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La Chambre africaine de l’énergie se félicite de la grande transaction pétrolière africaine de 2019 dont vous n’avez probablement pas entendu parler

Publié le mardi 24 septembre 2019  |  africanews.com
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© Autre presse par DR
Non respect par la CNPC et ses sous traitants du protocole d’accord signé le 08 mai 2014 : Le syndicat national des travailleurs du pétrole monte au créneau
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Le 15 septembre, l’État du Niger a signé la Convention de Transport relative à la construction et l’exploitation du futur oléoduc reliant le bassin de l’Agadem au Niger au port de Sèmè au Bénin. L’accord a été signé avec la CNODC, la branche de développement à l’étranger de la China National Petroleum Corporation. Deux jours plus tard, le président Mahamadou Issoufou posait la première pierre du projet à Koulélé. Et c'est une grosse affaire pour le Niger et pour l’Afrique.

Non seulement le pipeline d’exportation Niger-Benin de la CNPC est le plus important investissement transfrontalier que la major chinoise a fait dans un oléoduc, mais le projet est également essentiel pour que le Niger multiplie par cinq sa production de pétrole brut au cours des prochaines années, passant de 20 000 à 100 000 barils par jour (b/j). Une vidéo publiée par la présidence nigérienne a estimé que la production pourrait même atteindre 200 000 b/j.

Cet accord fait suite à la signature de l'accord de construction et d'exploitation du pipeline Niger-Benin avec la CNPC en août dernier et à l'approbation du Contrat de partage de la production de la zone 3 d'exploitation exclusive d’Agadem en juin 2018. Le pipeline de 1 893,9 km, dont 70% s’étendra au Niger, coûtera 4,5 milliards de dollars (2 400 milliards de Francs CFA) et devrait exporter son premier pétrole brut d’Agadem à la côte atlantique en 2021. Le projet créera environ 5 000 emplois et comprendra sept centrales électriques, 1 557 km de lignes à haute tension et un nouvel aéroport à Koulélé.

« En donnant au pétrole du Niger un accès aux marchés d’exportation, l’oléoduc va permettre de débloquer des milliards de dollars d’investissements dans les découvertes faites dans le pays au cours des dernières années et de transformer le pays en une plaque tournante pétrolière régionale. Cela signifie des emplois et un contenu local pour la population du Niger », a déclaré NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l'énergie (https://EnergyChamber.org/) et PDG du Centurion Law Group. « Cela va être un accord transformationnel. Nous sommes heureux que le Niger puisse profiter grandement de l’augmentation de la contribution de l’industrie pétrolière à son économie. Certains ont échoué et d’autres ont très bien réussi en ce qui concerne l’histoire du pétrole en Afrique. Nous devons reconnaître le bon sens du président Mahamadou Issoufou, qui a tempéré les attentes et suscité l'enthousiasme et encouragé tout le monde à progresser de manière raisonnable et à mettre le pétrole au service du Niger », a ajouté M. Ayuk.

Dans le seul bassin de l'Agadem, la CNPC a fait plus de 100 découvertes sur 137 puits d'exploration au cours des dernières années, qui ont toutes maintenant de grandes chances d'être exploitées. La construction de l'oléoduc s’accompagnera aussi du forage de 430 puits et de la construction d'un centre de traitement à Koulélé et d'une station de déshydratation à Dibella.

Enfin, le pipeline représente également une grande aubaine pour les autres opérateurs du Niger. Savannah Petroleum, par exemple, qui a cartographié 146 prospects d'exploration non forés sur ses propres licences et a fait cinq découvertes au cours des dernières années, aura le droit d'accéder à cette infrastructure tierce. « Du point de vue de Savannah, cela offre à notre société un potentiel de marché supplémentaire important, parallèlement à la raffinerie existante de Zinder, pour nos découvertes existantes et futures au Niger », a déclaré Andrew Knott, PDG de Savannah Petroleum dans un communiqué.

Le secteur de l’énergie au Niger a connu un boom ces dernières années. Son secteur pétrolier a vu les découvertes se multiplier, incluant celles de la Sonatrach à Kafra, tandis que les infrastructures électriques se développent. Selon un document officiel publié au début de 2019, le Niger ambitionne de faire passer la contribution du pétrole à son PIB de 4% en 2017 à 24% en 2025, les recettes tirées par l'État du pétrole passant de 19% à 45% et les recettes d'exportation de 16% à 68%.

Avec une croissance projetée de 6,5% cette année d’après le FMI, le Niger figure parmi les 15 économies les plus dynamiques du monde. Pour un pays enclavé dont le PIB est inférieur à 10 milliards de dollars, un pipeline de cette ampleur ne représente pas seulement le pilier d’une croissance économique future, mais une opportunité profonde et réelle de transformer la vie de plus de 22 millions de citoyens.
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