Les réformes dans le secteur des transports au Niger, bien que indispensables et porteuses de progrès, parce que mal engagées, risqueraient de provoquer l’incompréhension et la révolte des citoyens. En effet, le ministère en charge des transports, a entrepris plusieurs réformes en vue de moderniser ledit secteur mais les conséquences négatives sur le pouvoir d’achat des citoyens nigériens honnêtes et l’impréparation des mesures idoines, mériteraient une attention particulière des plus hautes autorités politiques en vue de donner des instructions nécessaires pour alléger les peines des citoyens.
En effet, les réformes des cartes grises des véhicules, des plaques d’immatriculation, du permis de conduire, ont un coût très élevé difficile à supporter par les honnêtes citoyens. La réforme du permis de conduire exige du titulaire du permis de conduire antérieur au permis biométrique de présenter un certificat de résidence, un certificat de visite et contre visite médicale datant de moins de trois (3) mois, de payer des frais supplémentaires de délivrance du nouveau permis de conduire biométrique. Toutes ces formalités ont un coût très élevé.
Au niveau de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, les frais de services des parkings sans contre partie immédiate , les frais de la lettre de transport aérien (LTA), en un mot les coûts de tous les services de l’aéroport ont connu une hausse exhorbitante jamais égalée, difficilement supportables par les citoyens honnêtes. Certes, toutes ces réformes présentent des avantages qui permettront à notre pays d’être au même niveau de progrès que beaucoup des pays du monde qui ont modernisé leurs services des transports.
La problématique qui se pose, le réseau routier qui permet aux personnes, biens et services de bien circuler dans le pays, en vue de créer la richesse, est actuellement défectueux, difficile d’accès. Depuis que l’État du Niger a confié la gestion du système de dédouanement et d’immatriculation des véhicules à la Société Nigérienne de Logistique Automobile (SONILOGA), une société privée nigérienne, un réseau des faussaires s’est installé au détriment de l’intérêt général. SONILOGA n’arrive pas à faire face à ses obligations, elle ne dispose pas des outils de travail bien appropriés, elle se sert du serveur Google pour déterminer la puissance de certains véhicules, ce qui comporte beaucoup d’erreurs dans la détermination des puissances des véhicules, car le serveur en question est populaire et peu performant.
En outre, SONILOGA ne dispose pas des services régionaux contrairement aux services étatiques chargés de cette tâche auparavant et qui s’acquittaient mieux des dites tâches que les privés actuels. Les services publics auraient dû donc accélérer la restauration du réseau routier nigérien qui se trouve actuellement dans un état lamentable de dégradation, avant d’engager ces réformes très coûteuses qui fâchent les citoyens. L ‘inconvenient de ces réformes réside dans le fait qu’elles se font dans la précipitation sans tenir compte de certaines aspects sociaux. C’est notamment le cas du pouvoir d’achat du nigérien moyen honnête et des délais raisonnables de transition.
Toutes ces sociétés à qui l’Etat a confié la gestion des services publics traditionnellement mieux assurés par les services relevant du ministère en charge des transports, ne disposent pas des moyens adéquats et des services régionaux permettant de mieux assurer les dits services dans les délais impartis. L ‘ Etat aurait dû subventionner ces réformes, de cartes grises, du permis de conduire au lieu de confier: la gestion de la délivrance des permis de conduire à des privés, la gestion de dédouanemen et immatriculation des véhicules et le contrôle technique des véhicules , à des privés défaillants qui ne sont intéressés que par le maximum de profit à tirer sur les dos des pauvres citoyens.
Trop de taxes , trop des charges, mal rénumérées , risqueraient d’engendrer des révoltes incontrôlables des citoyens.
La gestion du parc automobile d’un pays relève des pouvoirs régaliens de l’État car elle implique également la gestion de la sécurité des citoyens et du territoire national. C’est pourquoi nous pensons qu’il serait hautement souhaitable de repenser toutes ces réformes à grandes incidences financières sur les portefeuilles des citoyens honnêtes. Déjà, les prestations de l’opérateur privé SONILOGA prêtent à confusion, les citoyens se plaignent de la qualité de ce service public confié à un privé qui n’exerce que dans la capitale, incapable de s’implanter à l’intérieur du pays conformément à son cahier des charges.
Par conséquent, il y a lieu de bien auditer les services de SONILOGA et d’apporter d’abord les corrections nécessaires dans ses mauvaises pratiques avant d’initier d’autres réformes dans le même secteur. L’ évaluation des premières réformes s’avèrent donc indispensable avant d’introduire des nouvelles réformes. Compte tenu des difficultés financières liées à la conjoncture économique internationale, il serait très souhaitable que ces réformes engagées dans le secteur des transports soient adaptées à la réalité socio-économique du pays. A bon entendeur salut !