Au moins 31 personnes ont été tuées et 34 autres blessées dans différentes attaques perpétrées par des individus armés non identifiés depuis janvier dernier, dans la région de Maradi (sud du Niger), frontalière du Nigeria, selon le gouverneur de la région Zakari Oumarou, cité jeudi par l'agence officielle ANP.
C'est à travers 81 attaques menées essentiellement dans la partie sud de la région que 92 personnes ont été enlevées et 3.036 têtes de bétail volées, a précisé la même source, ajoutant que certaines des personnes kidnappées ont été libérées contre paiement de rançons ou suite aux opérations des forces de sécurité.
Depuis quelque temps, la frontière entre le Niger et le Nigeria au niveau de la région de Maradi sert de repaire à des bandits armés qui mènent des attaques de part et d'autre de la frontière commune aux deux pays, avec des meurtres, des vols de bétail et des enlèvements.
Cette situation d'insécurité a provoqué l'arrivée massive dans certaines localités de Maradi de plus de 20.000 déplacés affluant des villages voisins du Nigeria.
En juin dernier, le gouverneur de Maradi avait rencontré les autorités coutumières de la zone pour discuter de la question sécuritaire soulevée par la présence de ces déplacés et envisager les mesures préventives contre les personnes animées de mauvaises intentions potentiellement dissimulées parmi eux.
Le déplacement des réfugiés cache beaucoup de choses, "et il fallait attirer l'attention de la population d'accueil pour qu'elle redouble d'efforts dans la vigilance, la prudence", avait averti M. Oumarou.
En effet, l'arrivée massive de ces réfugiés venus du Nigeria dans cette partie du Niger intervient dans un contexte sécuritaire très fragile dans ce pays marqué par les actions violentes du groupe terroriste Boko Haram notamment dans la région de Diffa (extrême sud-est, proche du Nigeria), et les attaques meurtrières perpétrées par des groupes djihadistes, des bandits armés et des trafiquants de drogue à l'ouest du pays, dans les régions frontalières avec le Mali et le Burkina Faso.
Zakari Oumarou s'est dit réjoui de la collaboration des populations avec les forces de défense et de sécurité sur le terrain en leur fournissant des informations.