La semaine dernière, plusieurs télévisions privées de la place ont diffusé une image qui a choqué toutes les personnes possédant un minimum de pitié. Il s’agit de celle de cette jeune fille qui a été tuée sur le coup par le chauffeur d’un camion sur la route de l’aéroport, dans les environs de la NIGERAL.
Selon les témoins, la jeune fille rentrait de Kollo et avait même appelé ses frères et sœurs pour venir la rechercher sur les lieux. Mais ce qui a le plus choqué les uns et les autres, c’est surtout l’attitude du chauffeur du camion qui a ôté la vie à cette jeune fille. Ainsi, selon toujours les témoins, ce dernier s’est contenté de dire à qui voulait l’entendre que son camion est assuré. Pire, au moment où la jeune fille gisait dans le sang, il s’est même permis de prendre de sachets de lait qu’il s’est mis à consommer devant les parents de sa victime sous le choc. Quelques jours avant cet accident, un autre s’est produit sur la même route de l’aéroport, entre le siège de la Cour suprême et l’Hippodrome. Un père de famille qui tirait sa moto de marque DT, tombée en panne d’essence, a été tué sur le coup par un automobiliste. Selon les témoins du drame, l’automobiliste serait en train de téléphoner quand son véhicule lui a échappé pour atteindre le motard. Combien d’accidents de cette nature enregistre-t-on, tous les jours que Dieu fait, aussi bien à Niamey, dans les autres grands centres urbains et même sur nos routes ? Ce sont de nombreuses vies humaines qui sont sacrifiées du fait du comportement imbécile de certains conducteurs des véhicules, camions et motos qui pensent que le seul fait de posséder une assurance suffit pour conduire comme on veut. Cette pagaille doit s’arrêter et il faut bien que les autorités prennent leur courage à deux mains pour doter le Niger d’une loi plus répressive contre ces genres d’accidents idiots de la circulation et de la route. Par le passé, lorsqu’un automobiliste ôte une vie par imprudence, il fait la prison et on lui retire son permis de conduire pendant une certaine période. Aujourd’hui, malgré le nombre élevé de véhicules et des engins et les conditions douteuses dans lesquelles les permis de conduire sont délivrées, on laisse les gens faire ce qu’ils veulent. Sinon, comment comprendre que le Niger soit l’un des pays qui enregistrent le plus d’accidents de la circulation et de la route dans le monde, alors même que l’ensemble de son parc automobile ne fait même pas la moitié de celui de certaines capitales africaines ? Il faut qu’on arrête cette hypocrisie qui consiste toujours à dire que «c’est Dieu qui a amené» quand un accident se produit. La plupart des accidents de circulation et de la route qui interviennent dans ce pays sont le fait de l’imprudence humaine. Si l’on veut les combattre, il n’y a pas mille solutions que d’instituer des sanctions fortes à l’endroit de ceux qui les commettent. Malheureusement, c’est à ce niveau que le Niger se distingue beaucoup des autres pays. Ici, nous avons la malchance d’avoir des dirigeants qui se soucient très peu des problèmes qui ne les touchent pas directement. Regardez par exemple comment dans une capitale d’un pays on laisse des individus conduire des véhicules remplies des personnes, alors même qu’ils n’ont pas le permis approprié pour conduire ces types de véhicules. Il s’agit ici de ces véhicules de transport communément appelés «faba-faba» dont la majorité de conducteurs sont des jeunes gens qui ont à peine le permis B. Regardez aussi comment dans une capitale on laisse des camions (ceux de transport de bois et du sable) circuler avec des systèmes de freinage très défectueux et sans feux de signalisation. Dans quel pays, sinon le Niger, peut-on tolérer des telles bêtises ? Quand on voit des choses comme ça, on est vraiment obligé de se demander à quoi servent les voyages de nos dirigeants dans les autres pays du monde et même dans ceux de la sous-région. Et c’est dans cette pagaille que nous voulons atteindre le niveau de développement de tous ces pays-là ?