Depuis juin la saison des pluies s’est installée au Niger. Cette période, bien qu’étant une bénédiction, puisqu’elle redonne espoir notamment pour les producteurs, s’accompagne aussi de la recrudescence de certaines pathologies. Les populations sont sous la menace de diverses maladies comme le paludisme, le choléra, la dysenterie, la grippe pour ne citer que celles-là. Les plus vulnérables restent les enfants, qui innocemment jouent souvent dans les eaux souillées ignorant les problèmes de santé causés par les infections de toutes sortes.
Force est de constater que pendant cette période, de nombreuses personnes sont tentées de boire l’eau de pluie ou de l’utiliser dans le ménage notamment pour faire la vaisselle ou laver les aliments etc. Cela augmente les risques de contracter ces maladies hydriques qui sont souvent néfastes. Aussi, après les pluies abondantes, les rues se remplissent d’eau, dans certains quartiers de la ville. Ces eaux sont utilisées par les enfants soit pour s’y baigner ou y jouer. Et souvent on se demande où sont les parents et pourquoi autant de négligence ? Paradoxalement, c’est cette même population qui jette des ordures dans les eaux. Les déchets qui se retrouvent dans les eaux contiennent plusieurs objets dangereux y compris des morceaux de verres qui peuvent provoquer des coupures menant aux infections. En fait, les populations se soucient plus du paludisme que de ces autres pathologies. Pourtant, ces maladies sont tout aussi dangereuses que le paludisme.
D’après Dr Sani Hassane, Médecin Chef à la Policlinique Magori, ces maladies peuvent être la dysenterie, le choléra, le tétanos. « Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie vibrio-cholera. Elle est caractérisée par des diarrhées graves et abondantes menant à une sévère déshydratation. elle peut causer la mort en l’absence de traitement. La contamination est d’origine fécale ; par l’eau de boisson ou des aliments souillées» explique le médecin. A titre d’illustration, en 2018, il a été enregistré, selon l’UNICEF, 2752 cas dont 2714 (98%) cas pour la seule région de Maradi et 20 cas pour la région de Zinder et plusieurs cas ont causé la mort.
S’agissant du tétanos, elle est une infection bactérienne causée par la bactérie clostridium tétanie. Il peut provoquer des paralysies musculaires. C’est également une maladie néfaste qui se soigne difficilement malgré l’existence d’un vaccin préventif.
La dysenterie quant à elle provoque une diarrhée qui s’accompagne de sang et ou de mucus potentiellement mortelle. Cette maladie est due à la contamination des aliments ou de l’eau souvent vectrice de propagation. Quant à la grippe, elle est selon Dr Sani Hassane, une maladie saisonnière liée au climat et transmise par un virus. Elle est tout aussi courante que le paludisme en cette période et les enfants sont les plus vulnérables à ces maladies qui en cas de non surveillance s’exposent à ces dangers sans le savoir.
Afin de prévenir ces maladies, le Docteur Sani Hassane, recommande en l’occurrence aux parents de ne pas laisser les enfants se mouiller ou de jouer dans les forts courants d’eau et les eaux souillées. Il demande aussi d’éviter le plus possible cette coutume de consommation des eaux de pluies et de les utiliser dans les ménages. D’ailleurs plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées à cet effet.