La rencontre des 1ères Dames de l’espace CEDEAO sur le genre et l’éducation a eu lieu hier à Niamey en marge de la rencontre au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. C’est un forum de haut niveau, organisé par la Fondation Tattali Iyali de la Première Dame, Dr. Lalla Malika Issoufou, qui a mobilisé les acteurs clés de la lutte contre le mariage des enfants et pour le maintien de la jeune fille à l’école.
Le Président en exercice de la CEDEAO, Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou, a été représenté à ce panel par le Premier ministre Brigi Rafini, qui a encouragé la nouvelle dynamique de l’autonomisation de la femme dans la région…
Les ONG Internationales, actives pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique de l’Ouest saluent l’engagement historique des Premières Dames et des Chefs d’Etat de la CEDEAO ! Alors que les Chefs d’Etats Africains réunis à Niamey délibéraient sur la future zone de libre échange continentale, les Premières Dames de la CEDEAO ont lancé un appel historique aux Chefs d’Etats de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest pour « mettre fin au Mariage des Enfants en Afrique de l’ouest, promouvoir la scolarisation des jeunes filles et renforcer leur autonomisation ».
Réunis pour une rencontre de haut niveau, en marge du 33e sommet du l’Union Africain à Niamey (Niger), ce dimanche 07 Juillet 2019, les Premières Dames ont lancé l’« Appel de Niamey » à l’endroit des chefs d’Etat. Cet appel arrive à point nommé pour renforcer un momentum politique au plus haut niveau, sur une question non seulement essentielle, mais aussi urgente pour l’Afrique de l’Ouest. Effectivement, l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest sont touchés par ce phénomène aux conséquences catastrophiques pour cette région.
Chaque année, environ 15 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, dont 39% en Afrique sub-saharienne. Et 6 des 10 pays aux taux de prévalence les plus élevés au monde se trouvent en Afrique de l’Ouest. Or cette pratique se traduit par des violences physiques et morales, et se traduit le plus souvent la fin de la scolarité pour les enfants mariés.
Cette Conférence a vu la participation des décideurs politiques, des bailleurs, des jeunes, des ONGs, du Système des Nations Unies et des leaders traditionnels et religieux qui se sont tous accordés sur l’importance de mettre fin à ce phénomène. « Quelques semaines après l’adoption par la CEDEAO de la déclaration et de la feuille de route pour la prévention et la réponse au mariage des enfants, cette rencontre marque une étape décisive qui doit maintenant être suivi d’actions concrètes sur le terrain » souligne Awa Faly Ba de Plan International.
Et de rajouter que « dans cette mise en œuvre, le potentiel des jeunes en tant qu’acteurs de changement sera crucial et devra être valorisé pour en finir avec un phénomène qui hypothèque non seulement l’avenir des filles mais aussi du continent. ». Selon l’Ambassadrice des Jeunes, Myriam Mohamed Noura, « Tous les décideurs doivent agir en synergie pour rehausser l’âge du mariage à 18 ans, assurer l’application effective des lois existantes sur la protection des filles et multiplier les mesures de dénonciation pour maintenir les filles à l’école ».
Mais, les changements concrets ne seront visibles que lorsque les engagements pris seront mis en œuvre. « C’est pourquoi, il nous semble important aujourd’hui de travailler à la mise en œuvre et au suivi de la feuille de route de la CEDEAO qui permettrait aux Chefs d’Etats de s’assurer de son avancée et de la mobilisation des ressources nécessaires pour sa mise en œuvre et afin de répondre à l’appel des Premières Dames » rappelle Robert Lankenau de Mercy Corps.
Ce travail doit s’accompagner d’une harmonisation des lois, pour que le mariage ne soit plus autorisé pour les garçons et les filles de moins de 18 ans, sans exception. « Les principales conventions régionales et internationales relatives aux droits humains fixent l’âge minimum du mariage à 18 ans. Elles ont été ratifiées par la plupart des pays de la CEDEAO. Elles doivent à présent être mise en œuvre au niveau national » insiste Yves Habumugisha de World Vision.
Finalement, au-delà de l’arsenal juridique et législatif, nous devons nous engager collectivement dans la recherche de solutions avec les communautés à la base, nos leaders religieux et traditionnels, mais aussi avec notre jeunesse éduquée. « A ce titre, je suis ravi de noter que suite au Sommet Africain sur les Mutilations Génitale Féminine et le Mariages d’Enfants, tenu à Dakar en juin 2019, le Grand Iman en second de l’Université de Al-Azhar en Egypte a déclaré que les mariages doivent se faire sur la base d’un consentement mutuel, de personnes âgées de 18 ans révolus » a déclaré Eric Hazard de Save the Children.