Après Fodé Ndiaye, c’est à présent la dame Diana Ofwona de faire balancer le Pnud dans un camp politique plutôt que dans un autre. Le Sénégalais, peut-on dire, a visiblement fait des émules dans les milieux du Pnud et la Représente actuelle du Pnud au Niger semble avoir trop appris de son prédécesseur. D’origine kényane, cette dame ne semble s’entourer d’aucune précaution d’usage dans ses approches. Aussi, étale-t-elle son opinion et son parti pris dans les milieux de l’organisation afin que nul n’ignore ce qu’elle pense et ce qu’elle veut éventuellement. Formellement interdite d’ingérence et de prise de position manifestes, la dame Ofwona n’en a cure. Elle semble s’être convertie en une sorte de communicante pour le Président Issoufou Mahamadou dont elle relaie, elle-même, des informations favorables. C’est ainsi qu’à l’issue de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, un certain Alexandre Guimard — c’est le président de DPG CONSULTING — a écrit un article encenseur à l’endroit de Mahamadou Issoufou et de Paul Kagamé, présentés par l’intéressé comme des modèles en Afrique. Cet article, qui est passé dans l’anonymat, a manifestement vocation à être lu et vulgarisé au Niger où Mahamadou Issoufou ne jouit pas de toute évidence de l’image qu’il semble se donner à l’extérieur. Alors, quoi de plus crédible que les réseaux d’information du Pnud pour le faire. Et ce n’est ni plus ni moins la Représentante résidente qui s’est acquittée de cette tache, balançant sur les réseaux sociaux du Pnud ledit article...
La Représentante résidente du Pnud au Niger, seraitelle une employée cachée DPG CONSULTING ou a-telle été rémunérée pour ce travail de vulgarisation ?
Alexandre Guimard est président de l’entreprise DPG CONSULTING, une entreprise de communication qui fait dans la promotion et la publicité. Son slogan, « On vous accompagne dans vos projets », est tout simplement éloquent quant à ce qu’il propose comme produits et services. DPG CONSULTING explique mieux son métier. « Que vous soyez un organisme, une entreprise de service, un manufacturier ou encore un commerce aux détails, il est devenu de plus en plus difficile de se démarquer dans ce monde en continuel changement. Chez DPG Communication, nous accompagnons nos clients pour que leur projet se démarque autant sur les médias sociaux que dans la publicité traditionnelle. Notre force, vous écouter et comprendre vos besoins pour vous offrir des conseils et produits dont vous serez fiers ». Tout est dit. C’est un écrit du patron de cette entreprise de communication qui ne fait rien gratis, que la représentante résidente du Pnud au Niger a pris sur elle de vulgariser à travers les réseaux sociaux de l’institution. Serait-elle une employée cachée de DPG CONSULTING ou a-t-elle été rémunérée pour ce travail de vulgarisation ?
Diana Ofwona a dégagé, dans cet acte, une position dans le jeu politique nigérien
Depuis hier, dimanche, ça rut dans les milieux de l’opposition politique qui voit dans cet acte un aveu grave de Diana Ofwona quant à sa position dans le jeu politique nigérien. Un jeu politique dans lequel elle doit strictement observer une totale neutralité. Du moins, en principe. Lorsqu’on sait que c’est le Pnud qui coordonne les appuis extérieurs, on imagine de suite l’inquiétude et les interrogations de l’opposition nigérienne. L’acte de la Représente résidente du Pnud est grave. Elle le place du coup sous la violation de son serment de rester neutre dans le jeu politique et de ne jamais poser d’acte qui puisse entacher l’image et le nom du Pnud. En balançant cet article sur les réseaux sociaux du Pnud, elle sait que de fil à aiguille, le document finirait pat prendre d’autres destinations. Et elle est sans doute trop aveuglée par sa passion pour se rendre compte que l’article pourrait également tomber dans les mains des médias, avec indication de la source.
Le Pnud ne saurait servir d’interface ou de terreau de campagne à quelque responsable politique que ce soit
Diana Ofwona sait peut-être à quoi elle joue. Dans les couloirs des Nations Unies à Niamey, elle intrigue beaucoup. Ses relations et ses fréquentations habituelles expliquent peut-être cette propension à s’immiscer dans les affaires politiques de son pays d’accueil au point de jouer à la communicante. Est-il à elle de vulgariser l’article en question, même dans un cercle fermé au Pnud ? Cadre multiculturel et politiquement neutre, le Pnud ne saurait servir d’interface ou de terreau de campagne à quelque responsable politique que ce soit. C’est en substance la règle générale dans le système des Nations Unies. « Si c’était le fait d’un agent quelconque, la Représentante résidente lui appliquerait sans doute, et sans la moindre hésitation, la sanction qui sied », note une source qui a requis l’anonymat. Quoi qu’il en soit, Diana Ofwona a jeté le pavé dans la mare. De sérieuses interrogations se posent, notamment à propos du processus électoral qui est au centre des préoccupations de l’opposition nigérienne. Le samedi 28 septembre dernier, elle est descendue en masse dans les rues de Niamey pour dire « NON à un code électoral et une Ceni non consensuels – vecteurs de périls pour la nation ».
De sérieuses appréhensions sur le processus électoral L’opposition politique nigérienne n’a sans doute pas fini d’épingler ses griefs sur le processus électoral actuel. Outre le code électoral et la Commission électorale qu’elle récuse, elle va devoir compter également avec le parti pris de la représentante résidente du Pnud qui ne s’en tient pas à son devoir de réserve. Son intérêt pour le camp du pouvoir, manifesté dans la ventilation de cet article, est une grave intrusion dans les affaires intérieures du Niger. C’est un produit de communication probablement payé qu’elle a relayé. À quelles fins. Elle est la seule à le savoir. Ce qui est certain, son acte a jeté le trouble dans les rangs de l’opposition où l’on parle d’un complot impliquant des fonctionnaires internationaux et dont l’objectif est de mettre la démocratie sous coupe réglée. On comprend dès lors pourquoi, malgré les périls qui pèsent sur le processus électoral tel qu’il est amorcé, pourquoi le Pnud fait comme si tout va bien comme dans le meilleur des mondes politiques. Dans les milieux de l’opposition politique nigérienne, l’on est en train d’examiner la réaction appropriée à ce parti pris de la représentante résidente du Pnud au Niger. Le débat soulève beaucoup de passion et certains ne tremblent nullement en disant que l’opposition est presque condamnée à régler ses différends, comme elle peut, avec le pouvoir.