Le directeur général du groupe français Orano (ex-Areva), Philippe Knoche, a indiqué lundi à Niamey avoir présenté au président nigérien Mahamadou Issoufou ses projets de continuité d’exploitation d’uranium dans le nord du pays où l’entreprise est présente depuis plus de 40 ans.
A l’issue d’une audience avec le chef de l’Etat, il a confié à la presse avoir fait un point avec lui des activités du groupe dans la zone d’Arlit. "Nous avons présenté au président nos projets de continuité d’exploitation dans le Nord-Niger où le groupe est présent depuis les années 70", a-t-il déclaré.
Cette rencontre intervient après l’annonce en mai dernier par les autorités nigériennes de la fermeture de la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK), une filiale d’Orano qui exploite depuis plus de 40 ans, avec la Société des mines de l’Aïr (SOMAIR, une autre filiale), les gisements d’uranium dans le septentrion nigérien.
Ces projets sont fondés sur deux atouts, à savoir "la robustesse des activités de la SOMAIR, qui a pu trouver à nouveau des ressources en uranium, et puis par le projet d’Imouraren", sur lequel, a dit M. Knoche, Orano "travaille à l’améliorer encore, de façon à pouvoir le démarrer dès que les conditions des marchés le permettent".
"Ce sont ces conditions tendues qui nous ont amené (...) à prolonger l’arrêt d’une des mines que nous avons là-bas en partenariat. C’est également des conditions difficiles pour nos équipes de COMINAK, puisque les réserves s’épuisent et arrivent à leur fin", a-t-il expliqué.
Depuis 2015, ces deux filiales nigériennes d’Orano ont dû licencier plusieurs centaines de travailleurs et de sous-traitants pour faire face aux difficultés du marché, a-t-on indiqué de sources syndicales.
Le Niger, quatrième producteur mondial d’uranium et deuxième fournisseur d’Orano, est pourtant parmi les Etats les plus pauvres au monde. Les bénéfices tirés de l’exploitation de l’uranium ne contribuent à ce jour qu’à hauteur de 5% du budget du pays, selon les statistiques officielles.