Les allocations budgétaires du secteur de l’Education dans le projet de budget 2014 étaient aussi à l’ordre du jour au cours de la session budgétaire citoyenne. Un secteur qui, à en croire Mlle Oumou Moumouni, d’Alternative Espaces Citoyens, ne bénéficie pas tout à fait de l’attention escomptée par les populations, de la part des autorités et ce, malgré les manifestations d’intérêt et les professions de foi.
Dans son discours d’investiture, le Président de la République, Issoufou Mahamadou, prenait l’engagement d’instaurer au Niger, une éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, et d’allouer 25% de son budget au secteur de l’Éducation. Or, pratiquement trois (3) ans après cette profession de foi, le pourcentage alloué à ce secteur ne dépasse guère15,24%, dans le projet de budget 2014 contre 15,62% l’année dernière. Soit un budget cumulé de 274.904 .801.736 Fcfa pour les quatre (4) ministères du secteur de l’Éducation que sont le ministère de l’Enseignement Supérieur, le ministère de la Formation Professionnelle, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Enseignement Secondaire.
À noter toutefois que sur ces 274 milliards, au titre 4 du projet de budget consacré aux subventions et transferts, 105,7 milliards (14,90% du budget alloué au secteur) sont consacrés aux pécules des contractuels, soit 40,9 milliards de Fcfa.
En somme, explique la conférencière, on constate que la priorité dans la répartition des ressources, entre les ministères, est accordée à l’Éducation de base qui occupe 60% des ressources du secteur contre 24% à l’Enseignement supérieur, 8% à la Formation professionnelle et technique et 8% à l’Enseignement secondaire et ce, précise Oumou Moumouni, contrairement aux engagements contenus dans le plan d’action de Dakar. De plus, poursuit la conférencière, « les proportions régionales des ministères en charge de l’Éducation ne représentent qu’une faible part des ressources allouées au fonctionnement. Soit 7% à la formation professionnelle, 7% à l’enseignement supérieur et 10% à l’éducation primaire ».
Au rythme actuel des prévisions faiblement exécutées, il est impossible, selon la conférencière, que l’Etat tienne son engagement de construire au moins 2500 classe et de recruter et former 3500 enseignants par an. Il est tout aussi clair que les faibles taux d’exécution ne permettront pas non plus de tenir l’engagement du Président de la République en faveur de la gratuité de l’Éducation pour tous les enfants jusqu’à l’âge de 16 ans. La grave conclusion tirée par Mlle Oumou Moumouni est que « contrairement à l’année dernière, on remarque qu’il n’y a presque plus de partenaires s’intéressant au secteur de l’Education ».