L’honorable Soumana Sanda n’est plus à présenter. Député du MODEN/FA Lumana, l’ancien ministre est aujourd’hui le Président de la Coordination régionale du parti au titre de Niamey. Fidèle parmi les fidèles de Hama Amadou, c’est aussi un membre du bureau politique national, et une des voix fortes de l’opposition politique. En prélude aux assises du 3e Congrès du parti, le 4 Août, il nous accordé un entretien exclusif, dans lequel il revient sur la crise que traverse depuis quelques jours le MODEN/FA Lumana, la situation de Hama Amadou, ainsi que les perspectives pour le parti.
Actuniger : Votre leader Hama Amadou s’est prononcé, le jeudi 1er Août, sur une télévision privée de la place, sur la crise que traverse le MODEN/FA Lumana, depuis quelques jours. Quelle appréciation et quels commentaires faites vous des clarifications qu’il a apportées, par rapport justement à cette crise et au congrès du dimanche 4 Août ?
Soumana Sanda : je crois qu’aujourd’hui, tous les militants du MODEN/FA Lumana sont désormais fixés, en ce qui concerne l’organisation du congrès à Niamey. Ceci dans la mesure où le bureau politique national, le seul organe habilité à prendre des décisions en la matière, l’a décidé en toute souveraineté. Tous les militants du parti sont par conséquent obligés de s’y soumettre, et c’est ce que Hama Amadou a annoncé. Nous avons des textes qui régissent notre fonctionnement et nous avons un bureau politique, qui est au dessus de tous les individus, et qui a pris cette décision. En substances, c’était le message de Hama Amadou et il nous appartient, tous les militants, de jouer désormais balle à terre. Tous ceux qui sont animés d’une bonne foi et qui se réclament de Hama Amadou, doivent s’engager dans la même voie que le bureau politique national. Il est important de le souligner aujourd’hui avec fore, toutes les actions menées par le bureau politique national ont, de manière radicale, la légitimité et la légalité qu’il faut, et je crois que c’est de cette manière qu’un parti qui se respecte doit fonctionner.
Comment vous vous préparez au niveau de la coordination de Niamey qui accueillera donc ce Congrès, selon Hama Amadou et le bureau politique national ?
Au niveau de notre coordination régionale, nous allons continuer comme par le passé, à préparer le congrès de Niamey et à travailler comme nous l’avons toujours fait. Nous allons accueillir à bras ouverts, tous les militants qui ont été abusés et trahis ; qui ont cru travailler dans le cadre de l’action de Hama Amadou ; et nous allons travailler avec eux comme si de rien n’était. Il n y a plus de débat sur cette question, parce que c’est ce qui doit être la boussole pour tout militant du MODEN/FA Lumana, et tout celui qui pense qu’il travaille ou qu’il doit travailler dans l’intérêt de Hama Amadou.
S’il est vrai qu’il y a une sorte de cohésion et d’adhésion au niveau des autres coordinations régionales et même du bureau politique dans une large majorité, ce n’est pas le cas au niveau de celle de Niamey que vous dirigez et qui souffre de quelques contestations. Ne pensez-vous pas que ces problèmes pourraient éventuellement jouer en votre défaveur et même du bureau politique, au cas où la crise se poursuit au niveau de la justice ?
Voyez-vous, il n y a aucun problème au niveau de la coordination de Niamey. C’est plutôt ce que les gens ont de manière artificielle cherché à créer. Mais le seul organe habilité à juger de l’existence ou pas, de problèmes au niveau d’une coordination inférieure, c’est le bureau politique national et sa délibération en ce qui concerne la conférence régionale, qui s’est tenue à Niamey au mois de mars, se passe de tout commentaire. Il n y a aucun problème à ce niveau, nous allons juste maintenant travailler à rassembler les militants parce que, comme je le disais, beaucoup de nos camarades ont été abusés. Ils pensaient travailler de haute lutte parce que, tout simplement, ils sont engagés aux cotés de Hama Amadou. Nous avons donc le devoir, en tant que premier responsable de la coordination de Niamey, d’aller vers ses camarades et de continuer le combat que nous avons solennellement décidé de mener pour qu’en 2021, notre leader Hama amadou soit élu Président de la République.
La justice a pourtant tranché sur le cas Hama Amadou, et dans sa dernière sortie médiatique, il semble lui-même se résigner à accepter son sort. C’est en tout cas l’impression qu’il a donné puisqu’il n’a pas évoqué sa candidature ou la présidence du parti…
Voyez-vous, Hama Amadou a toujours été légaliste. Aujourd’hui, les conditions à lui imposées font qu’il doit justement s’inscrire dans cette logique, et c’est ce qu’il a fait. Mais Hama Amadou, qu’il soit président du Moden/FA Lumana, militant actif ou militant simple, il reste le fédérateur de notre parti. C’est le socle sur lequel est assis le fondement même de notre mouvement, donc aujourd’hui, dans l’esprit et le cœur des militants du Moden/FA Lumana, cela n’a aucune valeur, parce que ce qui est important, c’est qu’il est là et que nous, nous sommes autour de lui. C’est lui et lui seul qui a le pouvoir de décider pour que nous nous engageons sans demander des explications. C’est comme ça que nous fonctionnons, et je pense que c’est le choix de l’ensemble des militants d’Ayerou à Bilma. Il est important de savoir que Hama Amadou a une connexion directe avec toutes les bases de son parti, et c’est en cela que vous avez vu, que dans cette action injuste qui lui a été imposée à l’intérieur du parti, les 266 communales ; les 63 coordinations départementales ; les 8 coordinations régionales et la 9e coordination de la diaspora ; les 25 députés de notre parti, nous sommes tous engagés dans une fidélité et dans une loyauté sans faille et sans limite vis-à-vis de notre leader. Comme il l’a dit, c’est un don de Dieu, et en tant que musulmans, nous ne pouvons que nous réjouir de constater que malgré les péripéties, malgré les adversités extérieures et intérieures, rien n’a changé à cette dynamique ou à cet engagement de l’ensemble des militants, qui aujourd’hui, pensent ; réfléchissent et agissent pour Hama Amadou.
Conséquence de la crise qui secoue votre parti, un autre congrès parallèle se prépare cette fois à Dosso. Après la sortie de Hama Amadou qui ne reconnait que la légalité et la légitimité du Congrès de Niamey, quels rapports comptez-vous entretenir avec ceux qui sont considérés aujourd’hui comme des frondeurs, et qui malgré tout, font aussi allégeance à Hama Amadou ?
Si tel est que nous nous réclamons tous de Hama Amadou, nous devrons suivre ses conseils et ses directives. En tout cas moi, c’est ce que je ferais, c’est-à-dire respecter la volonté de notre leader et ses décisions, qui sont aujourd’hui incarnées par le bureau politique national.