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Interview du Directeur Général de l’Hôpital National de Zinder : «Nos prestations forcent l’admiration, des patients ventant du Tchad, du Nigeria et des autres régions du Niger, estime Dr Habibou Moussa Oumani

Publié le jeudi 3 octobre 2019  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Plus de 83,5 milliards investis en 2 ans à Zinder (Président Issoufou)
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Monsieur le Directeur, peut-on connaître l’état général de l’Hôpital national de Zinder ?

C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime dans la mesure où la prise en charge des patients est assurée à 95%. Au plan financier, matériel et technique, le fonctionnement général est également réconfortant. Nous traversons, au plan social, un climat apaisé depuis belle lurette car l’administration de l’Hôpital et les syndicats entretiennent des relations saines et la qualité du travail répond à la satisfaction générale. Les quelques grincements de dents enregistrés des syndicats étaient liés au retard dans le paiement des salaires qui s’opère désormais à partir du Trésor depuis la création du compte unique. C’est dire qu’aujourd’hui, l’état général de l’Hôpital national de Zinder est au beau fixe.



Quelles sont les unités spécialisées que renferme votre Institution ?

L’Hôpital national de Zinder, faut-il le préciser, renferme plusieurs départements dont la pédiatrie, la cardiologie, la médecine interne, la neuro-chirurgie, la Néphrologie, la réanimation, la Radiologie, le laboratoire, la Pharmacie et l’Infectiologie pour ne citer que ceux-là. Nous disposons des appareils performants pour satisfaire grandement les besoins des malades en matière de soins. C’est ce qui, du reste, nous fait dire que les évacuations sanitaires vers Niamey sont quasi inexistantes. Les seuls cas d’évacuation relevés se rapportent aux victimes des fractures qui ne pouvaient s’empêcher de faire la demande d’être pris en charge vers les hôpitaux de Niamey. L’Hôpital national de Zinder est considéré comme une Institution hospitalière de troisième référence.



L’Etat est–il le seul contributeur au fonctionnement de l’Hôpital national de Zinder ?

L’Etat qui joue son rôle régalien est le principal pourvoyeur en ressources de l’Hôpital national de Zinder. Il assure son fonctionnement dans le cadre d’une prise en charge qui gravite autour de 50 à 60%. En Effet, l’Hôpital qui est doté d’un Statut d’Etablissement à caractère Administratif (EPA) réalise des recettes à travers ses différentes prestations liées aux consultations, à l’Imagerie médicale, à la Chirurgie (Ophtalmologie, fractures etc..). Nous arrivons pour cela à mobiliser au titre des recettes internes 20 à 40 Millions de FCFA par mois pour faire face à diverses charges de fonctionnement. L’Hôpital national de Zinder pratique des bas tarifs par rapport aux cliniques privées car nous estimons qu’au-delà de tout, il faut privilégier l’aspect social.



Le Service des Urgences, répond-t-il réellement aux attentes des patients ?

Même s’il n’est pas occupé par des médecins spécialisés dans le domaine, le personnel actuel qui assure l’encadrement des malades est rompu à la tâche. De temps en temps, les malades et leurs accompagnants nous reprochent la qualité de l’accueil des patients. Ce qu’il faut retenir à ce niveau, c’est la prise en charge rapide des patients selon leur état. Il est évident qu’on s’occupe d’un malade souffrant de fracture que quelqu’un qui est atteint de rhume par exemple. Le choix premier dans la prise en charge doit être accordé aux malades dont les cas reflètent une certaine gravité. Les malades atteints de rhume et leurs accompagnants ont pour leur part une autre vision de cette prise en charge prétextant que les mêmes chances doivent être attribuées à tous les malades admis au Service des Urgences. Ce qui est, somme toute, une aberration. L’Hôpital national est à la recherche des médecins Urgentistes car le Service des urgences, au même titre que la Réanimation, constitue la pièce maitresse d’une grande Institution comme l’Hôpital national de Zinder.

Quelles sont les maladies les plus courantes relevées au niveau de l’Hôpital ?

Les maladies les plus courantes ont pour noms la tension artérielle, le paludisme, les accidents, le diabète, la malnutrition, les infections respiratoires (chez les enfants). Mais c’est à titre indicatif. Nous avons aussi quelques cas de méningite et de rougeole. La majeure partie des cas, faut-il le préciser est prise en charge par les CSI et les Hôpitaux de district.



L’Hôpital, bénéficie-t-il du soutien d’autres partenaires de la Santé pour son fonctionnement ?

La Croix Rouge Française, le PAM et l’UNICEF contribuent à hauteur d’1% du budget général de l’Hôpital. Ces partenaires interviennent dans des domaines ciblés en intrants précisément. C’est ainsi que la Croix Rouge Française en cas de Pic de malnutrition met à la disposition des CRENI installés au sein de l’Hôpital, des médecins, des infirmiers et des assistantes nutritionnelles dans la prise des médicaments aux enfants pour couvrir la période allant de Juillet à Décembre, soit cinq à six mois. Le PAM appuie pour sa part l’hôpital en vivres tandis que l’UNICEF lui octroie des intrants thérapeutiques. Enfin, le Fonds commun de l’Union Européenne et l’appui de la Banque Mondiale sont orientés sur le renforcement des capacités du personnel et la dotation en grands équipements à travers le Ministère de la Santé Publique.



Qu’en est-il de la gratuité des soins aux enfants âgés de 0 à 5 ans à l’Hôpital de Zinder ?

La gratuité des soins est assurée à 90% pour les enfants admis à l’hôpital âgés de 0 à 5 ans ainsi que les frais d’hospitalisation. Les difficultés relevées souvent se rapportent à la rupture des produits. Les malades qui subissent le traitement de la dialyse avancée ne paient que 150.000 FCFA pendant toute la durée de leur vie à l’Hôpital. Lorsqu’on décide par exemple d’appliquer les textes dans leur rigueur, le montant à payer après une semaine de traitement est assez exorbitant. Nous prenons également en charge au titre de la gratuité des soins les malades errants, les malades mentaux et les malades étrangers démunis qui sont admis à l’Hôpital. Après leur libération, l’Hôpital prend en charge le transport de ces derniers jusqu’à leur domicile familial.

Nous sommes par ailleurs heureux de constater que la qualité de nos prestations force l’admiration des patients venant du Tchad, du Nigeria et des autres régions du Niger. Cette image attractive de notre Institution est rendue possible grâce à la disponibilité, au dévouement au travail, au sens d’organisation et de responsabilité, à la discrétion professionnelle, à l’engagement et à la fidélité du personnel d’encadrement. C’est ce qui, du reste, nous a motivé à décerner récemment des témoignages de satisfaction à une dizaine d’agents sélectionnés par un comité anonyme de suivi et d’évaluation des respects de certaines qualités. Ces agents ont reçu un appui en nature.

Je saisis l’occasion pour rendre un hommage appuyé à l’ensemble du personnel de l’Hôpital au nombre de 600 agents toutes catégories confondues et à tous les partenaires pour leur engagement, leur professionnalisme pour la qualité du travail accompli au profit des malades.



Quels sont les projets qui vous tiennent à cœur dans le souci de rendre votre Institution encore plus performante ?

Notre vœu le plus ardent consiste à réhabiliter le Centre de dialyse, à créer un Centre de prise en charge des malades victimes de cancer et d’installer une unité de traitement des déchets solides et des eaux usées pour éviter de contaminer les nappes souterraines et provoquer d’autres dégâts sur la santé des populations. L’autre préoccupation qui nous anime a trait à la panne de notre Scanner qui a été installé en 2013 par le Ministère de la Santé Publique. Cette panne est imputable aux fréquentes coupures d’électricité. Nous venons de signer récemment une Convention avec une Société Chinoise pour assurer la réparation moyennant un versement de 4 Millions de FCFA par trimestre en guise de frais d’entretien. Nous avons bon espoir qu’il sera opérationnel dans les jours à venir.



Quel est le montant annuel alloué par l’Etat à l’Hôpital de Zinder ?

L’Etat attribue un peu plus de deux cents millions (200 Millions) de FCFA par trimestre. Mais, nous estimons que pour bien fonctionner, nous aurons besoin de 650 Millions par trimestre pour faire face aux différentes charges d’entretien car vous n’êtes pas sans savoir que la masse salariale des agents par trimestre est de 256 millions de FCFA.



Sido Yacouba ANP-ONEP/Zinder
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