Je voudrais tout d’abord vous adresser les salutations fraternelles du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, qui, pour des raisons de calendrier, n’a pu être à vos côtés. Il reste, cependant, attentif aux échanges, résolutions et recommandations auxquels vous aurez abouti au cours de cette Conférence de Niamey.
Je voudrais aussi souhaiter aux invités la bienvenue au Niger, et dire toute notre satisfaction à la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) pour le choix porté sur notre pays pour accueillir cette rencontre et pour son accompagnement remarquable dans la tenue effective de cette Conférence.
Je voudrais enfin vous dire que le Gouvernement et le peuple nigérien sont particulièrement honorés d’accueillir la 16ème Conférence et Exposition sur le négoce et le financement du pétrole, du gaz et des mines en Afrique (OILGASMINE), un événement d’envergure qui se tient tous les ans dans un pays africain.
Mesdames et Messieurs, Chers participants
C’est devenu une tradition, depuis 1996, pour les pays africains d’abriter à tour de rôle, la tenue de OILGASMINE, qui, au fil du temps, s’est révélée être un véritable cadre d’échanges, de partage d’expériences et de savoir-faire dans les domaines du pétrole, du gaz et des mines, et où décideurs et professionnels africains portent leur regard sur l’apport des industries extractives dans le développement socioéconomique de nos Etats.
Depuis 2008, en effet, la Conférence OILGASMINE est également devenue un espace de réflexion sur la mise en œuvre de la « Vision minière» adoptée par les Ministres Africains pour promouvoir une nouvelle approche de développement intégré pour l’exploitation des ressources minières.
Cette approche est fondée, je le rappelle, sur les principes suivants : une forte volonté politique, une bonne compréhension des avantages de l’Afrique, les opportunités offertes par le boom de la demande et des prix, l’optimisation du potentiel de l’intégration régionale, la construction des partenariats pour le changement.
Cette approche est d’autant plus pertinente que les peuples africains espèrent tirer le meilleur profit des richesses naturelles dont regorge le sous-sol du continent.
En effet, l’Afrique détient à elle seule :
- Plus des 3/4 des réserves mondiales en platine, chrome, phosphates, cobalt,
- Près de la moitié des réserves de manganèse et de diamant,
- Le quart des réserves globales d’uranium
- Et environ 10% des réserves pétrolières et gazières mondiales.
Mesdames et Messieurs,
Pays producteur et exportateur de pétrole depuis deux ans, le Niger compte sur la part des industries extractives dans le PIB pour améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Du reste, dans son discours d’investiture, le 7 avril 2011, le Président de la République annonçait son option en matière d’industries extractives, je le cite : « Le Niger regorge, en effet, d’énormes ressources du sous-sol que nous comptons mettre en valeur dans l’intérêt de notre peuple, dans l’intérêt des générations actuelles comme des générations futures.
Nous sommes ouverts à tous les investisseurs étrangers, sans aucune distinction, à condition qu’ils respectent nos intérêts et acceptent d’établir avec nous des rapports gagnant-gagnant. La bonne gouvernance, notamment la transparence, dans l’exploitation de ces ressources, sera de rigueur. », fin de citation.
La transparence dans les industries extractives est une priorité du Gouvernement. Les efforts continus dans ce domaine ont aujourd’hui permis au Niger d’atteindre le point de conformité de l’Initiative pour la Transformation des Industries Extractives(ITIE). La bonne gouvernance sera le levain pour que chaque citoyen tire profit des retombées de l’exploitation des ressources naturelles.
Le Président de la République en a fait le pari, et le gouvernement s’y emploie sans faille : les revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles, parce que bien redistribués, contribueront à l’épanouissement des Nigériens notamment à travers l’accès à l’école, à la santé et à l’eau potable.
Mesdames et Messieurs,
Pour tirer le maximum de profit de ce secteur, la politique du Gouvernement repose sur la diversification de la production, l’intensification de la recherche et l’amélioration de l’environnement institutionnel en vue de promouvoir l’investissement privé. C’est pourquoi, le Gouvernement s’est engagé à mettre un accent particulier sur les secteurs minier et pétrolier, au regard de leurs rôles stratégiques. Nous travaillons non seulement à encourager des investissements de très grande envergure dans de nouvelles exploitations mais aussi à assurer une meilleure maitrise des patrimoines minier et pétrolier.
Nous mettons tout en œuvre pour le suivi continu de l’évolution du secteur de l’Uranium, l’amélioration des performances de la Société Nigérienne de Charbon (SONICHAR), la mise en exploitation du charbon de Salkadamna. Une attention toute particulière est accordée à l’exploitation de l’or afin qu’elle contribue fortement à l’économie nationale.
Mesdames et Messieurs
Notre ambition, à travers l’intensification de la recherche minière, est de créer de nouveaux pôles miniers régionaux. Je voudrais ici réaffirmer que notre pays est ouvert aux investisseurs. Il offre toutes les garanties avec une législation souple, des procédures allégées et des conditions de sécurité acceptables. Dans le même ordre d’idée, l’Assemblée Nationale vient d’adopter le Programme du gouvernement 2012-2015, dans lequel le développement des Industrie Extractives est privilégié. Le cadrage macro économique table sur des perspectives favorables de croissance. Les croissances des années 2013 à 2015 seront soutenues par les investissements dans les nouvelles mines d’uranium et par le développement du secteur pétrolier.
Pour ce faire, les actions entreprises portent sur : le Programme d’amélioration des connaissances du potentiel minier et pétrolier ; la gestion durable du patrimoine minier ; le Programme d’appui institutionnel. Ainsi les ressources issues des industries extractives vont être clairement identifiées afin de contribuer au financement des secteurs clés, économiques, sociaux et d’anticipation aux besoins des générations futures.
Mesdames et Messieurs,
Au cours de cette 16ème Edition de la Conférence OILGASMINE dont le thème central porte sur « Développement des Ressources Naturelles : Gouvernance dans les industries extractives, Négociation, Prix et Marchés », vous échangerez sur des questions liées aux mines et aux hydrocarbures.
En marge de cette Conférence, vous aborderez aussi un autre thème tout aussi important intitulé : « Femmes et industries extractives ». Ce thème permettra de mettre en exergue le rôle éminemment important de la femme sur les questions économiques. Ce thème renvoie à l’adéquation des dispositifs et à l’égalité des chances, tant dans l’offre de formation, que dans l’accès au marché de l’emploi, et dans notre accompagnement du développement de l’entreprenariat local. Vous le savez, la femme est au cœur de la problématique de l’accès à l’énergie et de la sécurité alimentaire. Comme vous le savez également, les hydrocarbures et les minerais tels que les phosphates contribuent pour une part importante dans la réalisation de la sécurité alimentaire, qui est un défi majeur dans les pays comme le Niger.
Je voudrais terminer mon propos en vous invitant à des débats ouverts et constructifs afin d’aboutir à des résultats à la hauteur des nos attentes. C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts les travaux de la 16è édition de la Conférence OILGASMINE.
