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Action culturelle des pays ACP : Le Cameroun a joué sa carte à Niamey

Publié le mercredi 30 octobre 2019  |  cameroon-tribune.cm
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© Présidence par DR
Le Président de la République Issoufou Mahamadou procède à l’ouverture de la 5ème Réunion des Ministres ACP de la Culture
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Bidoung Mkpatt, ministre des Arts et de la Culture a pris part à la 5e Réunion des ministres en charge de la Culture du groupe des Etats de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP)
Deux jours pour se concerter autour d’une thématique: « Renforcer et diversifier les partenariats pour les cultures ACP ». 50 ministres et 29 experts rassemblés à Niamey du 19 au 20 octobre derniers dans le cadre de la 5e Réunion des ministres en charge de la Culture du groupe des Etats de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ils se sont penchés sur cette préoccupation, notamment sur des axes majeurs tels que les perspectives innovantes des programmes ACP-UE Culture face aux mutations rapides des nouvelles technologies. Le ministre des Arts et de la Culture (MINAC), Bidoung Mkpatt, a conduit la délégation camerounaise à cette rencontre internationale qui vise une meilleure promotion et préservation des arts et de la culture dans le développement endogène et durable des stratégies et politiques de coopération des Etats. Le rendez-vous des dirigeants des pays ACP, au Palais des Congrès de Niamey au Niger, a permis au Minac de féliciter la coopération française qui, par le truchement du programme C2D, apporte une contribution significative au développement du secteur culturel au Cameroun. Le ministre Bidoung Mkpatt a par ailleurs suggéré que certaines mesures visant à libérer l’immense potentiel de la culture soient mises en oeuvre. Dans un entretien accordé à CT, il revient sur son intervention au cours de cette rencontre.
Monsieur le ministre, vous avez conduit à Niamey, la délégation du Cameroun afin de prendre part à la 5e réunion des ministres de la Culture des pays ACP. Que peut-on retenir de cette rencontre ?
Nos intenses travaux ont abouti à la formulation d’un certain nombre de recommandations traduites par la Déclaration de Niamey qui définit les étapes de l'action culturelle du secrétariat ACP-UE et des Etats membres au cours des prochaines années, à travers le nouveau programme de soutien aux industries culturelles ACP, lequel sera lancé en 2020. Je retiens de cette rencontre que la cérémonie d’ouverture de la 5e réunion des ministres en charge de la culture des Etats ACP tenue à Niamey le 19 octobre 2019, a été solennellement présidée par Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger. Sa seule présence a donné le cap sur le rôle déterminant que la culture doit jouer dans la résolution des grandes préoccupations qui engagent l’humanité. C’est ainsi que ce pan de nos activités peut influencer la résolution des conflits, la lutte contre les inégalités sociales, le recul de la pauvreté et l’extinction des attaques terroristes. Ce message fort, exprimé par le président de la République du Niger, illustre l’engagement de ses pairs africains à faire de la culture, non seulement un levier important de nos politiques publiques mais également un facteur d’unité, de paix et de cohésion sociale. Pour cela, la promotion de la culture doit être au centre des préoccupations de nos Etats. La 5e Conférence ministérielle a été un franc succès et s’est achevée à la grande satisfaction générale de tous.
Que retenir de votre participation ?
En effet, dès l’entame de ma communication, il nous a semblé opportun d’apprécier la qualité des documents produits par les experts, à savoir le rapport des hauts fonctionnaires et le projet de Déclaration de Niamey qui ont d’ailleurs facilité la tenue satisfaisante des travaux tout au long de cette rencontre. Ces documents ont fait ressortir tour à tour des axes stratégiques sur la base des enjeux de l’heure, à savoir : les stratégies politiques pour le secteur culturel ACP, le financement de la culture, la question du patrimoine culturel et du climat, ainsi que le renforcement des partenariats pour la culture et le développement. Ensuite, profitant de l’occasion offerte, nous avons tenu à féliciter la coopération française qui, par le truchement du programme C2D, apporte une contribution significative au développement du secteur culturel au Cameroun. Nous avons également remis en évidence la conservation en terre étrangère des biens culturels du continent africain. Nous pensons qu’il faut procéder, dans des conditions satisfaisantes, au rapatriement des biens culturels en se basant sur les spécificités de nos états. Par ailleurs, bien que le soutien à la promotion et à la production des activités culturelles puissent bénéficier de financement important à travers les programmes examinés, nous avons attiré l’attention des partenaires techniques et financiers sur l’impératif d’une réorientation de l’enveloppe destinée au développement des infrastructures culturelles, afin de fournir aux artistes un cadre valorisant. Notre pays étant davantage ouvert à des financements visant le développement des infrastructures culturelles. L’enjeu pour le Cameroun c’est de fournir aux hommes de culture, un véritable cadre d’expression valorisant. Nous allons nous y atteler.
Quels sont ces efforts à envisager côté camerounais ?
De façon spécifique, il s’agit, concernant les législations sur la protection des biens culturels, d’encourager les Etats à actualiser, vulgariser et mettre en oeuvre les législations nationales et communautaires, et établir une collaboration efficace entre les différents services impliqués dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels. Sur ce point, les représentants des pays de la sous-région ont convenu sur certains aspects importants, à savoir : encourager les Etats à améliorer la collaboration entre les différents services à travers la mise en place de plateformes d’échanges et l’organisation des ateliers séminaires, entre autre ; élaborer un manuel de procédures des services intervenants dans la lutte contre le trafic illicite ; désigner les points focaux dans tous les ministères en charge de la culture et créer un réseau d’experts, chargé de la coordination de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Afrique Centrale ; disposer des lois inclusives qui intègrent les différents services (culture, tourisme, police, gendarmerie ; armée, justice, Interpol…) impliqués dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, mettre en place des unités opérationnelles de lutte contre le trafic illicite des biens culturels et enfin, adopter une stratégie sous régionale de lutte contre le trafic illicite des biens culturels. Dans ce registre, plusieurs services dans notre pays interviennent également dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, notamment les services de la police, la douane, le ministère de la Justice, la gendarmerie, Interpol, la cellule aéroportuaire anti-trafic, pour ne citer que ceux-là. Il convient de rappeler que le manque d’expertise des personnels intervenant dans la chaîne ainsi que la méconnaissance des textes qui malheureusement ne sont pas suffisamment vulgarisés, nécessitent un renforcement des capacités des services de la police, des douanes, de la Justice et de la gendarmerie en matière de circulation des biens culturels.
Que faut-il faire pour pallier ces maux ?
Je m’en voudrais de ne pas relever ici que plusieurs structures ont été mises en place à travers le territoire camerounais pour la protection du patrimoine culturel. Les efforts sont considérables mais beaucoup reste encore à faire, notamment en ce qui concerne la question des musées. Des actions fortes doivent être menées au niveau de la réactualisation du répertoire des institutions de conservation et de valorisation des biens culturels dans l’ensemble des pays de la sous-région ainsi que la mise en oeuvre des systèmes d’inventaire, de documentation et de numérisation des collections muséales. En clair, il s’agit ici de disposer d’un projet scientifique et culturel pour tout musée et les institutions de conservation. A cela s’ajoute un volet important, celui de l’éducation. Il y a lieu : de disposer d’un programme de formation en matière de trafic illicite des biens culturels au bénéfice de la douane, de la police gendarmerie, de la justice ; de réaliser une cartographie des écoles de formation en matière de patrimoine culturel, en intégrant des modules de lutte contre le trafic illicite des biens culturels et enfin, intégrer l’éducation au patrimoine dans les systèmes éducatifs nationaux. Les activités suscitées sont d’ailleurs inscrites dans le Plan d’actions 2020 du ministère des Arts et de la Culture, dans le programme 181 relatif à la conservation de l’art et de la culture camerounais. L’urgence pour l’heure est à la conjugaison de tous les efforts, expertises, énergies des artistes, hommes de culture, compatriotes patriotes et experts pour qu’avec l’accompagnement du gouvernement et la très haute impulsion du chef de l’Etat, ensemble nous nous concentrions sur l’essentiel qui est l’amélioration des stratégies efficientes, professionnelles pour l’affirmation toujours davantage de l’identité culturelle camerounaise et la meilleure promotion des arts et de la culture pour le plein rayonnement de notre pays. Sur le plan international, le Cameroun a ratifié la Convention de l’Unesco de 1970 et délivre à cet effet, un certificat d’exportation des biens culturels. La participation de la délégation du Cameroun à cette 5e réunion ministérielle est dès lors à considérer comme une des occasions idoines d’échanges d’expérience en vue de capitaliser les acquis des autres parties prenantes.
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