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Intervention de SEM. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, lors du Sommet sur la Coopération Russie-Afrique, le 24 octobre 2019, à Sotchi : « L’Afrique n’oubliera jamais l’aide et le soutien apportés par le peuple russe à ses frères afr

Publié le lundi 28 octobre 2019  |  Le Sahel
Déjeuner
© Présidence par DR
Déjeuner de travail sur la coopération entre l`Afrique et la Russie
‪Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou a pris part en marge du premier Forum Russie-Afrique, à un déjeuner de travail sur la coopération entre l`Afrique et la Russie, en présence de plusieurs Chefs d`État africains ainsi que du Président russe SEM Vladimir Poutine.‬
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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a pris part, du 23 au 24 octobre 2019, au premier Sommet Russie-Afrique qui a enregistré la participation de 42 autres Chefs d’Etat africains. Avant de quitter Sotchi, SEM. Issoufou Mahamadou, a prononcé, le jeudi 24 octobre, une allocution dans laquelle il a notamment souligné les énormes opportunités qu’offre l’Afrique en matière d’études, d’investissement, de financement, d’équipement, d’exportation et d’importation ainsi que de développement humain. (Lire l’intégralité de l’allocution prononcée par le Président de la République).

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais exprimer mes félicitations au Gouvernement Russe pour l’organisation de la présente rencontre, qui se tient dans un contexte international marqué par des velléités de retour à la course aux armements, le creusement des inégalités, l’aggravation de la pauvreté, le terrorisme, l’extrémisme violent, le changement climatique, les tensions commerciales, la montée spectaculaire de la migration, le recul du multilatéralisme, la montée des populismes. Dans un tel contexte, la solidarité entre l’Afrique et la Russie est plus que jamais nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Après le combat politique, l’Afrique entame à présent un autre combat, celui de sa transformation économique et de son intégration. En 2013, à l’occasion du jubilée des 50 ans de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, les leaders Africains ont adopté une vision et un agenda, suivis de plans d’action pour les 50 prochaines années. Pour atteindre ces objectifs, les défis et les besoins de financement qu’impose cet agenda sont énormes ; les potentialités aussi.

La mise en œuvre de ces plans, en vue d’une transformation du continent, offre des opportunités énormes en matière d’études, d’investissement, de financement, d’équipement, d’exportation et d’importation ainsi que de développement humain.

Toutes ces préoccupations sont inscrites à l’ordre du jour de notre conférence et du forum qui lui est associé sans être exhaustif. Permettez-moi quelques commentaires sur les points suivants :

Par rapport à la question de souveraineté et des valeurs nationales comme élément de la stratégie de développement, il convient de noter que placer la culture au cœur du développement est un investissement capital et une condition du succès de tout projet de société. C’est pourquoi au Niger nous avons fait de la renaissance culturelle le premier axe de notre programme de développement. Les valeurs culturelles, c’est l’âme d’un peuple, d’une nation. C’est autour d’elles qu’il est possible de procéder à une mobilisation collective. J’ai noté hier que les valeurs fondamentales pour l’Union Economique Eurasiatique sont la dignité et la justice. Nous partageons ces valeurs.

- En ce qui concerne le sujet relatif à la technologie nucléaire au service du développement de l’Afrique, l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire peut être une source d’accélération du développement du continent. L’Afrique peut se saisir des progrès importants enregistrés dans l’utilisation civile des technologies nucléaires, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’agro-industrie et surtout de la production d’énergie électrique. L’Afrique a un besoin d’énergie à faible coût et l’énergie nucléaire lui offre cette possibilité. Le développement de l’Afrique, c’est l’énergie. Le développement de l’Afrique c’est aussi les infrastructures de transport : leur réalisation est une condition de réussite de la Zone de libre-échange continentale lancée à Niamey au mois de Juillet dernier. Le programme de développement des infrastructures en Afrique de l’Agenda 2063 a des objectifs ambitieux en particulier s’agissant des infrastructures ferroviaires. Il n’y a pas de développement sans chemin de fer.

- Pour ce qui est de la transformation numérique, l’Afrique est consciente qu’elle ne doit pas rater le rendez-vous de la révolution numérique en cours. Des pays comme le Niger, mobilisés au sein de Smart Africa, sont résolus à favoriser l’éclosion d’une économie numérique nationale inclusive et compétitive. Ils ont à cet égard, engagé des actions stratégiques visant à créer un cadre d’incitation et de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans les technologies de l’information et de la Communication, ainsi qu’à réaliser des infrastructures nécessaires. S’agissant de l’industrialisation, l’Afrique doit cesser d’être un simple réservoir de matières premières en créant les conditions de transformation de celles-ci et de contrôle du maximum des maillons de la chaine des valeurs. Le monde a le choix entre l’industrialisation de l’Afrique et la migration.

- Pour ce qui est de la paix et de la sécurité dont le lien avec le développement est avéré, l’objectif de l’agenda 2063 de faire traire les armes d’ici 2020 est compromis par les menaces terroristes et criminelles qui pèsent notamment sur le Sahel et le bassin du lac Tchad. Pour faire face à ces menaces, la mise en place d’une coalition internationale, à l’image de celle mise en place en Syrie et en Irak, est nécessaire. Membre non permanent du Conseil de Sécurité à partir de Janvier 2020, le Niger souhaite travailler notamment sur cette question avec la Fédération de Russie.

- Pour ce qui est du financement du développement économique de l’Afrique, comme outil indispensable au développement économique de l’Afrique, il y a lieu de noter que pour la première fois, le montant des investissements directs étrangers en Afrique, évalué à 63 milliards de dollars en 2017, a dépassé le montant des aides publiques au développement, évalué à 61 milliards de dollars pour la même année. Il est évident que ce n’est pas assez, car l’Afrique a besoin d’un montant d’investissements de 600 milliards par an pour atteindre les ODD fixés pour 2030.

Ainsi qu’on peut le constater, les possibilités de coopération entre l’Union Economique Eurasiatique et l’Union Africaine sont nombreuses.

L’Afrique n’oubliera jamais l’aide et le soutien apportés par le peuple russe à ses frères africains dans leur lutte pour leur émancipation politique. Je suis convaincu que la Russie accompagnera l’Afrique sur le chemin de son développement économique.

Je vous remercie. »
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