Le gouvernement du Niger se positionne pour emprunter jusqu'à 500 millions $ auprès des banques internationales en 2020, a appris l'Agence Ecofin de sources concordantes, sans pouvoir distinguer s'il s’agira d'un emprunt syndiqué ou d’une émission d'eurobond. Les autorités du pays sont en discussion avec la Banque Mondiale, pour obtenir d'elle une garantie partielle, dans le cas où la réalisation de cette opération venait à se réaliser.
L'initiative servira à restructurer la dette du pays, dans des conditions de maturités plus longues, et de taux d'intérêt plus adaptés aux contraintes de liquidités du gouvernement. Ce dernier doit en effet refinancer un ensemble d'obligations sur la période 2019 et 2020 et cela devrait lui coûter jusqu'à 320 millions $ sur la période concernée, selon les experts. Un montant qui ne peut être mobilisé sur le marché des capitaux de l'UEMOA, qui est devenu très contraignant pour de emprunteurs modestes comme le Niger.
Pour gérer cette contrainte, le gouvernement nigérian ne peut compter sur son système bancaire domestique, qui présentait à la fin 2018 un ratio global de crédit sur les dépôts de plus de 100%. Un indicateur qui démontre que les banques commerciales ont peu de flexibilité pour trouver des solutions massives de financement pour l'Etat.
Dans une récente note de synthèse sur la dette du Niger, Moody's fait remarquer qu'elle reste soutenable. Elle présente un profil de maturité moyen situé entre 8 et 10 ans. 56% de son stock est constitué d'emprunts concessionnels auprès des institutions multilatérales et 13% est issu de la dette bilatérale. Les vastes chantiers qui sont engagés dans le pays sont soutenus par le secteur privé pour ce qui est du pétrole, et des initiatives internationales pour ce qui est de l'agriculture. Enfin 16% de la dette du Niger est libellé en euro, une devise avec laquelle le pays connaît une parité fixe, ce qui réduit les risques de volatilité sur le service de la dette