Niamey - le Niger a célébré ce jeudi la semaine mondiale de l’allaitement maternel pour la 22ème année consécutive sous le thème « Allaitement Exclusif Sans Eau».
« Allaiter est le meilleur moyen d’assurer la croissance et la survie de l’enfant, car le lait maternel contient tous les éléments nutritifs dont le nourrisson a besoin pendant les six premiers mois de vie », a déclaré le ministre de la Santé Publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara dans un message, notant que la mise au sein précoce est une stratégie clé pour la survie de l’enfant.
L’objectif de cette semaine est de contribuer à améliorer les pratiques d’allaitement maternel plus précisément les pratiques d’allaitement exclusif sans eau. Spécifiquement, il s’agit d’informer la population sur les avantages de l’allaitement maternel exclusif et l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, de sensibiliser les populations sur les bonnes pratiques par rapport à l’allaitement exclusif sans eau, et de susciter un changement de comportement des mères par rapport aux bonnes pratiques concernant l’allaitement exclusif sans eau.
Cette année, la célébration de la semaine se caractérise par deux innovations majeures : la première porte sur le thème qui tient compte du contexte actuel marqué par la campagne qui est sous régionale. La seconde innovation est que la célébration de la semaine va être surtout marquée par une campagne de communication à travers les médias radiotélévisés, la presse écrite, la téléphonie mobile, ainsi que les réseaux sociaux. Il est ainsi prévu la diffusion de messages sur l’allaitement maternel exclusif sans eau sur les réseaux sociaux pendant toute la semaine ; via le téléphone mobile ; l’organisation d’un briefing des journalistes qui sera suivi d’une conférence de presse et l’organisation d’un débat télévisé en langues nationales ; la diffusion de message/spots et documentaires sur les chaînes de télévision et à la radio.
Le ministre de la Santé publique a expliqué que « le moyen le plus efficace et le plus sûr pour prévenir la malnutrition et d’autres maladies chez les enfants de moins de 5 ans est la pratique de l’allaitement maternel optimal. « Cette pratique consiste d’abord à mettre l’enfant au sein dès la première heure qui suit la naissance, l’allaiter exclusivement au sein jusqu’à l’âge de 6 mois. Puis à partir de 6 mois, commencer à lui donner d’autres aliments diversifiés qui complètent sa ration alimentaire en plus du lait maternel, jusqu’à l’âge de 24 mois et plus », a-t-il expliqué.
Selon Dr Idi Illiassou Maïnassara « les mères ont besoin d’un soutien actif pour initier l’allaitement aussitôt après accouchement et le poursuivre exclusivement jusqu’à l’âge de 6 mois. « Ce soutien à l’allaitement renforce leurs capacités à adopter les meilleures pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et réduire ainsi les charges du ménage, de la famille et de toute la communauté », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Santé a estimé que l’introduction précoce de l’eau et d’autres liquides constitue l’obstacle majeur à une croissance et un développement optimal du jeune enfant. « Cette introduction accroit le risque de diarrhée, de malnutrition et d’autres maladies pouvant conduire au décès de l’enfant », a-t-il prévenu.
« Cette pratique est un obstacle à l’atteinte de la cible mondiale relativement à l’indicateur ‘’taux d’allaitement maternel exclusif chez les enfants de moins de six (6) mois’’. C’est pour cette raison que le Niger s’engage aux côtés des autres pays de la sous-région dans la campagne de « l’Allaitement sans eau », a-t-il indiqué
Le ministre Idi Illiassou Mainassara a reconnu « qu’au Niger, bien que l’allaitement maternel soit quasi général, peu de nouveaux nés sont mis au sein dès la première heure qui suit l’accouchement. Du reste, « même si l’allaitement est un comportement acquis il n’en demeure pas moins que sa pratique n’est pas bien appropriée notamment à cause de l’introduction précoce de l’eau avant les 6 premiers mois de naissance », a-t-il estimé.
« Dans cette tranche d’âge 0-6 mois, moins d’un enfant sur 6 (28,7%) a été exclusivement allaité au sein. Dans 71 % des cas, ces enfants ont déjà reçu en plus du lait maternel, essentiellement de l’eau seule ou des jus et autres liquides lactés ou non ; 3 % des enfants de 0-6 mois sont nourris avec un biberon », a-t-il détaillé.