En août 2019, Orange Groupe est parvenu à un accord de cession de ses parts dans Orange Niger à ses actionnaires minoritaires que sont Moctar Thiam, actionnaire à travers Green light Communication, et Mohamed Rissa, patron de Rimbo, actionnaire en son nom propre. Bien que le processus soit encore en cours, les deux partenaires, qui ont échangé avec l’Agence Ecofin, ont tout de même tenu à s’exprimer sur la situation d’Orange Niger, leurs ambitions pour l’entreprise et lever toute équivoque sur des rumeurs de licenciement.
D’après Moctar Thiam, la société Orange Niger traverse des difficultés économiques importantes, depuis plusieurs années, dues au contexte de marché. Le secteur des télécommunications au Niger subit une crise persistante depuis 2015, qui se traduit par le ralentissement voire la baisse globale de la valeur du marché.
Pour faire face à ces difficultés, il explique que « différentes initiatives ont été mises en œuvre par les actionnaires, parmi celles-ci, la recherche par le Groupe Orange d’un partenaire capable d’accompagner le redressement et le développement de l’entreprise. Mon partenaire et moi avons décidé de participer à ce processus, et avons conclu avec le Groupe Orange un accord pour reprendre l’intégralité de sa participation au capital d’Orange Niger. Nous travaillons actuellement avec le Groupe Orange à la levée de toutes les conditions nous permettant de prendre le contrôle de la Société ».
Parmi les conditions de reprise évoquées par le patron de Green light Communication, figurent entre autres l’obtention de l’agrément des autorités nigériennes, mais également le rééchelonnement des créances d’Orange par les banques et les principaux créanciers.
« Nous concentrons nos efforts avec le soutien d’Orange à la levée de ces conditions suspensives, sans lesquelles l’avenir de la société serait compromis. La situation de la société est difficile, mais nous sommes confiants. La contribution globale d’Orange, que ce soit en apports en capital ou en avances en compte courant et abandons de créances, qu’elle s’est engagée à consentir dans le cadre de la cession, établira son investissement global à 200 milliards FCFA, à fonds perdu », précise Moctar Thiam.
Selon une source proche du dossier nigérien à Orange Groupe, « l’environnement de marché au Niger nous a conduits à prendre cette décision en toute responsabilité. Toutefois, le départ d’Orange ne veut aucunement dire la fin d’Orange Niger, notre accord avec les repreneurs est très clair sur ce point, et nous mettons tout en œuvre pour accompagner cette transition dans le meilleur intérêt de l’entreprise, et des salariés [...] Nous travaillons avec eux pour lever toutes les conditions suspensives de la cession, nous savons par ailleurs qu’ils se préparent activement à assumer pleinement leurs responsabilités dans le cadre de la reprise. A titre d’exemple, ils s’engagent à apporter des fonds propres à l’entreprise dès la reprise ».
Du côté des travailleurs, l’annonce du retrait d’Orange Groupe avait suscité des inquiétudes sur la pérennité des emplois et le règlement des droits sociaux. Deux grèves avaient alors été organisées pour faire entendre leur voix. Bien que n’étant pas impliqués dans la gestion opérationnelle de l’entreprise Mohamed Rissa affirme toutefois : « de ce que nous avons pu voir, la direction générale d’Orange Niger a eu le souci permanent d’établir un dialogue social nourri et régulier avec les représentants du personnel et l’ensemble du personnel pour leur transmettre les informations utiles sur la situation économique et financière de l’entreprise. Les dirigeants actuels d’Orange Niger sont très soucieux de la préservation des centaines d’emplois directs de l’entreprise et des dizaines de milliers de Nigériens qui vivent grâce à son activité. Dans nos discussions, leur objectif comme le nôtre est, et demeure, de pérenniser les activités de la société et tous ces emplois ».
« Nous sommes conscients que la réussite d’Orange Niger s’appuie aussi sur les femmes et les hommes de cette entreprise. D’ailleurs, dans le cadre de notre accord sur la cession par Orange de sa participation, nous avons pris des engagements fermes et précis de maintien des emplois pour une période de deux ans », souligne le patron de Rimbo.