Le Premier ministre préside la cérémonie de lancement de la 16ème conférence OILGASMINE: enjeux, défis et perspectives des industries extractives en Afrique
La 16ème conférence et exposition sur le négoce et le financement du pétrole, du gaz et des mines en Afrique (OILGASMINE) a débuté, hier à Niamey. C'est le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE. Brigi Rafini qui a donné le coup d'envoi de cet événement au Palais des Congrès de Niamey. La cérémonie d'ouverture a enregistré la présence des présidents des institutions de la République, des députés nationaux, des membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique, des chefs de délégations de la CNUCED, du groupe ACP, de l'Union européenne, des participants et de plusieurs invités. Le thème centrale de cette édition est : ''Développement des ressources naturelles, gouvernance dans les industries extractives, commerce et marché''.
Environ 450 participants issus d'une trentaine de pays ont effectué le déplacement de Niamey. Ils sont décideurs, investisseurs, managers, experts divers, acteurs de la société civile d'Afrique et d'ailleurs. Ils partagent en commun le souci de la valorisation et la gestion rationnelle des ressources naturelles.
Des thématiques qui ont suscité plusieurs allocutions à cette cérémonie d'ouverture. Six orateurs se sont succédé à la tribune avant le lancement officiel des activités par le Premier ministre. Il s'agit successivement, du Secrétaire général de la région de Niamey, du ministre de l'Energie et du Pétrole, président du Comité national d'organisation de la conférence, du Représentant résident du PNUD au Niger, du Chef de la Délégation de l'Union européenne au Niger, du Secrétaire général adjoint du groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), et du Secrétaire général adjoint de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement).
Pour le ministre de l'Energie et du Pétrole, président du Comité national d'organisation de la conférence, le thème de cette édition, traduit en lui-même, la volonté des autorités nigériennes de faire des secteurs minier et pétrolier, des vecteurs de développement économique et social. En outre, la session spéciale sur le thème ''les femmes dans les industries extractives'', vise selon le ministre Foumakoye Gado, à prendre en compte la réalité des besoins locaux dans la gouvernance des industries extractives. Mais le président du comité national d'organisation, pose le paradoxe saisissant qui prévaut dans l'essentiel des pays détenteurs des ressources naturelles.
En effet, l'abondance des ressources minières, cohabite avec la pauvreté et les conflits liés à l'exploitation de ces ressources. A cela, il faut ajouter la déficience en matière de développement du capital humain. Cette situation a pour conséquence la mauvaise performance des économies dans les pays en développement, notamment ceux dotés d'immenses ressources naturelles. ''Il est urgent d'améliorer la participation directe des travailleurs et des entreprises locaux dans la chaine de valeurs des industries extractives, en vue de corriger cette situation'' déclare M. Foumakoye Gado. Pour lui, cette conférence offre un cadre de partage d'expérience et d'échanges divers sur l'évolution des connaissances et des techniques dans le domaine des industries extractives. ''Il s'agit d'une opportunité scientifique, économique, diplomatique, voire touristique qui contribue au dynamisme de notre pays et fait de Niamey pendant ces quatre jours, la capitale africaine des experts mondiaux du secteur des industries extractives'' a-t-il ajouté.
Le Président du comité d'organisation a ensuite souligné les contrats déséquilibrés, la mal gouvernance et les conflits liés à l'exploitation des ressources naturelles en Afrique. Une situation qui a empêché au continent de tirer profit de ses immenses ressources minières et pétrolières. ''Malgré cet immense potentiel, le continent affiche sur tous les indices de développement humain, des lampions rouges. Il est temps d'observer une halte pour amorcer les corrections indispensables qui permettront à nos pays de tirer le juste fruit de leurs ressources afin d'impulser un développement au profit de nos peuples''. C'est l'espoir que fonde le ministre de l'Energie et du Pétrole sur les échanges qui marqueront cette 16ème édition de OILGASMINE.
Et il faut dire que la nécessité d'améliorer la gouvernance et la contribution des secteurs minier et pétrolier aux économies de nos pays fait l'unanimité des différents orateurs à cette cérémonie d'ouverture. C'est par un adage wolof que le Représentant résident du PNUD au Niger a voulu caractériser la gestion des ressources minières en Afrique. ''Si ramasser devient facile, se courber devient difficile'' dit en substance l'adage. L'Afrique a les ressources naturelles abondantes, mais leur gestion n'est pas toujours à la hauteur des attentes des populations. M. Fodé N'Diaye a axé son intervention sur trois (3) axes : la relation entre l'exploitation des ressources minières, la croissance économique et le développement humain ; la contribution du PNUD à la promotion de la bonne gouvernance des ressources liées aux industries extractives et enfin des propositions pour améliorer la gouvernance des ressources issues de l'exploitation minière.
Le Représentant résident du PNUD a souligné la sous valorisation du potentiel minier africain ainsi que le faible impact en termes de réduction de la pauvreté et d'amélioration du niveau de vie des populations. Au Niger, le PNUD, à travers le Projet de renforcement des capacités en matière de négociation, gestion et régulation des contrats d'investissements et commerciaux mis en œuvre en 2010, a contribué à l'élaboration de la Charte de bonne gouvernance des industries extractives. Le Représentant résident du PNUD a par ailleurs évoqué quelques pistes de solution pouvant contribuer aux échanges. Elles ont trait au développement des ressources humaines dans les secteurs minier et pétrolier, la promotion de la responsabilité sociétale des industries extractives, la promotion de l'équité sociale, etc. ''Ce forum souligne tout l'intérêt accordé par le gouvernement du Niger au développement du partenariat et aux échanges de bonnes pratiques dans la gestion du secteur en relation avec le développement socioéconomique'' déclare M. Fodé N'Diaye.
Pour sa part, le chef de la Délégation de la Commission de l'Union européenne au Niger, a rappelé que la gestion rationnelle des ressources naturelles est un des facteurs primordiaux pour le développement durable de toute communauté. ''Cette notion est du reste consacrée par la Constitution nigérienne'' déclare M. Raul Matheus Paula. Le chef de la Délégation de l'UE a indiqué que son institution a, à travers la mise en œuvre de plusieurs programmes, soutenu les efforts du Niger en matière de développement des ressources naturelles en général et du secteur extractif en particulier. M. Raul Matheus Paula, cite entre autres, le Programme de renforcement et de diversification du secteur minier (PRDSM) financé sur les ressources du 8ème FED. Ce programme a permis de réaliser des levées géophysiques aéroportées, des cartographies géologiques et minières, des réformes institutionnelles et l'amélioration de la gestion de la documentation relative au potentiel minier et pétrolier.
Quant au Secrétaire général adjoint du groupe ACP, il a indiqué qu'à travers cette conférence, c'est toute la problématique des enjeux, défis et perspectives qui s'offrent à nos pays autour de la gestion des ressources naturelles en général et minières en particulier. ''Les pays ACP représentent 40% des réserves mondiales (...), une importante partie de ressources non encore exploitées ou sous exploitées se trouvent encore dans nos pays'' a souligné M. Achile Bassilekin III. D'autre part, les demandes des pays émergeants en ressources minérales ne cessent de croître. C'est pourquoi, indique le Secrétaire général adjoint du Groupe ACP, le Secrétariat exécutif développe des stratégies pour renforcer les capacités de nos pays à gérer rationnellement leurs ressources naturelles et à en tirer le meilleur profit de leur exploitation pour l'amélioration des conditions de vie de nos populations.
Dans le même ordre d'idée, le Secrétaire général adjoint de la CNUCED, s'est félicité, de l'initiative de la Fondation Tattali Iyali d'organiser en marge de la conférence, la session spéciale sur ''les femmes dans les industries extractives''. En outre souligne M. Petko Draganov, cette conférence pour le Niger connu pour ses importantes ressources minières (uranium et pétrole) et pour l'Afrique qui est le 1er producteur de plusieurs minerais. Mais beaucoup de pays ne disposent pas à ce jour de la cartographie et de données statistiques fiables sur leurs réserves. C'est pourquoi, la CNUCED a développé un Programme d'échange d'information sur les ressources naturelles. ''Ce projet vise à accroître la contribution positive des ressources naturelles pour relever le niveau de vie des populations africaines sur le continent'' a indiqué M. Petko Draganov. Ce système fournit un accès à des informations fiables sur la chaîne des valeurs des mines.
En procédant au lancement des activités de la Conférence, le Premier ministre, Chef du gouvernement a souhaité, un excellent séjour à l'ensemble des participants au Niger. M. Brigi Rafini les a assuré que le Président de la République reste attentif aux échanges et aux recommandations qui en seront issues. (Lire en page 3 l'intégralité du discours prononcé par le Premier ministre).