Une délégation du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix (PBF) comprenant un groupe de bailleurs de fonds, a effectué une mission de travail au Niger du 14 au 18 octobre dernier à Fabiji dans le Boboye région de Dosso, à Tera dans la région de Tillabéry, et à Agadez. A l’issue de la mission, le Chef de la délégation, M. Jean Marc André a tiré un bilan au cours de la conférence de presse qu’il a animée le 19 Octobre dernier dans la salle de conférences de la Maison des Nations Unies à Niamey. C’était en présence de la coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Fatoumata Bintou Djibo, du secrétaire général de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP,) M. Ibrahim Boukary Abdou et la représentante des bailleurs de fonds, Dr Lasia Bloss.
A l’entame de la conférence de presse, la coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Fatoumata Bintou Djibo a rappelé que cette mission est venue au Niger afin de s’enquérir des financements qui ont été faits à travers des projets relatifs à la consolidation de la paix et ceux permettant de créer la cohésion sociale au niveau des communautés. Cette mission, a-t-elle dit, a permis non seulement de constater de visu les réalisations qui ont été opérées, mais également de prodiguer des conseils et des orientations pour l’utilisation des fonds.
Répondant aux questions des journalistes concernant l’appui de PBF dans le cadre des élections, Mme Fatoumata Bintou Djibo a parlé de la contribution du fonds pour la prise en charge de l’établissement des pièces d’état civil particulièrement dans les zones rouges c’est-à-dire les zones concernées par l’insécurité. Elle a confié que ce sont ces pièces d’état civil qui vont servir pour s’enrôler dans la base biométrique du système électoral. Elle a aussi rappelé que le PBS travaille dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits. En outre, elle a noté qu’il y a des partenaires qui vont financer la sécurité pour que les élections puissent se tenir de manière apaisée dans les zones en conflit. «Nous avons développé un grand programme pour le Système des Nations Unies. Nous travaillons également avec les autres partenaires de l’Union Européenne, des Etats-Unis, et d’autres pour mettre nos efforts ensemble pour pouvoir assurer que le processus se passe dans les bonnes conditions» a conclu la coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger.
Pour sa part le secrétaire général de la HACP, M. Ibrahim Boukary Abdou, il est revenu sur le processus ayant permis à son institution d’accéder au fonds de consolidation de la paix des Nations Unies. Il a rappelé que c’est sur instruction du gouvernement du Niger qu’une mission de la HACP s’est rendue à New York aux Etats-Unis en 2012 en vue d’engager des négociations pour que le Niger puisse accéder à ce fonds. A l’issue des négociations notre pays a accédé au fonds de la consolidation de la paix des Nations Unies en obtenant un financement de 3 millions de dollars à travers lequel il a été financé le projet « Jeunesse Tahoua ». Il a ajouté que le Niger a ensuite bénéficié de 15 millions de dollars ayant permis de financer de projets relatifs à la consolidation de la paix et de la sécurité au Niger. M. Ibrahim Boukary Abdou a confié que les autorités nationales, régionales ainsi que les services techniques et les bénéficiaires, ont apprécié l’apport des projets mis en œuvre par la HACP pour la consolidation de la paix et de la sécurité. Le secrétaire général de la HACP a par ailleurs notifié avoir associé les Organisations de la Société Civile et les médias dans la mise en œuvre de leurs projets.
Quant à la représentante des bailleurs Dr Lasia Bloss, elle s’est réjouie d’aller sur le terrain pour mesurer l’impact des projets qu’ils ont financés avant d’apprécier le travail qui a été mené par la HACP.
Pour le chef de la mission du Fonds de la Consolidation de la Paix des Nations, M. Jean Marc André, il a relevé d’abord dans son intervention que notre pays fait face à une fragilité croissante malgré les efforts consentis par le gouvernement, les autorités locales ayant permis au Niger de résister contrairement à d’autres pays de la région. Il a par ailleurs indiqué que la solution au problème d’insécurité est complexe. Cela nécessite entre autres le déploiement des services au niveau local à savoir la justice, la création de l’emploi pour les jeunes, etc. Il a confié que les investissements sécuritaires ne suffisent pas pour résoudre à un problème complexe comme celui de l’insécurité «Il faut des solutions complexes pour résoudre des problèmes complexes», a-t-il dit.
Il a également abordé la question relative à la gestion du fonds de manière coordonnée pour qu’on puisse mobiliser plus d’argent. Il a indiqué que le Système des Nations Unies au Niger va accompagner le pays à renforcer ses capacités de coordination. M. Jean Marc André a réaffirmé leur engagement à continuer à appuyer le Niger. Selon lui le Niger va jouer un rôle d’autant plus important du fait qu’il sera à partir du mois de Janvier prochain membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il jouera à cet effet, un rôle très important à engager des institutions comme celle pour la Consolidation de la Paix des Nations Unies. « Pour nous c’est important de voir le Niger au cœur du processus diplomatique mondial, parce que ça va permettre ici au Niger d’avoir encore une voix plus importante, et dans la région du pays du Sahel, pour le G5 Sahel, pour l’Alliance Sahel», a-t-il déclaré.
Rappelons que la mission est composée de huit bailleurs de fonds à savoir Estonie , la France, le Japon, le Pays-Bas, la Suède, la Norvège, l’Union Européenne, et une délégation du PBF.