Maradi - Une cérémonie de remise à leurs parents de 10 otages dont une fille de 2 ans, a eu lieu ce 25 juillet au palais du Sultan du Katsina, Marémawa Ali Zaki. Ces otages nigériens ont été kidnappés et gardés au Nigéria par des bandits armés qui opèrent dans la zone frontalière entre la région de Maradi et les Etats fédérés de Zanfara, Sokoto et Katsina, il y a de cela quelques semaines.
Parmi ces personnes deux (2) ont été récupérées à partir de Sokoto et ont passé 40 jours entre dans les mains de leurs ravisseurs, alors que les huit (8) autres étaient à Zourmé, (Etat de Zanfara) où elles ont passé 31 jours de détention.
Selon le gouverneur de la région de Maradi, M. Zakari Oumarou, les autorités coutumières de Sokoto et Zanfara ont signé une sorte d’accord d’entente entre les bandits et elles à travers lequel, ces bandits ne devraient plus s’en prendre à leurs administrés. « C’est dans le cadre de cet accord que les nigériens détenus par les bandits ont été libérés avec d’autres détenus nigérians », a précisé Zakari Oumarou. Il a rendu grâce à Dieu pour ce dénouement intervenu.
Mais ce qui est choquant dans cette affaire, poursuit-il, c’est la présence d’une fille de 2 ans qui a passé 40 jours de détention entre les mains de ces bandits. « Cette fillette a assisté à l’assassinat de son père qui est un conseiller municipal de la commune de Tibiri Gobir. Après l’assassinat de son père, elle a été enlevée par les assaillants alors qu’elle rampait vers le corps inerte de son père » , a-t-il décrit.
A propos de cet accord entre les bandits armés et les autorités de Sokoto et Zanfara , le gouverneur Zakari Oumarou estime qu’il n’y a pas lieu de s’en réjoui, puisque du jour de la signature de ce accord à aujourd’hui, il ne s’est pas passé un seul jour où un de nos villages n’enregistre d’attaque.
« Nos villages qui ont accueilli il y a des mois des milliers de réfugiés nigérians sont aujourd’hui les principales cibles de ces bandits armés. Nous assistons aux déplacements de notre population qui a reçu ces réfugiés vers d’autres villages », fait-il remarquer.
Pour lui, trop c’est trop. C’est pourquoi il considère qu’il est temps de se regarder en face pour faire en sorte cette situation trouve une solution. « Nous estimons que c’est à nos voisins de prendre les dispositions qui s’imposent pour que les populations nigérianes qui ont fui leurs villages y retournent et que nos populations restent en paix.
Le sultan du Katsina, Marémawa Ali Zaki pour sa part a reconnu les efforts que le gouverneur déploie pour la population de son entité et encouragé les forces de défense et de sécurité. Il a demandé aux oulémas de renforcer les prières pour le rétablissement de la paix dans cette région. Il a félicité les parents de ces anciens détenus qui viennent de les retrouver.
La région de Maradi frontalière du Nigeria accueille quelque 20.000 réfugiés nigérians ayant fui leur pays pour échapper aux exactions des bandits se livrant aux rapts et aux meurtres.
AT/CA/ANP-00174 Juillet 2019