Communiqué de presse de la commission nationale indépendante d’examen unique de certification en santé
Les raisons de rejet de 460 dossiers
Le Niger comme les autres pays au plan mondial fait face à un grand déficit en ressources humaines dans le secteur de la santé tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cette situation constitue un frein pour le progrès vers l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) liés à la santé.
Pour réduire cet écart surtout qualitatif en matière de ressources humaines formées, notre pays a, sous l’égide de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) décidé d’une harmonisation des programmes qui a débouché sur l’organisation du premier examen unique de certification en santé à l’échelle du pays en 2011.
Cet examen unique vise comme objectif principal le rehaussement du niveau de la qualité de la formation initiale en santé à travers l’application des règles de qualité dans les enseignements, l’harmonisation des conditions d’accès aux filières de formation, la dénomination des diplômes délivrés et leurs équivalences, la durée de la formation et le contenu même des programmes.
Cet examen concerne l’ensemble des trente (30) écoles et instituts de formation en santé répartis dans toutes les régions du pays.
En harmonisant les programmes de formation et en instituant un Examen Unique de Certification, le Niger met ainsi en œuvre une des recommandations de l’Organisation Ouest Africaine de Santé (OOAS), cadre de régulation en matière de santé de notre espace sous régional commun dont l’objectif premier est d’assurer la libre circulation et l’installation des professionnels de santé dans l’espace CEDEAO.
De 2011 à 2019, 9 sessions ont été organisées par la Commission Nationale d’Organisation de l’Examen Unique de Certification qui était en son temps jusqu’en 2017 composée en plus des Représentants des Ministères concernés, des Représentants de toutes les écoles publiques et privées.
Fort des Ecueils et des Recommandations issus des 7 premières éditions notamment le non-respect des textes en vigueur et du souci d’améliorer davantage la qualité de la formation, il a été créé en 2018 la Commission Nationale Indépendante composée cette fois-ci des Représentants du Ministère de la Santé Publique, du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques, du Ministère de la Population, du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) et du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME) et deux (02) enseignants reconnus pour leur probité et leur bonne moralité mais cette fois-ci sans les Représentants des écoles, car on ne peut être juge et partie.
Cette année, la 9ème édition du genre, sur un total de 3813 dossiers présentés, 3353 candidats toutes filières confondues ont été autorisés à passer l’examen contre 2798 en 2018, 2 272 en 2017.
460 dossiers n’ont pas satisfait aux critères exigés. Soit un taux de rejets de 12% contre 10% en 2018 et 2% (69 dossiers) en 2017.
Depuis la publication des listes définitives des candidats notamment celles relatives aux rejets, l’opinion publique a constaté des agissements autour de ces listes voire même des menaces proférées aux membres de la commission sur le lieu des travaux.
De quoi s’était-il agi exactement ?
Conformément aux textes en vigueur, l’examen des dossiers se fait sur base des critères catégorisés en Critères mineurs (qui n’entachent pas la crédibilité du diplôme) et des critères majeurs (qui invalident le diplôme) et qui entrainent automatiquement un rejet.
Si nous appliquons strictement les 2 critères, plus de la moitié des écoles et instituts seraient éliminés des examens.
Pour une question d’équité et un souci de donner la chance à un plus grand nombre d’élèves et d’étudiants, la Commission a utilisé uniquement les critères majeurs qui invalide le dossier. Ce qui a entrainé le rejet de 460 dossiers soit 12% des dossiers reçus et traités.
Quels sont ces critères majeurs ? largement diffusés et connus de tous les responsables des établissements.
Années non Valides ;
Diplômes non conformes ou non authentifiés ;
Années d’obtention du BEPC ou du BAC (2017, 2018 et 2019), condition d’accès à une école de santé ;
Discordance entre carnet de stage et relevés des notes ;
Relevés de notes non conformes ;
Absence de carnet de stage ;
Formation par alternance non présentielle ;
Modules non validés ;
Abandon ;
Pièces d’état civile non légalisées ou absentes ;
Cette situation est bien sûr déplorable est inadmissible mettant l’avenir des centaines d’étudiants et élèves en jeu. Devant cette situation répétitive d’incomplétude des dossiers, il est regrettable de constater qu’au lieu de s’amender et de chercher à corriger les lacunes, certains responsables des écoles et instituts se mettent à critiquer voire réfuter les résultats issus des travaux de la commission parce que n’étant plus membres et jusqu’à proférer des menaces à l’endroit des membres de ladite commission.
Face à cette situation, le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour assainir le processus de formation dans tous les établissements avec comme objectif la mise sur le marché de travail des ressources humaines de qualité et compétitives et qu’à l’avenir ce genre de manquements ne se reproduisent.
Je voudrais ici réitérer l’appel du Ministre de la Santé Publique dans son message de lancement de l’examen pour rassurer les élèves, les étudiants et leurs parents que les examens qui ont commencé hier 7 septembre 2019 se poursuivront normalement sur toute l’étendue du territoire et toutes les dispositions sont prises afin d’en assurer le bon déroulement. Il en appelle également à un sens de responsabilité de tous les acteurs du processus (responsables des établissements, encadreurs, parents d’élèves, élèves et étudiants, commission nationale et commission régionales) afin que la sérénité et la confiance puissent régner pour le bonheur des élèves et étudiants et pour le bien-être des populations nigériennes consommatrices de nos services et soins.