A l'occasion du dernier débat sur les écrans de la télévision Bonferey, Doudou Rahama a glissé sur un terrain qu'il méconnaissait presque totalement. Exploitation tendancieuse ou politicienne ?
L'homme de main en exercice du président de la Convention Démocratique et Sociale (CDS-Rahama), dont on connaît le niveau scolaire, trouve une situation désastreuse quant au fait que plus de 3000 étudiants, sur plus de 11000 dossiers, se sont retrouvés sans inscription. S'il avait eu la chance de franchir le cap du collège, il aurait su bien comment les choses se passent et compris très bien pourquoi il n'a pas réussi à passer au lycée. Ce n'est pas forcément dû au manque de classes. Comment lui qui ne connaît même pas c'est quoi l'université et les étudiants peut-il prétendre comprendre les contours de cette situation ? Sait-il comment les universités fonctionnent ? Le problème ne se posait-il pas au temps de Mahamane Ousmane ?
Qu'en sait-il à propos de la conception de Hama Amadou, ancien Premier ministre de la cohabitation, de l'enseignement supérieur ? Pendant que son patron était à l'Assemblée nationale, était-il au courant de la situation qui prévalait à l'université de Niamey ? Les propos de Doudou du jeudi 21 novembre dernier ressemblent bien à une insulte à tous ces milliers d'anciens étudiants dont l'avenir a été hypothéqué par l'actuel président de l'Assemblée nationale. Et la situation se passait sous les regards impuissants de Nafarko, plus intéressé à la recherche des "à côté" du pouvoir et à ses voyages pécuniaires à l'étranger. Il disait pourtant qu'il a accumulé une expérience en politique de près de dix ans, qui ne lui servent manifestement à rien. L'homme, qui est plutôt connu pour ses écarts de langage et ses incohérences pendant les débats, - Nouhou Arzika en sait quelque chose-, a une allergie face aux critiques contre le CDS et Mahamane Ousmane.
Ceux qui le connaissent mieux ainsi que son patron, comme Mallam Oumarou, ancien inconditionnel de Mahamane Ousmane, ex-conseiller du président Tandja Mamadou et aujourd'hui notable à la cour du sultan de Damagaram, maîtrisent correctement ses points faibles. Lui qui, à l'occasion d'un débat sur Canal 3 pendant le tazartché, l'a copieusement mis en déroute, en touchant là où ça lui faisait mal. Pour gagner des points sur ses adversaires, le courtisan le plus zélé de Mahamane Ousmane en a l'art. Dans ses interventions, il cite au passage des versets coraniques et souvent des hadiths pour donner l'impression qu'il est le plus sérieux, voire le plus savant de l'écurie. Mais l'homme oublie qu'à travers ses façons, il incarne même le vrai visage du jeu de la double face.
On donne une image de saint, mais en pratique, on exprime toutes les tares de manque de décence et d'honnêteté. Et c'est justement cela la conception de la pratique politique triturée qu'ont certains politiciens nigériens. Les Nigériens connaissent très bien ce genre de jeu.