« Le Niger est riche mais mal géré ! » Ce célèbre reproche fait par Issoufou Mahamadou au cours de son combat politique contre le régime du Tazarce rattrape aussi son régime comme une boulée. Du coup, à son tour, l’opposition actuelle lui rend la pareille en affirmant à son tour : « le Niger est encore riche mais pas géré du tout ! ». Aussi douloureux que cela puisse paraître, cette assertion traduit assez bien la triste réalité que le commun des Nigériens vit au jour le jour. On peut concéder au régime de « Guri » d’avoir hérité d’une « marmite vide » et d’une situation économique mondiale désastreuse mais le fait d’avoir la bénédiction de l’or noir est une opportunité qui devait lui permettre de faire mieux que ses prédécesseurs. L’espoir qu’avait suscité Issoufou Mahamadou dans la période d’incertitude est en phase de se transformer en cauchemar s’il ne prend vite des solutions à la hauteur de la situation. Pour les observateurs de la scène politique, le pré-carré du « Guri –système » est à la base de cette déconfiture. On ne peut trimer 20 ans dans l’opposition et ne pas faire mieux que les régimes passés. Il faut réellement que, de la critique jaillisse le bon sens. Si des erreurs sont régulièrement enregistrées, c’est que ceux qui sont censés présenter au chef, la situation telle qu’elle est ne présente qu’un Niger merveilleux, grainant la colère du président. Or, le bon sens exige que la vérité soit dite dans sa forme réelle pour susciter le réveille. Si la communication a failli à cause de sa démarche archaïque, l’approche socio-économique et politique n’a fait que plonger le Niger dans l’incertitude. Il suffit de scruter l’horizon pour constater avec amertume le doute visible sur les visages des populations. La situation politique évolue au, Niger, au rythme des événements. L’élargissement de l’opposition avec l’entrée de Lumana Africa du président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou, ancien allié de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), à l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR), la nouvelle opposition commence sérieusement à inquiéter le pouvoir de Mahamadou Issoufou. Même, le répit dû à l’action du président Issoufou Mahamadou dans la libération, le 29 octobre 2013, des otages français Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, enlèves à Arlit en territoire nigérien ne semble pas faire effet auprès des populations. Mieux, cela à même l’aire de laisser les Nigériens de marbre. En l’occurrence, ceux qui ont reproché au président sa position pour la paix au Mali, qui est restée sans éclat aux yeux des Maliens. Certains ont même critiqué cette démarche qui va aux antipodes de la politique des pays du champ, qui criminalisent la remise de rançon. La dernière déclaration de l’ARDR et le débat à l’hémicycle sur la motion de confiance au gouvernement de Brigi Rafini ont démontré à quel point l’écart se creuse entre le pouvoir et l’opposition. Le danger qui guette réellement le pouvoir de Issoufou Mahamadou est la situation sociale. La pauvreté est visible partout alors que le Niger est producteur de pétrole, d’uranium et d’or. Alors que certains affichent une richesse ostentatoire et insolente. Tout ceci se passe comme si Issoufou n’est pas au Niger. Pour les observateurs, la pléthore de conseillers travaillent à merveille pour lui présenter un Niger radieux. Le combat politique enclenché par l’ARDR est un avertissement pour Issoufou Mahamadou et son pouvoir car dans deux ans le rendez-vous avec le peuple risque d’être difficile. Ce qui certains l’opposition actuelle à beaucoup d’arguments pour mettre le candidat du PNDS dans une position difficile.Amani Mounkaïla