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Gouvernance politique : Guri système s’exporte à Abidjan
Publié le jeudi 21 novembre 2013   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Le
© Autre presse par DR
Le Président de la République, son excellence Issoufou Mahamadou


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On se rappelle qu'il y a de cela quelques mois, une guéguerre sans merci avait opposé le LUMANA FA au MNSD quant au contrôle de certains fiefs électoraux à l'étranger. Quand Seini passait à Abidjan, à Cotonou ou au Soudan, Salah Habi ou Hama Amadou lui-même repassait, comme avec un fer à repasser, pour détruire tout ce que le premier avait dit.

Déjà à cette époque, les nigériens se demandaient pourquoi un tel choix alors qu’ici au pays, il y a des fiefs, souvent même vierges, à prendre ? C'est dire que ces fiefs de l'extérieur présentaient un double avantage. Outre le fait qu'ils sont constitués de grands commerçants capables de verser au parti de grosses sommes d'argent, ces fiefs comptent un nombre non négligeable de militants. On se souvient de beaucoup d'exemples où des militants expatriés ont payé le montant de la participation de leur leader pour les élections présidentielles. Il est donc tout à fait loisible de voir les partis politiques s'intéresser à ce fief. Cependant, cela justifie-il le show gigantesque du PNDS à Abidjan ?

Accompagnés d'envoyés spéciaux de plusieurs bords médiatiques, le Guri système a pris d'assaut la citadelle d’Abidjan en côte d'ivoire pour un show jamais enregistré dans l'histoire d'aucun pays au monde. C'est dire que les choses sérieuses sont désormais et résolument engagées sur des terrains que les nigériens et les politiques les plus férus ont du mal à se retrouver. C'est certainement pensant avoir mis définitivement en branle les formations politiques que le Guri système cherche à présent à s'exporter, à s'intéresser aux fiefs extérieurs. Ce que la télévision a montré ce jour là était vraiment gigantesque, tellement gigantesque que l'on se demande réellement si le PNDS a pu en toute franchise réunir tout ce beau monde ? C'est comme ces boutiques très larges montrées comme pour dire, voilà les richesses de ceux qui nous soutiennent. Sauf que, pour ces boutiques, il n’y a pas que les militants du PNDS qui en possèdent. Par exemple au marché d’Accra, c'est toute ligne sur au moins 100 mètres où les nigériens ont élu domicile. A vouloir toutes les attribuer à un bord politique, c'est une aberration qui dénote de la mauvaise foi des artilleurs de l'information.

Certes, les années passées, on a vu de grands cortèges de militants du PNDS arrivés d’Abidjan pour revenir voter au pays. C'est dire que ce sont des gens qui sont présents là-bas mais, qui ne peuvent voter qu'ici au Niger où ils sont enregistrés. Ceci veut dire tout simplement que beau monde ne constitue nullement l'électorat sur place à Abidjan, car selon le responsable consulaire qui s'est fait piéger, les éxodants ne s'enregistrent pas en grand nombre. Et qui ne s'enregistre pas ne représente pas un électeur.

Attention donc à ne pas semer la confusion, à ne pas ouvrir la porte à la fraude électorale. Et vraisemblablement, c'est cette mascarade qui serait en préparation pour certainement combler le manque à gagner qui se produirait inéluctablement sur le plan national. En effet, avec cette gigantesque coalition que représente I'ARDR, il serait impossible voire même utopique ce le PNDS pensât qu'il pourrait faire un sans faute au premier tour, comme cela se chuchote.

On connaît la force de frappe des formations politiques au Niger et tout le monde se rappelle par exemple de la leçon de vote administrée de main de maître à lssoufou aux dernières élections présidentielles par le fief de Zinder et même de Maradi. Pense-t-on ou souhaite-t-on que quelque chose aurait changé ? Il ne faut pas prendre ses désirs pour de la réalité. L'électorat nigérien bouge très peu et nous avons souvenir du feu général Baré, du référendum tazartchiste de Tandja Mamadou ; tous ces fiasco qui ont mis au grand jour une réalité qui doit normalement interpeller le président lssoufou Mahamadou sur le caractère suicidaire de cette option dans laquelle certains magouilleurs nés veulent le plonger. On se connaît au Niger et on sait qu’il est très difficile et même impossible qu'une formation politique arrive seule à triompher sur les autres. Et l’exemple tout récemment au Sénégal doit normalement servir de leçon aux thuriféraires du Guri système pour ne pas replonger lssoufou dans une opposition dont cette fois-ci l'issue serait très longue, si ce n'est même éternelle.

Somme toute, s'appuyer sur l'électorat des expatriés n'a jamais été très convainquant, même dans les grandes démocraties. En effet, tout se passe à l’interne. Vouloir passer par eux pour légitimer une quelconque fraude serait très suicidaire du moment où, quand les contestations commenceraient, ces expatriés ne seraient pas là pour jouer le contrepoids. Attention donc pour ne pas pécher dans des eaux troubles car les nigériens sont maintenant très friands de la chose démocratiquement juste. Ce virus inoculé dans les veines du Guri système on ne sait pas quel diable de médecin doit très vite être extirpé. Le PNDS doit penser à rejouer dans le jeu des alliances, en “cherchant coûte que coûte à débaucher un des ténors de cette monstrueuse opposition qu’est I’ARDR. Seul gage d'un sans faute aux prochaines élections ; s'il veut, dès le premier tour.

Madougouizé

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