Hassoumi Massoudou a été donné aux populations du Boboye. Une consigne passée comme lettre à la poste. C'est vers 21 heures, la veille de l'arrivée du président du Pnds à Birni Ngaouré, que, alertés par des taupes, les partisans de Mohamed Bazoum ont débarqué nuitamment dans le Boboye avec pour mission de désamorcer le coup. C'est le branle- bas nocturne à travers communes et villages. Sous la houlette, indique-ton de Salamatou Gourouza. C'est elle qui sauve la mise et évite l'humiliation à Mohamed Bazoum en mobilisant les communes de Koygolo et Harkinassou. C'est de justesse, et au prix d'une course nocturne contre la montre à travers la campagne, que le président du Pnds a pu se tirer d'affaire. Mohamed Bazoum a certainement du pain sur la planche. Et si le général Djibo Salou s'en mêle ? Affaire à suivre.
Laboukoye
Mis " sous surveillance " Hassoumi Massaoudou doit-il s'attendre à être exclu du parti au pouvoir, dont il est secrétaire général?? Le scénario a été évoqué au plus haut de la formation. Certains espéraient même que cette décision serait prise dès le 10 février, date de la réunion du comité exécutif. Mais l'hypothèse aurait été écartée au profit d'une mise " sous surveillance ". L'ex-ministre est en sursis. Mais cela sonne-t-il le glas de la stratégie qu'il espérait mettre en place?? Difficile de l'imaginer se construire un destin à l'extérieur du PNDS, à l'instar d'Ibrahim Yacouba, qui avait profité de son exclusion pour lancer sa carrière d'opposant. Massaoudou " manque de base électorale ", explique une source au PNDS, qui souligne qu'" il a été battu à plusieurs reprises aux législatives ". (Source : Jeune Afrique du 14 février 2019)