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Migration : 166 migrants nigériens rapatriés d’Algérie grâce au soutien de l’OIM

Publié le jeudi 17 octobre 2019  |  actuniger.com
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Des migrants en route vers la Libye.
Lundi 1er juin 2015. Niger
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Le lundi 14 octobre, un contingent de 166 nigériens en situation de vulnérabilité, ont été rapatriés par vol charter, grâce à l’Organisation internationale des migrants (OIM) en collaboration avec les autorités nigériennes et algériennes. Il s’agit de la première opération de rapatriement qui entre dans le cadre du programme de retour volontaire des migrants mis en place par l’OIM, et qui vient s’ajouter à celles déjà menées depuis la Libye.

C’est avec une certaine émotion à peine contenue, que les premiers passagers du vol charter d’Air Algérie, spécialement affrété par l’OIM, ont foulé le sol de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, en début de soirée de ce lundi 15 octobre. Ils sont au total 166 exodants nigériens, parmi lesquels des femmes et des enfants, à descendre de l’avion en provenance de Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie, et dès leur arrivée à de Niamey, la capitale du Niger, ils ont été aussitôt pris en charge par le personnel de l’OIM Niger. C’est le premier mouvement du genre en faveur des migrants nigériens vivant en Algérie, et selon l’OIM, sur les 166 bénéficiaires, 18% ont été sélectionnés pour leurs vulnérabilités, notamment leurs besoins médicaux. L’opération de retour volontaire a été entièrement prise en charge par l’OIM, en étroite collaboration avec les gouvernements algériens et nigériens. Elle a permit de faciliter le rapatriement de ces migrants, qui ont la chance de s’éviter un long et fatigant voyage par la route.

« Le rapatriement réussi de plus de 160 migrants nigériens vulnérables par le biais de ce vol inaugural, assure un retour sûr et humain aux migrants qui ont besoin d’assistance pour se rendre dans leur pays d’origine. Ce mouvement est le résultat des efforts conjugués des missions de l’OIM et des gouvernements algérien et nigérien », a déclaré Paolo Caputo, chef de mission de l’OIM en Algérie.

Assistance pour retour volontaire et réintégration

En Algérie, les migrants ont bénéficié d’un appui et d’une prise en charge par le personnel de l’OIM qui leur a facilité les démarches. Avant le vol, le personnel de l’OIM Algérie a par exemple fourni une assistance médicale à plus de 10 migrants, et a veillé à ce que tous leurs besoins en matière de santé soient pris en compte pendant leur voyage et à leur arrivée au Niger. A leur arrivée au Niger, les migrants de retour ont également été pris en charge dès leur descente de l’avion par le personnel local de l’OIM, avant qu’ils ne soient convoyés au niveau de la gare d’une compagnie privée de transports voyageurs de la place, où ils ont reçu des billets de transports pour leur destination finale, c’est-à-dire leurs régions d’origine. Auparavant, ils ont passé par une opération de « profilage » qui consiste à enregistrer leurs identités, et là aussi, le personnel de l’OIM a fournit un appui technique au gouvernement du Niger. En plus de l’assistance durant le voyage, l’OIM a également fournit une assistance humanitaire de base aux retournés, durant leur court transit à Niamey. C’est ainsi qu’ils ont bénéficié de kits ainsi que d’un pécule pour faciliter leur retour au sein de leurs communautés d’origine, ce qui va leur permettre de couvrir certains besoins immédiats. Avant de prendre place dans les bus, les services de l’OIM Niger ont pris le contact de chacun des migrants, afin de maintenir le contact, une fois qu’ils sont définitivement installés.

Une fois que les migrants sont rentrés dans leurs communautés d’origine, l’OIM propose en effet différents types de soutien à la réintégration en fonction de leurs besoins, de leurs compétences et de leurs aspirations. Cela peut inclure une assistance médicale, un soutien psycho-social, une éducation, une formation professionnelle, la mise en place d’une activité génératrice de revenus, ou une aide au logement et à d’autres besoins de base.

« Ce mouvement représente aujourd’hui un grand pas dans la bonne direction pour un retour digne des migrants dans leur région d’origine. Nous sommes reconnaissants pour le soutien financier des gouvernements du Royaume-Uni et d’Italie qui ont rendu cela possible », s’est félicitée à cette occasion, Barbara Rijks, chef de mission de l’OIM au Niger.

Cette opération de rapatriement qui s’est déroulée sans problèmes, entre dans le cadre du programme de Retour volontaire humanitaire (VHR) mis en place par l’OIM afin de faciliter le retour au bercail des migrants nigériens notamment de la Libye et de l’Algérie. En septembre dernier, 149 nigériens sont rentrés volontairement au pays, en provenance de Misrata, grâce à ce programme. Depuis 2016, les missions de l’OIM au Niger et en Libye ont aidé plus de 7.500 migrants nigériens à rentrer de Libye dans le cadre de ces opérations de retour volontaire.

Témoignages de bénéficiaires de l’opération de retour volontaire de l’OIM

Abdourahmane Seyni, 44 ans : « Je suis originaire du village de Kouka dans le département de Bouza (Région de Tahoua). J’ai une famille que j’ai laissée à Tamanrasset en Algérie, et j’ai décidé de rentrer au pays car j’envisage désormais de rester travailler dans mon pays et gagner ma vie ici. Vous savez, la vie dans un pays étranger n’est jamais facile. Je faisais du commerce du bétail avant de tenter, en 2011, l’aventure en Algérie, car à l’époque, mes affaires ne marchaient pas tellement bien. Je suis donc parti à la recherche d’un monde meilleur à l’extérieur, et c’est ainsi que je me suis établit en Algérie. Là-bas, les conditions de séjour ne sont pas faciles surtout pour des gens comme moi avec toute une famille à prendre en charge dans un pays qui n’est pas le mien. On arrivait parfois à s’en sortir mais c’est tout juste le strict minimum et pour l’essentiel, on se débrouillait pour survivre. En plus de cela, et ce qui m’a vraiment motivé à revenir, c’est que nous étions constamment persécuté surtout en l’absence de papiers en règles qui sont difficiles à obtenir. C’est pourquoi, dès que j’ai appris cette possibilité de rentrer au pays, je l’ai automatiquement saisie en contactant l’OIM. J’ai reçu toutes les informations nécessaires et c’est vraiment comme un miracle de Dieu. Au départ, nous ne savions même pas qu’il y a cette possibilité de revenir par avion et d’être pris en charge pour démarrer des activités chez nous. En Algérie, tout le processus n’a pris que 10 jours avec les services de l’OIM et je n’ai rencontré aucune difficulté. J’ai donc conseillé à ma famille de patienter le temps que moi j’arrive au pays et de trouver de quoi les faire revenir. Nous aurions d’ailleurs pu rentrer ensemble, mais mon épouse a des meubles et d’autres affaires qui sont difficiles à transporter surtout dans un vol».

Halima Assoumane, 20 ans : « Je suis mère de deux enfants dont un fils de 4 ans et une fille de 2 ans, qui sont tous nés au Niger. Cela fait juste une année que nous nous sommes installés en Algérie, où nous avions rejoint mon époux qui nous avait précédés de quelques mois. Nous vivons à Tamanrasset où je faisais de petites activités notamment le commerce, de la couture, ou la vente de l’eau, de la glace et du jus. Mon mari faisait aussi du commerce. Nous arrivons à gagner notre vie mais nous avions décidé de rentrer au pays car il est mieux de vivre et gagner sa vie chez soi que de rester à l’extérieur où votre statut d’étranger vous expose à tous les risques. J’ai fait des études scolaires jusqu’au niveau CM2 et je compte reprendre les activités que je faisais en Algérie. Il me sera plus facile de le faire ici, et ici à Niamey où on compte s’installer, j’ai déjà de quoi débuter mon commerce puisque j’ai un frigidaire, un congélateur et une machine à coudre. Grace à l’appui de l’OIM, nous sommes rentrés avec mon époux et les enfants et nous allons bénéficier d’un appui pour reprendre nos activités dans notre pays».

Abdoul Karim Moumouni
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