Le Conseil Général de l’ARDR s’est réuni ce jour, jeudi 14 novembre 2013, à l’effet d’examiner la situation socio politique qui prévaut dans notre pays.
Le Niger vient d’être endeuillé par la disparition tragique de quatre-vingt-douze (92) compatriotes, essentiellement des femmes et des enfants, retrouvés morts dans le désert.
En cette douloureuse circonstance, l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR) renouvelle aux familles des disparus et à leurs amis ses condoléances les plus attristées. Elle associe par ailleurs ses prières à celles des familles et amis des victimes pour qu’Allah le Tout Puissant, Le Miséricordieux, les accueille dans Sa Grâce pour le repos éternel de leurs âmes!
L’ARDR, affligée par ce drame qui aurait pu être évité, fustige énergiquement l’incapacité notoire d’anticipation du Gouvernement, en vue d’assurer la sécurité de nos concitoyens.
Le gouvernement du GURI système, prompt à afficher des performances fictives en matière de contrôle et de sécurisation du territoire, et fier d’exhiber le soutien des forces spéciales au sol, n’a pu remarquer le drame qu’ont vécu nos compatriotes, désespérés et contraints à l’exil, au péril de leur vie, pour chercher sous d’autres cieux ce que le régime, malgré ses faux bilans et promesses faramineuses, est incapable de leur assurer.
Et comme le ridicule ne tue pas, le gouvernement tente de consoler les familles des victimes du désert avec quelques miettes, jetées à la va-vite (90 000 FCFA par ménage), alors qu’en même temps il déploie sans vergogne les ressources publiques à coup de centaines de millions pour un achat massif de conscience dans les rangs des députés et conseillers locaux.
Cette attitude du régime en place prouve à suffisance, une fois de plus, son insouciance et son indifférence totale face à la souffrance du peuple nigérien. Comment en effet ne pas rappeler la situation dramatique dans laquelle végète le peuple nigérien avec comme corolaire la paupérisation sans précédent des populations d’un pays de surcroit producteur d’or, d’uranium, de charbon et de pétrole. Quel paradoxe !
Même la campagne agro-sylvo-pastorale dont les résultats sont en deçà des espérances, faisant planer le spectre d’une crise alimentaire, ne semble pas préoccuper les princes qui nous gouvernent.
Militantes et militants,
Sur tout un autre plan, L’ARDR se félicite de la libération, le 29 octobre 2013, des otages français Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, enlevés à Arlit en territoire nigérien par Al-Qaïda au Maghreb Islamique(AQMI), le 16 septembre 2010. L’ARDR déplore cependant les conditions obscures dans lesquelles est intervenue cette libération.
Au delà de cet épisode rocambolesque, la mémoire collective retiendra que le problème de fond dans le Sahel et au Niger notamment, est celui du trafic d’armes et de drogue ainsi que l’implication à ce trafic juteux d’une certaine mafia locale proche du pouvoir. Comment dans ces conditions ne pas se rappeler de la curieuse prise et remise des six otages de Dakoro, de la violence aveugle, sauvage et barbare contre les forces armées nigériennes et les installations de la SOMAÏR ainsi que l’attaque survenue en plein jour à la prison civile de Niamey, ayant occasionné plusieurs dizaines de morts et de blessés parmi nos braves soldats. Au demeurant, le récent assassinat, le 2 novembre 2013, de deux journalistes français, Ghislaine Dupond et Claude Verlon par un groupe de terroristes à Kidal, dans le nord du Mali est un exemple édifiant. L’ARDR condamne avec fermeté ces crimes odieux et exprime sa grande émotion et son indignation au peuple français, à l’ensemble du personnel de Radio France Internationale ainsi qu’aux familles des victimes.
Militantes et militants,
L’opinion publique nationale et internationale observe avec inquiétude et exaspération les atermoiements du régime en déclin du Président de la République Issoufou Mahamadou.
L’échec du Président de la République à mettre en place un gouvernement d’union nationale et l’éclatement de la majorité présidentielle illustrent bien l’incapacité du régime en place à gérer le pouvoir d’État. Les agissements irresponsables, anti-démocratiques et antirépublicains du Président de la République ne peuvent qu’engendrer des périls majeurs sur la cohésion sociale, voire l’unité nationale.
Du reste, la résurgence de l’ethnocentrisme et du régionalisme, cultivés par les thuriféraires, disons simplement les courtisans du Président de la République Mahamadou Issoufou, sont des preuves éloquentes d’une dérive dictatoriale et despotique propre au régime en mal de légitimité et donc par ce fait, susceptible de conduire notre pays dans le chaos total.
Maintenant que les masques sont tombés et que les langues se délient, nous savons que le plan machiavélique du Président Issoufou Mahamadou est notamment d’organiser un passage en force en 2016 et pour cela, il affute ses armes, à travers l’instauration de la pensée unique sur fond de dictature et de culte de la personnalité.
Ces basses manoeuvres ont notamment pour noms :
$1· Le démantèlement des partis politiques à travers le débauchage des militants à coup d’argent, de corruption massive, de passe droit, de soutien contre poste, marchés publics ou impunité.
$1· L’incitation et l’entretien de factions dissidentes au sein des partis politiques;
$1· L’intimidation par des pressions, menaces et chantages de toutes parts à l’endroit de l’opposition et même de certaines personnalités de la majorité ;
$1· Le verrouillage et l’instrumentalisation des institutions de la République, plus particulièrement celles intervenant dans le processus électoral comme la Cour Constitutionnelle et le Conseil Supérieur de la Communication ainsi que les organes régulateurs du dialogue politique et social;
$1· Des velléités de remise en cause de certaines options fondamentales, telle celle de la décentralisation, sur lesquelles reposent l’organisation et la gestion de l’État, compromettant ainsi l’unité nationale, la paix sociale et le développement harmonieux et équilibré du pays ;
$1· La caporalisation des médias d’État et la mainmise sur certains médias privés voués à ne servir que le parti du Président de la République ainsi que leurs suppôts inconditionnels et cela en violation flagrante des lois et règlements régissant le secteur de la communication et le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) ;
$1· Les tentatives d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire et des services de sécurité, conjuguées à l’entretien d’une psychose sécuritaire sans précédent ;
$1· La préparation des conditions devant conduire à des élections truquées, à travers notamment la modification unilatérale du code électoral ;
$1· La liquidation ou la paralysie programmée de certaines Institutions de la République, notamment les conseils élus, l’Assemblée Nationale et bientôt la Chefferie traditionnelle ;
$1· Les atteintes aux libertés publiques, notamment les libertés de réunion et de manifestations, allant jusqu’à l’immixtion du pouvoir dans le fonctionnement des partis politiques, comme l’attestent les cas enregistrés à Tahoua, Konni, Say et tout récemment au cours de l’élection du Président du Conseil de ville de Niamey.
Jamais de mémoire de Nigériens, notre pays n’a connu une telle dérive où ce sont les tenants du pouvoir qui encouragent la corruption, les passe-droits et érigent la violation de la Constitution, des lois et règlements de la République en méthode de gouvernance.
Qu’on se rappelle déjà, en deux ans et demi de gestion de pouvoir, le régime a violé une vingtaine de fois la Constitution, les Lois et Règlements de la République. On peut rappeler à titre d’exemple, le dilatoire entretenu par le Président de la République dans l’observance de l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle, suite à la violation de la Loi Fondamentale par deux membres du gouvernement dont le limogeage a été camouflé dans un remaniement gouvernemental en catimini.
À ces différentes violations il faut ajouter une vingtaine de dossiers rocambolesques ayant émaillé la gestion actuelle du pouvoir d’État. On peut citer, entre autres, les affaires de prétendue tentative de coup d’État et d’atteinte à la vie du Président de la République et les nombreuses interpellations d’officiers et d’hommes de rangs. Les plus chanceux d’entre eux sont purement et simplement exilés de force par le régime corrompu, mafieux et despotique du Président Issoufou Mahamadou.
Mais la liste est longue et il serait fastidieux d’égrener l’ensemble des actes de mauvaise gouvernance de déni de droit et de remise en cause des acquis démocratique du Guri Système. Quelques-uns d’entre eux méritent d’être rappelés en guise d’illustration. Il s’agit notamment :
$1· du lâche assassinat de trois personnes à Zinder et à Gaya, lors de manifestations pacifiques des citoyens ;
$1· de la répression sauvage des manifestations pacifiques à Diffa et à Goudel et dans la commune 3 de Niamey ;
$1· du refus manifeste de produire un état des lieux à la prise du pouvoir du Guri Système, à défaut d’auditer la transition militaire ;
$1· du mensonge d’État érigé en mode de gouvernance, illustré par les faux bilans dressés par le Président de la République à l’occasion de l’an I et de l’AN II de son avènement au pouvoir ;
$1· de l’exploitation politicienne et tendancieuse de l’incendie du bâtiment du Ministère de la Justice et de ceux des marchés dont les autorités avaient aussitôt indexé des auteurs présumés, et pour lequel l’opinion publique nationale attend toujours les conclusions des enquêtes ;
$1· des lois taillées sur mesure, telles que les modifications de la loi sur le statut de l’opposition qui la vident largement de son contenu ;
$1· de la régularisation de la perception illégale de taxe sur le pétrole à travers loi de finances ;
$1· de l’hypothèque portant sur trois (3) années de production pétrolière ;
$1· des monstrueuses surfacturations, notamment à la CAIMA pour l’achat d’engrais auprès des amis politiques du régime, en triplant les prix du marché et pour le bitumage de a route Goudel-Tondibiya où le prix du kilomètre avoisine le milliard de FCFA.
Comme on peut le constater aisément, après plus de deux ans et demi de gestion du pouvoir d’État, le climat politique a été altéré par les actes antirépublicains et anti-démocratiques posés par le Président de la République Issoufou Mahamadou et son gouvernement.
Ce comportement se trouve aux antipodes de notre Loi Fondamentale qui affirme l’opposition absolue du peuple nigérien à tout régime politique fondé sur la dictature, l’arbitraire, l’impunité, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, le népotisme, le pouvoir personnel et le culte de la personnalité.
La Constitution, affirme par ailleurs que toute atteinte à la forme républicaine de l’État et aux Institutions démocratiques, dont font parties les partis politiques, est un crime de haute trahison puni comme tel par la Loi.
Militantes et militants,
Face au péril majeur qui menace la République et la démocratie les forces démocratiques se sont organisées pour créer l’ARDR.
Depuis la signature historique du pacte politique créant l’ARDR, le 05 Octobre 2013, l’opinion publique est constamment inondée d’informations mensongères, bien souvent fruit de l’imagination de certains hommes de presse ou de milieux politiques qui n’ont de commun que leur avidité prononcée pour le gain facile.
Préoccupé par le devenir politique de ses membres, le clan au pouvoir ne s’est investi que dans les actions de portée mineure sur l’avenir des Nigériens. Le gouvernement du GURI système, incapable d’exécuter le cahier de charge qu’il s’est librement donné et inquiet depuis la création de l’ARDR, organise un non-événement à travers la mise en jeu de sa responsabilité pour l’approbation d’un programme déjà en exécution, le PDES.
Cet exercice présenté comme une initiative courageuse par les tenants du pouvoir est plutôt perçue par l’opinion publique nationale et internationale comme une mise en scène grotesque d’une vaste opération de chantage, de corruption et d’achats de conscience orchestrée avec des fonds publics.
Mais, conscients de leur rôle de représentant de la Nation et de défenseurs de l’état de droit, les Honorables députés de l’ARDR ont une fois de plus administré la preuve de leur capacité à défendre au sein de l’hémicycle, les valeurs démocratiques et républicaines. Le Conseil Général de l’ARDR les en félicite et les encourage à faire échec à toute tentative de caporalisation du parlement car l’objectif inavoué du pouvoir est de contrôler l’Assemblée Nationale, en vue de l’adoption des lois iniques au profit du clan au pouvoir.
Militantes et militants,
$1· Face au démantèlement programmé de l’unité nationale, du cadre démocratique et républicain au profit de la dictature, de l’arbitraire, de l’impunité, de l’injustice, de la corruption, de la concussion, du régionalisme, du népotisme, du pouvoir personnel et du culte de la personnalité;
$1· Face aux ingrédients constitutifs d’une explosion sociale multiforme dont le Président de la République Mahamadou Issoufou est le seul responsable.
L’ARDR appelle toutes les forces démocratiques à prendre leur responsabilité, toute leur responsabilité, pour faire échec à cette entreprise de démolition des acquis démocratiques.
C’est pourquoi l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République appelle ses militantes et militants, ses sympathisantes et sympathisants à se mobiliser pour se tenir prêt à répondre à tout mot d’ordre.
Vive le Niger.
Vive l’ARDR.
Vive la Démocratie.
Vive la République.