Les deux ailes qui se disputent jusque-là, la direction de la Convention démocratique et sociale (CDS Rahama), ont décidé de mettre fin à leur guéguerre et de cheminer désormais ensemble pour sortir le parti de la crise dans laquelle il pataugeait depuis des années. En ce sens, un protocole d’accord a été signé, le jeudi 12 septembre à Niamey, entre les deux leaders, qui se réclamaient jusque-là comme président du parti. Il s’agit de l’avocat, Me Boubacar Madougou, de la coordination de Dosso, et du ministre Amani Abdou, de la coordination de Maradi. Ils ont signé un protocole d’ accord sous l’égide des « sages » du parti lors d’une cérémonie qui a scellé par la même occasion, les retrouvailles et la réconciliation, entre les deux ailes de la CDS Rahama.
Selon les termes du protocole d’accord, les deux groupes ont décidé « d’aller ensemble aux assises nationales de la 15e Délégation nationale et du 8e congrès ordinaire ». Le congrès est prévu pour le 21 septembre prochain à Niamey, et l’accord conclu entre les deux parties, en précise les modalités de convocation ainsi que les conditions de la tenue des assises nationales. Aussi, l’aile dirigée par Me Boubacar Madougou a accepté, selon toujours le protocole d’accord, d’arrêter la procédure judiciaire en cours contre l’autre aile, celle dirigée par Abdou Amani. Les deux groupes ont également convenu que « toutes les sanctions (suspension ou exclusion), prononcées au moment de la crise, par le bureau politique nationale, les délégations régionales et des organisations de masse, sont levées et annulées ». Par conséquent, les militants sanctionnés des deux (2) groupes regagnent leur position d’antan dans le parti, précise le protocole.
Avec ce protocole, la guéguerre qui prévaut au sein du parti vert est en train de s’estomper. Une bonne nouvelle pour l’ancien pouvoir de 93 à 96, sous le régime de l’AFC, à l’époque de l’ancien leader, Mahamane Ousmane. Après la crise qui a opposé l’ancien chef de l’Etat (désormais à la tête d’une alliance, l’ADR composée du RDR Tchenji et du MNRD Hankuri), et son ancien bras droit, Abdou Labo, la CDS Rahama a connu une enième crise qui s’est traduite par la destitution de l’ancien ministre, suite à sa condamnation dans l’affaire des « bébés importés ». Avant de laisser la direction du parti, dont il a été par la suite exclut, Abdou Labo a nommé un intérimaire, Amani Abdou, actuel ministre du développement communautaire, et vice président régional de Maradi. De son coté, le bureau politique, sous la houlette du vice-président au titre de Zinder, Moutari Kadri, a pris les choses en main, en mettant en place une autre direction qui a été confiée à Me Boubacar Madougou, vice-président au tire de la région de Dosso. Depuis, les deux ailes se disputent le leadership du parti, avec en toile de fonds, une procédure judiciaire qui s’éternise au gré des rebondissements.
Avec ce protocole d’accord, le parti peut s’atteler désormais à l’organisation de son Congrès et surtout des prochaines échéances électorales. Le parti vert, affilié à la majorité MRN, n’est plus ce qu’il était auparavant sur la scène politique, mais c’est une formation qui peut compter encore sur l’échiquier politique national. Il reste à savoir à qui, entre Me Boubacar Madougou ou Abdou Amani, les militants du parti accorderont la direction du parti, au sortir du congrès du 21 septembre prochain. D’autant, et ce n’est un secret de polichinelle pour personne, que les deux anciens protagonistes ont été jusque-là, des hommes de main placé sur orbite par Abdou Labo (pour Amani Abdou) et Moutari Kadri (pour le cas de Boubacar Madougou). Pour l’heure en tout cas, les deux candidats déclarés, selon nos sources, c’est Abdou Amani et Me Boubacar Madougou. A moins que l’accord qui vient d’être paraphé ne rabatte les cartes et déclenchent de nouvelles ambitions