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L’isolement de Hama Amadou et de Lumana : Le projet phare de la Renaissance à bout de souffle

Publié le lundi 7 octobre 2019  |  Le Courrier
Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou, ancien président de l`Assemblée nationale du Niger
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La semaine dernière, le secrétaire général du ministère de l’intérieur, a sorti une décision dans laquelle il rejette les travaux du 3ème Congrès ordinaire du mouvement démocratique pour une fédération africaine (MODEN-FA Lumana Africa) à partir d’une lecture incomplète des statuts et du règlement intérieur sur la base desquels le parti est reconnu et fonctionne. Cette décision, bien qu’incongrue et révoltante pour tout démocrate, surtout venant de la part de personnes qui se réclamaient hier encore démocrates, n’a surpris aucun observateur averti. Et pour cause. Lumana et son fondateur, Hama Amadou, constituent les seuls véritables obstacles à l’hégémonie du parti au pouvoir et de ses animateurs ; les seules vraies menaces. Pour les camarades marxistes léninistes, si la contradiction majeure que constituent Lumana et son fondateur, Hama Amadou, tout leur est permis. C’est une erreur grossière, car selon les lois de la dialectique qu’ils connaissent bien à moins d’un oubli, tout organisme contient en lui-même ses propres éléments fossoyeurs qui le détruiront tôt ou tard. Le groupe des admirateurs de Lénine, n’échappe pas à cette loi de la nature. Cette posture du pouvoir de Niamey est la suite logique de toute la violence haineuse, faite de harcèlements, d’interpellations, d’arrestations et de dossiers politico judiciaires, exercée sur Lumana, ses responsables et militants, ainsi que son leader Hama Amadou. Toutes les institutions de la République ont été mises à profit pour isoler et briser un parti et un homme. Un homme dont le seul tort est d’avoir affiché ses ambitions politiques comme tous les autres pour exercer ses droits de citoyen.

Le ton de cette cabale a été clairement donné par Hassoumi Massoudou, alors ministre de l’intérieur, au lendemain de la. sortie de Lumana de la mouvance présidentielle. C’est cette politique antidémocratique d’isolement conçue bien avant, qui est déroulée à l’encontre de l’opposant irréductible et son parti. Rien n’a été épargné par le pouvoir en place : intimidation, harcèlement, débauchage des militants par des moyens qui tranchent avec les lois et règlements de la République, et des valeurs morales. Le mensonge, la délation par des mercenaires recrutés à cet effet pour nuire à l’homme ont été abondamment utilisés sur les médias et tous les canaux de communication.

Dans l’incapacité de réunir les 2/3 requis pour réussir une motion de défiance à l’encontre de Hama Amadou, président de l’Assemblée nationale à l’époque, le régime a procédé à une destitution rocambolesque sur la base de décisions illégales d’un bureau incomplet, tout aussi illégal de l’Assemblée nationale en 2014. De retour d’exil pour se mettre à la disposition de la justice, Hama Amadou est accueilli par la gendarmerie sur le tarmac de l’aéroport, puis s’en est suivi un ordre de transfèrement illégal, signé par un ministre, à la prison de Filingué, en novembre 2015, deux mois avant la tenue des élections générales de février 2016. L’arrestation de centaines de militants dont les présidents régionaux du parti Lumana dans une histoire de coup d’Etat qui suscite encore de multiples interrogations, s’inscrit tout également dans cette logique d’isolement de Lumana et ses responsables. Malgré cette cabale caractérisée par des décisions iniques dignes d’un régime stalinien, Lumana, toujours fidèle à Hama Amadou, oblige le président candidat à sa propre succession à un deuxième tour insolite, avec un des candidats en prison. Lui qui a bénéficié de tout, des moyens de l’Etat, dont les institutions caporalisées. « Pourtant nous avons tout fait » pour le passage au premier tour, a avoué un ponte du régime. Tout, ça veut dire justement tout. Et les nigériens ont compris puisqu’ils en étaient témoins. C’est précisément la raison pour laquelle le régime de la Renaissance est si impopulaire. Mais jusqu’ici, contre toute attente, Lumana tient, et Hama Amadou est encore debout, plus populaire que jamais. Ce qui empêche aux guristes de dormir. Se sachant en situation d’échec, il faut trouver et se créer des ennemis imaginaires et des boucs émissaires. Pendant que les démocrates d’hier, ces dénonciateurs devant l’éternel de la mauvaise gouvernance des régimes précédents, chantres de la bonne gouvernance et de l’efficacité de la dépense publique il y a quelques années, tordent le cou à la loi pour assoir leur gouvernance prédatrice des libertés publiques et ressources nationales, leurs anciens complices tapis dans les syndicats et associations, aujourd’hui conseillers et chargés de mission dans les institutions de la République pour services rendus, applaudissent et trouvent tout ça beau. Les prédateurs des deniers publics et autres malfrats jouissent d’une impunité totale dès l’instant où ils ont rejoint la mangeoire de la Renaissance pour soutenir les actions du chef de l’Etat. Par contre, ceux des acteurs de la société civile, des journalistes et des syndicalistes qui exercent leur liberté et leur droit constitutionnel de critique, sont qualifiés de tous les noms, trainés devant les tribunaux pour de fallacieux prétextes, et qualifiés de terroristes. A priori, ils sont qualifiés d’être lumanistes ou de connivence avec Hama Amadou. Comme si c’était un crime que de partager des valeurs avec des concitoyens, et de combattre pour le respect des valeurs démocratiques et de l’Etat de droit. Pourtant chacun de nous n’est protégé que par cet Etat de droit que certains méprisent tant, en raison de leurs intérêts de clan et personnels. Tous les discours d’opposants historiques se sont avérés aujourd’hui du leurre, tout un moyen d’escroquer la conscience populaire, accéder au pouvoir pour jouir des ors de la République. Lumana et son leader, parce qu’ils sont considérés comme des empêcheurs de tourner en rond, sont alors perçus comme de véritables dangers pour la survie. Mais, Lumana et Hama Amadou n’ont pas dit leurs derniers mots. Ainsi que tous les démocrates nigériens. La marche organisée par le FRDDR le dimanche passé est un signe assez révélateur. Le projet phare de la Renaissance, étalé sur deux mandats présidentiels, est à bout de souffle. Le virus de la division au sein du Gurisme est en marche, avec les multiples clans qui sont en oeuvre pour la défense et la conservation des prébendes. Wait and see.
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