Plus de deux semaines seulement après la tenue du sommet de l’Union Africaine 2019, force est de constater le retour des mendiants dans les artères de la capitale, comme des travailleurs qui sont partis en congé et qui ont repris service. Outre les adultes en situation de handicap, on assiste de plus en plus à la présence des enfants surtout des fillettes sans aucun handicap qui s’adonnent à cette pratique. Or on se souvient de tout ce qui a été fait par les autorités à la veille du sommet de l’UA 2019. Pour rappel, il y’a eu des échanges sur la question de la mendicité qui ont regroupé les acteurs concernés notamment les ministères de la Population, de la Renaissance culturelle et de la modernisation sociale ; les autorités régionales et les leaders religieux. Il y’a eu également des campagnes de sensibilisation, d’information et de collecte de données.
C’était le 20 mars 2019 que la campagne de sensibilisation, d’information et de collecte de données sur la mendicité a été lancée au niveau du carrefour du rond-point ENAM. Le phénomène prend de l’ampleur dans les rues, les carrefours et les places publiques. Il s’agit à travers cette campagne, de rencontrer les mendiants au niveau des cinq (5) arrondissements communaux afin de leur adresser un questionnaire pour s’enquérir de leur suggestion et les sensibiliser à se ranger et à se replier dans les mosquées et dans les centres sociaux.
Malgré toutes ces injonctionss, le phénomène est loin d’être jugulé car le même scenario est en train de se répéter, avec des mendiants tout le long des voies, au niveau des feux de stop. Certains mendiants n’hésitent pas à faufiler entre les véhicules sans se rendre compte des risques de se faire écraser. Même constat au niveau des boulevards Zarmaganda, Mali Bero et le rond château 9 ou les petits enfants mendiants courent autour des véhicules en pleinecirculation. Mais ce qui est le plus déplorable, c’est la présence des petites filles de moins de 12 ans qui déambulent sur ces boulevards en quête d’aumône. Certains de ces enfants sont accompagnés de leurs parents qui mendient de jour comme de nuit.
Cet état nous amène à nous poser un certain nombre de questions dont entre autres : Qu’est ce qui justifie la mendicité des enfants mineurs et en particulier des fillettes ? Qui sont les coupables ?
Face à cette situation, tous les acteurs sont interpellés : les pouvoir publics, les parents, les leaders religieux et autorités coutumières. Vu que le fléau semble être cyclique, des mesures fermes d’éradication doivent être envisagée afin de pouvoir créer des opportunités de réussite à ces enfants. En effet, la place de ces enfants ne se trouve pas dans les rues mais dans les écoles qui leur donneront la chance de forger leurs destins. Il est impératif d’en finir avec cette pratique surtout lorsqu’elle affecte les enfants, sinon c’est toute la communauté qui en récoltera les conséquences futures.
Pour solutionner le phénomène de la mendicité surtout infantile, des actions idoines sont toujours indispensables de la part de toutes les parties prenantes notamment l’Etat, les familles, les autorités religieuses, la société civile et ONG. Entre autres solutions, nos croyances culturelles et religieuses doivent davantage informer, sensibiliser et conscientiser sur le fait que cette pratique n’honore pas notre société. En outre, une politique sociale inclusive est également indispensable afin d’améliorer le niveau de vie des couches les plus vulnérableset pour en finir avec le phénomène de la mendicité.