L'otage américain Jeffery Woodke, un humanitaire enlevé en octobre 2016, est "en vie et en bonne santé", assure le président nigérien Mahamadou Issoufou dans une interview à la chaîne américaine ABC diffusée mercredi.
"L'information que nous avons, c'est qu'il est en vie et en bonne santé. Et nous allons continuer à tout faire pour créer les conditions de sa libération", affirme le président nigérien dans cette interview réalisée en septembre en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
"Je regrette l'enlèvement de cet Américain qui était au Niger depuis longtemps, qui rendait beaucoup de services aux populations nigériennes", ajoute-t-il.
Woodke avait été enlevé à son domicile à Abalak, dans la région de Tahoua (350 km au nord-est de Niamey). Deux personnes - un soldat nigérien et un gardien civil - avaient été tuées pendant le rapt. Selon des sources sécuritaires, il aurait été emmené au Mali voisin.
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués par des jihadistes venus à Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (une centaine de km de Niamey) et à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Mali.
Le Pentagone avait expliqué que le but de l'opération américano-nigérienne était de capturer un chef jihadiste, Doundoun Cheffou, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de Jeffery Woodke.
L'attaque contre les soldats américains et nigériens avait été revendiquée par le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
En juin 2018, le président Issoufou avait déjà déclaré à la télévision France 24 que M. Woodke ainsi que l'otage allemand Jörg Lange enlevé en avril 2018 étaient en vie et, dans des propos similaires, que le Niger "continuait à créer les conditions de leur libération".
Un an après l'enlèvement de M. Woodke, les habitants de son village avaient demandé publiquement sa "libération sans conditions et sans délais (...). Ceux qui l'ont enlevé n'ont pas enlevé un Américain mais un des nôtres", selon le texte lu devant des notables et des responsables de la zone d'Abalak.
Selon un décompte de l'AFP, une dizaine d'Occidentaux sont retenus en otage au Sahel. Au moins cinq sont retenus par la branche d'Al-Qaïda au Mali (Aqmi). En mai au Burkina Faso, les forces spéciales françaises, qui avaient perdu deux hommes dans l'opération, avaient libéré deux otages français mais aussi une Américaine et une Sud-Coréenne dont la disparition n'avait pas été signalée dans les médias.