Fin du forum des parlementaires de la CEDEAO de sensibilisation sur la migration en Afrique de l’Ouest : Plusieurs recommandations formulées pour juguler le phénomène
Après trois jours d’intenses travaux, le forum de sensibilisation des parlementaires de la CEDEAO sur la migration en Afrique de l’Ouest a pris fin le 31 aout dernier à Niamey sur une note de satisfaction des participants. A l’issue du forum, les parlementaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont formulé plusieurs recommandations pour apporter des réponses appropriées aux problématiques de la migration. La cérémonie de clôture a été présidée par le président du parlement de la CEDEAO, SE. Moustapha Cissé Lo en présence du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, M. Ali Elhadj Mahamane Liman, des ambassadeurs et représentants des organisations internationales et de plusieurs invités.
Au cours de ce forum de Niamey, les parlementaires de la CEDEAO ont eu droit à de riches présentations par des personnes ressources et des représentants des services nigériens en charge de la migration, en particulier, ceux d’Agadez, plaque tournante de la migration. Selon le président du parlement de la CEDEAO, la densité des débats qui ont suivi ces présentations ont prouvé à la fois l’intérêt que les députés éprouvent par rapport au thème, mais surtout sa complexité. Selon M. Lo, Il ressort de la rencontre de Niamey que le phénomène de la migration révêt plusieurs dimensions. Tantôt, bénéfique pour les pays d’origine et les pays d’accueil, « quand le migrant arrive à sa destination, s’y installe régulièrement et y trouve une activité rémunératrice ; tantôt dramatique, lorsque le migrant en situation de péril venait à échouer sa traversée… si la migration dite irrégulière suscite de fortes indignations en raison des conditions dramatiques dans lesquelles, elle se passe, nous tous, admettons que le libre déplacement des personnes à la recherche du bien-être reste une aspiration tout aussi légitime », a tenu à préciser le président du Parlement de la CEDEAO.
En tout état de cause a-t-il insisté, s’agissant de la situation actuelle sur le continent africain, particulièrement en Afrique de l’Ouest, il est évident que les périls dans le désert, l’esclavage dans les pays de transit et le traitement inhumain dans les pays de destination, font de la migration un motif d’interpellation des dirigeants, voire de toute la classe politique des Etats. « C’est de plus en plus insupportable de voir nos jeunes filles et garçons subir quotidiennement des traitements inhumains et humiliants. Il y’a donc un impératif à trouver les solutions idoines à ce fléau qui a tendance à gangrener les économies de nos Etats », a martelé le président Moustapha Cissé Lo.
Les parlementaires ont souligné dans leurs recommandations que les Etats ont la responsabilité de s’attaquer concrètement à la formation et à la création d’emplois pour les jeunes afin de réduire la tentation à l’exode et l’incitation à affronter les périls de toute sorte. Pour cela, estime les parlementaires, les inscriptions budgétaires doivent être revues à la hausse et les ressources nécessaires doivent être mobilisées à cet effet. « La CEDEAO doit impérativement accélérer la concrétisation de grands projets communautaires surtout en matière d’infrastructures et d’industrialisation, et s’attaquer plus résolument à lever les barrières artificielles à la libre circulation des biens et services au sein de notre espace. Ces progrès permettront de renforcer les efforts des Etats membres afin d’obtenir beaucoup plus d’impact en matière d’emploi », a déclaré M. Lo.
Les parlementaires de la CEDEAO ont également souligné que la responsabilité des pays de destination, en particulier ceux du nord doit être située. A cet égard, le président du parlement communautaire s’est réjoui que les députés ouest-africains devront assumer leur responsabilité en appelant à une renégociation des accords de partenariat entre l’Afrique et l’Union Européenne en matière de migration. « Nous savons tous que le fait d’alléger les conditions d’obtention du visa permettrait d’encourager la migration régulière, facteur d’échanges culturels et de développement, aussi bien des pays d’accueil que des pays d’origine. Il est également capital pour nous parlementaires de rappeler ces Etats à veiller au respect scrupuleux des droits humains des migrants, dans toute leur dimension, y compris des migrants en situation irrégulière», a-t-il expliqué.
Moustapha Cissé Lo a réitéré leur profonde gratitude au Président de la République du Niger, SE Issoufou Mahamadou, Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement la CEDEAO, pour avoir appelé les députés communautaires à se pencher sur la question de la migration. Il a espéré que les résultats de leur forum répondront à ses attentes. Tout en révélant la disponibilité du parlement de la CEDEAO à apporter sa contribution pour relever les défis auxquels, fait face leur communauté.
Il faut rappeler qu’en marge de ce forum, les femmes parlementaires de la CEDEAO ont procédé le vendredi 30 août dernier à la garnison militaire de Niamey à la remise de trois tonnes de riz, 40 cartons de savons, 20 sacs de 50kg de farine semoule, une tonne de sucre. C’est le ministre de la Défense Nationale, M. Kalla Moutari qui a réceptionné le don des mains de Mme Filomena Martins, présidente des femmes parlementaires de la CEDEAO. Enfin, les parlementaires ont également saisi l’occasion pour une visite guidée, dans la matinée du samedi 31 août dernier, au Musée national Boubou Hama pour découvrir les espèces animales du Niger et les richesses culturelles exposées dans l’institution.