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Repenser le syndicalisme au Niger à travers la représentativité

Publié le vendredi 26 juillet 2019  |  Le Sahel
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Soumaila Bagna, Secrétaire général de la Confédération Générale des Syndicats Libres du Niger (CGSL-Niger)

« Nous sommes en train de vivre une phase historique de l’évolution du syndicalisme au Niger. En effet, à travers ces opérations qui vont avoir lieu le 31 juillet 2019, les centrales représentatives vont être déterminées. Cela veut dire qu’on connaitra désormais les organisations syndicales qui porteront la voix des travailleurs du Niger, les représenteront et qui sont des partenaires attitrés. Nous nourrissons l’espoir de triompher à l’issue de ces opérations de vote. La CGSL-Niger fera partie plaise à Dieu des organisations syndicales les plus représentatives au Niger. Cela va nous conforter dans ce que nous avons entamé depuis 13 ans que nous existons. Nous allons continuer à nous battre de la manière la plus résolue pour la promotion des droits syndicaux et la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Désormais, la situation syndicale va être circonscrite, ce qui permettra de faire en sorte que les démarches menées seront rationnelles. Mieux, lorsque la CGSL-Niger fera partie du groupe des organisations syndicales les plus représentatives, il y aura plus d’ordre dans le partenariat social. Ce qui va nous amener à mieux circonscrire les préoccupations des travailleurs ; à les prendre en charge avec beaucoup plus de sérénité afin de pouvoir conduire les luttes futures avec efficacité. Le dialogue social sera renforcé. Les libertés syndicales seront davantage promues et défendues tandis que le suivi des engagements souscrits dans les protocoles d’accord sera rigoureux à tout prix.

A l’issue de ces élections professionnelles nous verrons plus claire dans la mesure où les vrais porte parole seront connus. Il y aura beaucoup de transformations au niveau de la conduite des affaires syndicales notamment les formes de luttes qui seront engagées. Ainsi, les représentations des travailleurs à tous les niveaux seront faites de manière légitime ».

Zama Allah Mahaman, Secrétaire général de l’Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (USTN)

« Nous pensons que les élections professionnelles qui se tiendront pour la première fois au Niger ne seront pas crédibles parce que le recensement des travailleurs qui sont les acteurs principaux de ces élections a été mal fait. La plus grande partie des travailleurs n’ont pas été recensés. Et on se demande comment les résultats issus de ces consultations professionnelles vont être représentatifs. Au contraire, il y aura des résultats qui ne refléteront pas la réalité et la force des centrales syndicales. C’est pourquoi, nous pensons que les centrales doivent impérativement se concerter pour mener ensemble un dialogue franc et constructif afin que les consultations futures puisent être crédibles. Je lance à cet effet un appel pressant à l’ensemble des travailleurs pour qu’ils ne se laissent pas intimider par des manœuvres des forces sournoises. C’est ensemble que nous puissions faire échec à ce qu’ils veulent porter un coup dur au syndicalisme au Niger ».

Adamou Moussa dit Senghor, Secrétaire Général de l’Union des Syndicats Libres des Auxiliaires du Niger (USLAN)

Au cas où notre centrale syndicale fera partie des centrales les plus représentatives, les données qui doivent changer dans le mouvement syndical au Niger seront entres autres : le partenariat entre l’Etat et les centrales syndicalesreprésentatives parce qu’il revient à ces forces syndicales de négocier directement avec l’Etat l’avenir des travailleurs du Niger ; ces centrales iront en masse pour la formation à Genève lors de la Conférence Internationale du Travail(CIT).Les centrales les plus représentatives auront la lourde responsabilité de négocier d’office avec l’Etat qui doit accepter leurs négociations ».

Mahamane Alhou, Secrétaire Général par intérim de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Niger (CSTN)

« S’il arrive que notre centrale devient la plus représentative, nous allons mettre en exécution notre programme dans le cadre des activités syndicales. C’est dire que nous allons profiter de cette confiance des travailleurs pour avoir une force concentrique qui nous permettra d’être un partenaire crédible aux yeux du gouvernement afin de pouvoir bien discuter avec celui-ci sur les questions qui assaillent les travailleurs. Il y a un certain nombre de plateformes revendicatives qui sont venues s’accumuler des années durant. Et avec l’émiettement du mouvement syndical au Niger, le gouvernement semble avoir profité de la division des travailleurs pour exploiter à fond cette situation. Une fois que notre centrale syndicale deviendra représentative, nous allons mettre en œuvre les valeurs sur la base desquelles notre centrale a été créée. Il s’agit de l’éthique et la Déontologie. Ces valeurs seront mises en œuvre avec un certain nombre de forces avec lesquelles nous devrions composer afin que les revendications des travailleurs triomphent. On a comme l’impression que les syndicats ne sont pas présents ou qu’il y a un fossé entre les syndicats et la base. Je pense qu’il faut peut être refondé le mouvement syndical au Niger. Il ne s’agit pas de venir s’engager dans une sorte de compromission ou de complicité avec le gouvernement, mais plutôt de voir dans quelle mesure les valeurs de l’éthique et de la déontologie puissent triompher ». Bref, le syndicalisme au Niger a besoin d’un nouveau départ pour lequel il faut aussi une nouvelle approche et une nouvelle démarche. Nous pensons à la CSTN incarner ce nouveau départ ».


Propos recueillis par Hassane Daouda
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