Mission parlementaire d’information et de sensibilisation dans la région de Tillabéri : Des échanges fructueux sur l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la sécurité
Les membres de la commission des Affaires Etrangères et de la Coopération de l’Assemblée nationale, ont entamé le 20 Août dernier une mission parlementaire d’information et de sensibilisation des populations dans les régions de Tillabéri et Niamey sur les sujets d’intérêt national, notamment l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la sécurité. Cette mission conduite par le président de ladite commission, M. Koroné Massani a débuté avec l’étape du département de Torodi où les députés nationaux se sont rendus à Makalondi pour rencontrer les populations avant de revenir à Torodi pour échanger avec les masses populaires. L’objectif de la mission est de s’informer sur la situation sécuritaire dans ces localités et de discuter avec la population sur des solutions.
La première étape de la mission a conduit les parlementaires accompagnés par Mme Harouna Aissa, Secrétaire Générale de la Préfecture de Torodi, sur le poste spécial de la police, de la douane et les services d’immigration où la délégation a apprécié la qualité de travail effectuée par les agents, malgré les multiples préoccupations. « Je félicite les responsables de la police et de la douane parce que d’après les informations recueillies sur leurs activités, depuis leur arrivée, la situation de sécurité s’est améliorée. La police nous a indiqué que les populations collaborent avec eux. Par exemple en ce qui concerne la migration, avant le poste enregistrait plus de 200 entrée des migrants par jour, mais depuis les nouvelles mesures de la Direction de Sécurité du Territoire, on compte moins de 10 personnes par jour, parce qu’on exige la présentation des pièces d’identité », a-t-il indiqué.
Toujours dans le cadre de la sécurité, selon M. Massani Koroné avant l’arrivée du responsable de la police de Makalondi, les populations ont des difficultés pour aller aux marchés à cause des bandits armés qui opèrent dans la zone. « Aujourd’hui, cette inquiétude a connu une amélioration grâce au travail effectué par la police », a-t-il affirmé.
Peu après la délégation a tenu une réunion avec les populations de Makalondi dans l’enceinte de la Mairie pour des échanges de sensibilisation et de partage d’information. Ici, c’était le silence total. Il a fallu que la Secrétaire Générale de la Préfecture de Torodi, Mme Harouna Aissa, explique à la délégation parlementaire que cette population a peur. «Tous ces chefs de ménage que vous observez ici, craignent de se prononcer en public, surtout quant les autorités viennent dans la commune. Car après leur départ, les bandits peuvent venir la nuit, soit pour les enlever ou bien les exécuter. La situation est grave. En effet, les assaillants ont des informateurs parmi le public », a-t-elle déploré.
Après l’étape de Makalondi, la délégation parlementaire a eu un échange franc avec les populations de Torodi dans la salle de réunion de la Mairie sur la situation de la sécurité. D’après le vice-maire de la commune de Torodi, les Forces de Défense et de Sécurité mènent des actions concrètes pour traquer les terroristes, seulement leur zone est inaccessible à cause de manque de voies. C’est pourquoi, il a demandé aux députés nationaux de plaider leur cause pour que certaines pistes rurales soient construites en latérite.
Un chef village de la zone a apprécié l’engagement des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) dans le combat contre le terrorisme. Selon lui, ils forment un comité de vigilance des chefs de village pour bien collaborer avec les FDS, mais ils constatent une défaillance de communication qu’il faut revoir. « En prenant la parole ici en public, je suis entrain de prendre le risque de perdre ma vie. Tout ce que, je raconte dans cette salle, les terroristes sont systématiquement informés. D’ailleurs, je vous affirme que tous les chefs des villages ne passent pas la nuit dans leur foyer pour crainte d’être enlevé ou exécuté par ces terroristes qui n’ont aucun objectif que de nuire », a-t-il regretté.
La réunion a également regroupé les acteurs de la société civile de la zone, qui expliquent que certaines zones sont occupées par ces bandits qui déterminent des limites (zone rouge). Selon M. Diallo, président départemental des associations et ONG de la localité, dans certains villages, même quant une autorité effectue une visite, la population ne se présente pas par crainte des terroristes. Selon lui, les villages de Bolsi et Bosseybangou sont inaccessibles à cause de ces terroristes. Par contre, il propose à ce que les autorités les cherchent à travers des canaux pour discuter avec eux afin de savoir pour quoi, ils mènent toutes ces exactions contre les paisibles populations. « Nous pouvons les retrouver ensemble à travers des canaux. C’est trop ce qu’ils font comme forfaits dans notre zone. Notre économie est à genoux, chacun a peur. On doit vraiment trouver une solution idoine et de consensus entre les autorités et les bandits pour la quiétude sociale de tous», a affirmé Hamani Yacouba, acteur de la société civile à Torodi.
Après l’étape de Torodi, la mission a continué hier dans le département d’Ayérou où la délégation parlementaire s’est rendue sur le site de construction de Barrage de Kandadji, le camp des réfugiés de Tabareybarey. Elle a également entrepris des rencontres avec les autorités administratives et coutumières ainsi que les couches sociales pour discuter des objectifs de leur déplacement.
Seini Seydou Zakaria Envoyé spécial(onep)
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