Ne lisez pas Organisation de l’Unité Africaine devenue aujourd’hui Africaine ; prononcez ces syllabes ensemble et vous êtes en plein dans le mille. Pas dans le mil que son ministère aurait produit mais il s’agit bien de lui-même, monsieur le ministre de l’agriculture Oua Seydou.
C’est ce ministre somme toute pas du tout charismatique qui s’est excusé la semaine dernière quand les élus du peuple ont voulu l’entendre autour de cinq questions essentielles sur notre politique agricole. C’était vraiment une nécessité de premier ordre du moment où, avec le programme 3N, on ne sait plus aujourd’hui qui a en réalité la gestion du monde agricole au Niger. On a comme l’impression qu’il existe aujourd’hui deux ministères de l’agriculture, l’un avec OUA et l’autre sous la conduite de Allahouri qui semble beaucoup plus charismatique que l’homme de Bouza ou Madaoua (on ne sait plus sous la bannière de quelle entité cet Oua a été nommé).
Dans tous les cas, monsieur le ministre n’a pas daigné répondre à la sollicitation des élus du peuple alors même qu’il était à côté, juste dans les sillages de la région de Tillabéri. Il aurait juste fallu qu’il fasse un saut pour répondre à l’interpellation de la représentation nationale. Ensuite, il pourrait continuer son périple ; une opération qui a dit son dernier mot avec le discours prononcé la veille du 7 Avril par le président de la République. En effet, à quoi rimait tout ce ballet diabolique dans les régions si ce n’est pour préparer le discours en terme de plaidoyer que les Nigériens ont suivi le samedi soir ?
La conduite du ministre de l’agriculture est tout simplement un scandale que de tourner le dos aux élus du peuple, qui sont dix mille fois plus représentatifs que lui qui n’est venu que par une simple nomination. A moins que monsieur le ministre n’ait eu vent du tsunami que sieur Issoufou Mahamadou a déjà soulevé dans les rangs du gouvernement. Selon les rumeurs qui circulent, la nouvelle équipe gouvernementale serait déjà prête à être dévoilée au grand public. Alors, si monsieur Oua se savait déjà partant et qu’il aurait d’ores et déjà entamé son retranchement de désobéissance ? Car, figurez-vous que ne pas vouloir répondre à l’interpellation de l’auguste Assemblée Nationale est quand même un acte scandaleux.
Si tel n’est pas le cas, alors, soyez sûrs que cet acte finira de l’emporter. On voit mal comment un tel acte pourrait rester impuni. Surtout que monsieur le ministre n’est quand même pas un des plus contournables dans cette équipe fortement contestée. Selon les dires de plusieurs observateurs, monsieur serait d’ailleurs l’un des moins charismatiques dans l’équipe. L’on se rappelle très bien ses premiers jours au gouvernement, surtout son passage à l’Assemblée Nationale où il a bombardé les élus de termes techniques ; comme pour dire à ceux qui l’ont nommé que « ma place est au secrétariat Général de ce ministère ». Dans tous les cas, monsieur le ministre a hautement brillé par son déficit de communication.
L’austérité dont il a toujours témoignée n’est pas de nature à faciliter la gestion de groupe. Ce sont ces genres d’erreurs qui ont fait sombrer plus d’une action réalisée par la 7ème République. Car, des réalisations, il y en a eu. Cependant, elles étaient noyées dans le mutisme quasi suicidaire de certains ministres qui n’avaient pas la vocation de communiquer pour convaincre. C’est bien le cas de l’Education Nationale où de gigantesques réalisations ont été faites mais qui sont restées lettre morte faute de langages appropriés pour les montrer du doigt. En cette veille de fièvre de recomposition du gouvernement, l’option communicative doit être l’un des critères qui doit guider le choix de son excellence Issoufou Mahamadou.
Des gens modernes pour un Niger moderne ; non pas des individus en déphasage avec les idées nouvelles.