Niamey - L’ONG américaine Catholic Relief Services (CRS) en collaboration avec la fondation Thomson Reuters a organisé ce mardi 10 septembre 2019, une formation des journalistes nigériens sur le changement climatique et la résilience dans le contexte du Niger et de l’Afrique de l’Ouest dans ses locaux à Niamey.
S’inscrivant dans le cadre du programme de renforcement de la Résilience et de l’Adaptation face aux extrêmes et désastres climatiques, cette formation a pour objectif selon le Conseiller technique du Ministre de l’Environnement Col. Souley Aboubacar, ‘’de familiariser les journalistes nigériens aux concepts de la résilience et de l’adaptation au changement climatique, tout particulièrement dans le contexte de l’Afrique Sub-saharienne’’.
‘’Les changements climatiques constituent de nos jours l’une des principales préoccupations de l’humanité toute entière et représentent une réelle menace pour les sociétés humaines et la planète dans son ensemble, notre pays à l’instar de ceux du Sahel et de bien d’autres, subit les effets néfastes des changements et variabilités climatiques dont les manifestations les plus visibles sont les sécheresses récurrentes, la dégradation de nos ressources naturelles, la recrudescence des phénomènes extrêmes, la baisse des écoulements du fleuve Niger, son ensablement, la persistance des maladies climato sensibles, l’accentuation du phénomène des migrations, du terrorisme et du crime organisé ’’ a indiqué Souley Aboubacar.
‘’Ces transformations environnementales considérées au sens large et la modification de la structure démographique ou des systèmes culturels affectent directement ou indirectement les processus de production agricole de notre pays dont 85% de sa population est du secteur rural’’ a-t-il ajouté.
Souley Aboubacar a par ailleurs rappelé qu’ ‘’une des priorités de notre pays est de nourrir et de renforcer la résilience des nigériens face aux effets des changements climatiques et à la pression démographique’’.
‘’A ce sujet, a-t-il dit, le gouvernement du Niger s’attache à la mise en œuvre des politiques stratégiques et programmes de développement économique et social cohérents au nombre desquels, la stratégie de Développement Durable et la Croissance Inclusive Niger-2035, le PDES 2017-2021, le Cadre stratégique de Gestion Durable des Terres (GDT 2015-2029), la Contribution Déterminée au niveau National (CDN 2016-2030), la Politique Nationale en matière d’Environnement et de Développement Durable etc’’.
‘’Les solutions jusque-là apportées parce que locales et fragmentaires ne peuvent à elles seules répondre aux défis des changements climatiques qui dépassent largement nos frontières nationales et les capacités de nos populations affectées mais toujours déterminées à y faire face ’’ a-t-il notifié.
‘’Juguler les effets de changement et variabilité climatiques nécessite donc une large coopération internationale et régionale, une volonté et un engagement total des pays en particulier ceux développés pour le financement des mesures d’adaptation et le relèvement de leurs ambitions en matière de réduction des émissions polluantes a souligné Souley Aboubacar, tout en ajoutant que, c’est pourquoi la communauté internationale et l’Afrique se sont mobilisées pour l’entrée en vigueur de l’Accord dit de Paris sur le climat le 04 novembre 2016 et pour l’avènement de la décision de l’Union Africaine sur l’engagement de l’Afrique aux négociations mondiales sur les changements climatiques à la COP22, acte juridique qui consacre la création des trois commissions climat pour l’Afrique’’.
‘’La Commission Climat pour la région du sahel dont le Président de la République Issoufou Mahamadou assure la présidence et qui regroupe 17 pays allant du Cap Vert à Djibouti constitue un cadre idéal pour une riposte coordonnée et efficace, c’est dans cette perspective que fut élaborés le Programme d’Investissement Climatique pour la région du sahel PIC-RS 2018-2030, d’un coût global d’environ 440 milliards de dollars US avec comme objectif global de contribuer à l’effort planétaire d’atténuation des émissions de Gaz à effet de serre (GES) et d’accroitre les capacités d’adaptation et de résilience de la région du sahel’’ a-t-il rappelé.
‘’Afin de répondre aux besoins urgents de financements et catalyser les investissements climatiques dans la région du sahel un premier programme Régional Prioritaire (PRP 2018-2020) d’un coût de 1,32 milliards de dollars US a été élaboré et soumis à nos partenaires techniques et financiers, lors de la table ronde que le Niger a abrité en février dernier à Niamey’’ a conclu le Conseiller technique du Ministre de l’Environnement.
Lors de cette première journée de cette formation de deux jours, les participants ont débattu sur plusieurs thématiques à savoir, le changement climatique : comprendre ses causes et ses conséquences pour mieux agir ; le climat et ses impacts négatifs sur les communautés et les moyens de subsistance au Niger.