Protection des ressources naturelles dans la partie nigérienne du parc W-Arly-Pendjari (WAP) : 40 écogardes formés et équipés pour lutter contre le braconnage
Publié le mardi 13 aout 2019 | Agence Nigerienne de Presse
Le ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, M. Almoustaphe Garba, a effectué, samedi 10 août dernier, en compagnie de la Chargée d’Affaires de l’ambassade d’Allemagne au Niger, Mme Valérie Polydoré, une visite sur le site de formation des Ecogardes, (agents forestiers et pisteurs), à Kouré. Cette formation qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet RBT-WAP/GIC-WAP (Réserve de Biosphère Transfrontalière/Gestion Intégrée du Complexe-W-Arly-Pendjari), financé par l’Allemagne, à hauteur de 15.000.000 d’euros, concerne trois pays : le Niger, le Burkina-Faso et le Bénin.
Le projet a pour objectif global de promouvoir un développement économique endogène, durable et inclusif, répondant ainsi aux défis du changement climatique. Spécifiquement, il vise aussi à renforcer la conservation et la gestion durable des parcs nationaux et des écosystèmes fragiles de la région W-Arly-Pendjari, à travers la mise en œuvre de cinq champs d’actions que sont : la reconnaissance de la région WAP par l’UNESCO est avancée ; la gestion du complexe WAP est participative ; les préalables administratifs pour un financement durable des parcs nationaux du WAP sont améliorées ; la gestion des aires protégées de la région WAP correspond aux normes internationales et la population riveraine résidente du complexe WAP contribue à la préservation des ressources naturelles.
Le ministre Almoustapha Garba a exprimé sa satisfaction et celle du gouvernement nigérien, concernant cette formation sur la protection des ressources naturelles nationales. « Il s’agit pour nous d’un jalon important, dans le sens d’une meilleure protection de nos ressources naturelles et notamment de l’aire protégée de ce complexe », a-t-il déclaré. Il a ajouté que la zone qui couvre ce complexe vit une situation d’insécurité grandissante. Donc, il est nécessaire que les forestiers, qui ont en charge la protection de ce parc, du côté du Niger, qui en plus sont des jeunes ressortissants des villages environnants, aient pu bénéficier d’une telle formation. Les rendant ainsi aptes à mieux sécuriser, à la fois les ressources naturelles mais aussi les populations. «Pour tout cela nous tenons à remercier la coopération allemande, par le biais de laquelle cette activité a été financée et pour bien d’autres activités que le projet WAP exécute et permet de financer. Nous attendons avec impatience la suite de programme, en occurrence, la construction d’infrastructures, qui vont contribuer à créer les meilleures conditions de travail pour toutes ces personnes, qui jours et nuits s’acharnent à exécuter ces tâches combien difficiles», a ajouté le ministre en charge de l’Environnement. Il a saisi l’occasion pour aussi remercier l’Ong «Wildlife Angel », qui a eu la responsabilité de cette formation. Quant aux responsables municipaux présents, le ministre les a invités à avoir un œil vigilant pour s’assurer que les ressources naturelles, qui sont un bien commun, sont bien protégées et bien gérées. «Il faut que tous, nous veillons pour que cette zone soit celle de renom, dans le cadre de la préservation et la conservation des ressources naturelles, en général et de la girafe d’Afrique de l’ouest, en particulier, dont notre espace abrite les derniers spécimens d’Afrique.
Le ministre Almoustapha Garba a assuré que les agents formés et leurs équipements seront utilisés à bon escient, surtout que les forestiers formés ont été choisis sur la base de leur volonté à servir dans le parc. « Ces écogardes sont tous issus des environs de ce parc. Ils peuvent même partager les connaissances acquises avec leurs proches du milieu, donc ils vont travailler tout en servant leurs communautés», a dit le ministre.
L’Allemagne a investi près de 250.000.000 FCFA pour conduire la session
Pour la Chargée d’Affaire de l’ambassade de l’Allemagne au Niger, Valérie Polydoré, il est indéniable que pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), à l’échéance 2030, il faut coordonner tous les efforts, mieux, il faut agir ensemble. « Dans le cadre de la préservation de l’environnement, la République fédérale d’Allemagne appuie ce bel exemple de coopération sous régionale, à travers le projet ‘‘Réserve de biosphère transfrontalière de la région WAP’’», a indiqué Mme Polydoré. Selon elle, il s’agit là d’appuyer les politiques nationales du Bénin, Burkina Faso et Niger, en matière de gestion des Aires protégées et de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles du complexe WAP. « C’est dans ce cadre que le projet appuie le Niger et le Burkina Faso pour la professionnalisation de la lutte anti-braconnage, afin de lutter contre les multiples menaces dont fait face le complexe WAP, en général et les parcs nationaux de ces deux pays en particulier », a ajouté la Chargée d’Affaires. Cette formation ayant démarré au Niger au mois de mai 2019, prendra fin, le 23 août 2019, avec comme résultats quarante (40) écogardes et agents forestiers bien formés et équipés grâce à l’appui financier et technique dudit programme. « Ainsi, près de 250.000.000 FCFA, couvrant les frais de formation et ceux d’équipements, ont été investis pour conduire la présente session », a-t-elle précisé. Mme Valérie Polydoré a saisi l’occasion pour remercier le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, en charge des aires protégées du Niger, « pour son soutien et toute la disponibilité dont il a fait montre pour permettre le bon déroulement de cette activité, ainsi que l’Ong ‘‘Wildlife Angel’’, pour le professionnalisme dont ses instructeurs ont fait preuve, tout au long de la formation ». Elle a souhaité que ce personnel formé et bien équipé par ledit projet, soit judicieusement déployé sur le terrain et d’être dotés de moyens adéquats par les autorités en vue de contribuer efficacement à la lutte anti-braconnage dans le Parc régional W Niger.
Le programme GIC-WAP s’inscrit dans le prolongement du programme d’appui aux parcs de l’attente (PAPE) et au renforcement du programme de réserve de biosphère transfrontalière de la région W-Arly-Pendiari (RBT-WAP). Il intervient dans les cinq parcs nationaux du complexe WAP et ses zones contigües. Il est à cheval entre le Benin, le Niger et le Burkina Faso et a été inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis le 7 Juillet 2017. L’objectif du projet GIC-WAP est donc de promouvoir le développement économique endogène durable et inclusif répondant aux défis du changement climatique.