Le Président de la République, Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou a lancé officiellement, hier, sur le site de Koulélé dans la région de Diffa, les travaux de construction du pipeline Niger-Bénin. Pour un linéaire total de 1982 km dont 1298 km en territoire nigérien et 684 km au Bénin, cette infrastructure vise à améliorer de façon substantielle les revenus de l’Etat en même temps qu’il impactera de manière positive sur la création des emplois, le niveau de vie des populations et par-delà le développement économique et social du Niger.
C’est donc un engagement fort du Président de la République, Issoufou Mahamadou qui vient d’être concrétisé. Comme l’ont clamé les femmes de la troupe Al Bichiri deTchiro, le Président Issoufou entrera dans le panthéon de l’histoire de notre pays, comme l’un des grands bâtisseurs et visionnaires.
En deux mandats successifs, il a transformé radicalement le visage du Niger, devenu désormais un pays respecté et respectable sur la scène internationale.
Cette renaissance en marche mérite d’être poursuivie pour le grand bonheur du peuple nigérien.
Pour revenir à la cérémonie, d’hier, indiquons tout simplement que la construction de ce pipeline constitue donc une étape importante dans la production pétrolière au Niger. Les travaux de construction seront exécutés par la CNPC et la société de pipeline au Niger dénommée West African Oil Pipeline Company (WAPCO-Niger). Conformément à la feuille de route que le gouvernement s’est fixée en collaboration avec ses partenaires, le gros des travaux démarrera en janvier 2020 et sera achevé en novembre 2021 et la mise en exploitation n’interviendra qu’en janvier 2022.
La cérémonie de lacement des travaux de ce pipeline a enregistré la participation de plusieurs personnalités.
Pour le Président de la République, cette 2èmephase de l’exploitation du champ pétrolier est un moment historique pour le Niger en ce sens qu’elle constitue le projet le plus grand dans l’histoire de notre pays depuis l’indépendance. « Cette phase du champ pétrolier connaitra un investissement de près de 4 milliards de dollars américains entre 2019 et 2021. Si on tient compte des investissements programmés jusqu’en 2031, ce sont au total 7 milliards de dollars qui seront investis.
Ces investissements vont soutenir la croissance du Niger dans la mesure où à partir de 2021-2022, le Niger connaitra un taux de croissance à deux chiffres. En 2022, on pense bien que le Niger aura un taux de croissance de 12%. Autant dire que ce projet va apporter près de 6 points de croissance. Mieux, cette seconde phase va permettre de restructurer l’économie du Niger. Jusqu’ici, le pétrole représente 4% du PIB. Il va représenter 24% du PIB Nigerà partir de 2022.Ce projet va générer en 2022près de 45% des recettes fiscales de l’Etat qui viendront du secteur pétrolier, soit d’environ400 milliards de FCFA.
Par ailleurs, ce secteur va créer plusieurs emplois à la jeunesse nigérienne et augmentera la poursuite du développement des champs pétroliers. La réalisation des stations de traitement ; des centrales électriques en l’occurrence l’électrification de N’Gourti ; d’un nouvel aérodrome à Koulélé etc. A cela vient s’ajouter la réalisation de plusieurs infrastructures routières et sociales dans les régions traversées par le pipeline.
S’agissant des infrastructures routières, il est convenu la réalisation de la route Diffa-N’Guigmi, frontière avec le Tchad. « J’ai demandé à la CNPC la réalisation de la route du Pétrole qui va quitter la frontière avec la Libye pour venir à Dirkou-Bilma-Agadem jusqu’à N’Guigmi pour joindre la route Diffa-N’guigmi frontière avec le Tchad. En perspective, le Niger compte poursuivre la transformation du pétrole en cherchant davantage de valeur ajoutée.
Il sera envisagé à cet effet, l’augmentation des capacités de la Raffinerie de Zinder pour tenir compte de la consommation nationale qui est en hausse. En plus, j’ai demandé aussi à la CNPC, de réfléchir sur la mise en place d’une véritable industrie pétrochimique au Niger. Bref, on peut dire que le Niger est promis à un bel avenir sur le plan pétrolier’’.
Le pipeline international export va permettre d’acheminer le pétrole brut du Niger au port de Sèmé où sera construite la station terminale. C’est à partir de ce port que le pétrole brut sera exporté vers le marché international. Ce pipeline est le plus long en Afrique, soit au total de 2.085 Km. Ce qui va certainement attirer l’attention de tous les pétroliers du monde. Les travaux de construction de ce grand projet structurant vont démarrer entre décembre 2019 et janvier2020 pour un délai d’exécution de deux (2) ans. La durée de vie du projet est estimée à 40 ans voire 70 ans selon les spécialistes du domaine. D’après le ministre du Pétrole M. Foumakoye Gado, ce pipeline traversera 5 régions au Niger à savoir Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua et Dosso.
Il sera construit selon les normes internationales, avec les caractéristiques ci-après : une capacité de transport de 4,5 millions de tonnes par an, soit 35 millions de barils, capacité extensible par ajout de pompes supplémentaires ; un diamètre de 508 mm ou 20 pouces ; huit (08) stations de pompage y seront construites dont six (06) au Niger et deux (2) au Bénin ; une Station Terminale sera construite au port de Sèmè au Bénin. Le pétrole brut y sera stocké avant son envoi au terminal par un pipeline maritime long de 15,4 km vers la bouée de chargement des tankers ; la station sera équipée d’un débit mètre pour le comptage du brut chargé ; trente-cinq (35) salles de vannes réparties entre les six stations au Niger seront installées. Un grand centre de maintenance et de réparation sera installé près de SORAZ à Zinder ; 1276 km de ligne de fibre optique sur la partie nigérienne du pipeline seront construites ; 1280 km de pistes sur l’emprise du pipeline seront réalisés etc.
En outre, sur les 1298 km en territoire nigérien, le pipeline permettra, selon le ministre du Pétrole, de développer des opportunités pour les collectivités locales, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la communication, de l’hydraulique et de l’éducation. M. Foumakoye Gado devait par la suite relever que la bonne gouvernance, notamment la transparence, dans l’exploitation de ces ressources, sera de rigueur. « Si d’autres pays ont pu financer leur développement industriel à partir des excédents dégagés par leur agriculture, le Niger, à l’inverse, pourra financer son développement économique et social à partir des excédents dégagés par l’industrie minière et pétrolière. Source de malédiction ailleurs, compte tenu des guerres qu’ils suscitent, je veillerai à ce que les revenus qu’on en tire, parce que bien redistribués, contribuent à l’épanouissement des Nigériens notamment à travers l’accès à l’école, à la santé et à l’eau », a assuré le ministre M. Foumakoye Gado.
De par sa taille, son niveau d’investissements, les recettes attendues et les emplois qu’il générera, ce projet est l’un des plus importants que notre pays ait enregistré depuis son indépendance. Il faut noter que pour le développement de la Grande autorisation exclusive d’exportation (Grande AEE) et la mise en évidence des réserves récupérables estimées à 844,8 millions de barils, ce sont des investissements de l’ordre de six (6) milliards 870 millions de dollars US, soit 4000 milliards de FCFA qui sont prévus dont plus de cinq (5) milliards de dollars ou 2800milliards de FCFA pour les seules années 2019, 2020 et 2021 correspondant à la période de construction.
Ces investissements vont permettre le développement du champ pétrolier, c’est-à-dire la préparation à l’exploitation de 112 gisements destinés à l’export à travers la réalisation de 430 forages ; la construction d’un nouveau centre de collecte et de traitement à Koulélé d’une capacité de traitement 90.000 barils/Jour. C’est dire que ce projet d’oléoduc impactera positivement la marche du Niger vers l’émergence économique et sociale.
En effet, le secteur pétrolier représente déjà un fort levier de croissance au Niger. A titre illustratif, de 2011 à 2018, il a représenté en moyenne 4% du PIB ; 19% des recettes fiscales et 16% des exportations. A terme, avec la mise en œuvre de cette nouvelle phase, le secteur pétrolier sera le principal levier de l’économie nigérienne. Il représentera ainsi, à l’horizon 2022, quelque 24% du PIB ; 45% des recettes fiscales ; 68% des exportations et 8 à 12% des emplois salariés formels au Niger.
En outre, un des atouts de la construction de ce pipeline d’exportation du brut réside également dans les opportunités et les conditions favorables qu’il offre pour d’autres investissements sur les blocs pétroliers du Niger, devenus alors plus attractifs permettant ainsi de booster l’exploration, d’augmenter les réserves et d’accroître les niveaux de production. Ce qui veut dire qu’on peut alors espérer dans quelques années bien au-delà de 100.000 barils/Jour.
Notons que l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine Zhang Li Jun et le président de la CNODC, partenaire stratégique de ce présent projet ont indiqué qu’avec la réalisation de cette infrastructure pétrolière, le Niger occupera une place de choix dans le secteur du pétrolier en Afrique et dans le monde d’ici quelques années.