La Maison de la Presse a servi de cadre pour la tenue d’un atelier dont le thème central a porté sur : « La Sécurité Collaborative dans un contexte d’état d’urgence : quel rôle pour les médias et les organisations de la société civile ? ». Il s’agit d’une journée de réflexion initiée par le Réseau des Journalistes pour la Sécurité et la Prévention des Conflits (RJ-SPC) avec l’appui financier de l’ONG Counterpart International dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme de Gouvernance Participative et Réceptive-Activité Principale PRG-PA financé par l’USAID.
Responsables des médias, acteurs de la société civile, Forces de Défense et de Sécurité (FDS), chefs coutumiers, leaders religieux, représentants des institutions de la République sensibles aux questions sécuritaires ont planché, Mardi 27 Août 2019, sur la nécessité pour chacun de jouer pleinement son rôle et d’assumer sa part de responsabilité dans la recherche des voies et moyens pour une stabilité et une paix durable au Niger.
Procédant à l’ouverture officielle des travaux de l’atelier, M. Alhassane Sayboun, Conseiller Technique du Ministre d’Etat, Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité Publique a rappelé que notre pays le Niger, se trouve dans une position géographique où des assauts interminables de groupes terroristes ainsi que des conflits internes essayent de mettre en périples la quiétude de nos concitoyens et de nos vaillantes forces de défenses et de sécurité. Toutefois, rassure-t-il, ces dernières assurent leurs missions régaliennes et républicaines avec brio. Parlant de la rencontre et de l’importance du thème, M. Alhassane Sayboun a déclaré : « Nous sommes plus que convaincus que lutter contre l’insécurité requiert l’implication des citoyennes et des citoyens et d’une sphère permanente d’échanges ».
Auparavant, dans le mot de bienvenu qu’il prononcée à l’ouverture de l’atelier, M. Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou, Président du RJ-SPC, a affirmé qu’en plus des répercussions des mesures exceptionnelles de l’état d’urgence jugées de plus en plus étouffantes par les populations, les attaques imprévisibles et meurtrières attribuées à la secte terroriste Boko-Haram ont paralysé les activités socio-économiques dans les zones ou localités concernées. A ce propos, « Nous pensons que les médias et les organisations de la société civile ont un rôle crucial à jouer respectivement dans le traitement responsable de l’information sécuritaire, ainsi que dans l’appréciation des enjeux connexes plus spécifiquement le respect des droits humains » a-t-il indiqué.
A M. Ousmane Ba Camara, Chief Of Party- Représentant Résident de Counterpart, de souligner que cette rencontre s’inscrit dans la composante ‘’Initiative de la Gouvernance Sécuritaire (SGI)’’. Une initiative du Gouvernement des Etats Unis d’Amérique à travers laquelle des approches sont mises en œuvre pour soutenir la capacité des citoyens et des entités du secteur social à s’engager dans la gouvernance de la sécurité.
Abondant dans le même sens, le Directeur de l’USAID au Niger a profité de l’occasion pour réaffirmer la disponibilité de son institution à accompagner le Niger dans ses efforts de développement en général, et en particulier, dans le domaine de la sécurité pour une paix durable au Niger.
A l’issue de cet atelier, il est attendu l’élaboration d’une feuille de route devant retracer des recommandations à l’endroit des parties prenantes et identifier des actions citoyennes concrètes à entreprendre dans le sens contribuer efficacement au rapprochement entre populations et FDS.
Le 10 février 2015, rappelle-t-on, l’état d’urgence a été proclamé pour la première fois dans la région de Diffa, par le décret n° 2015-073/PRN/PM/MDN/MISPD/ACR/MJ. Depuis bientôt cinq (5) ans, ces mesures exceptionnelles sont reconduites à Diffa puis élargies en 2017 à certaines parties des régions de Tillaberi et de Tahoua. Récemment, en juin 2019, l’état d’urgence a été encore proclamé par le Gouvernement dans les Régions de Diffa, de Tillabéri (Départements de Ouallam, d’Ayorou, de Bankilaré, d’Abala, de Banibangou, de Say, de Torodi et de Téra) et de Tahoua (Départements de Tassara et de Tillia). Toute chose qui traduit assurément la persistance et la complexiste des défis sécuritaires au Niger.