Après deux jours d’intenses travaux caractérisés des débats fructueux, la réunion régionale Afrique de l’Internationale Socialiste des Femmes a pris fin dans l’après au Palais des Congrès de Niamey. Ouverts par le président du comité exécutif national du PNDS Tarayya, M Bazoum Mohamed, les travaux ont porté sur le thème «la participation des femmes aux processus décisionnels : défis pour un monde 50/50 ».
A l’issue de leurs assises faites de plusieurs communications sur les différents sous-thèmes et agrémentées par des débats enrichissants et pertinents, les femmes socialistes d’Afrique ont adopté une déclaration dite «Déclaration de Niamey». La présidente de l’organisation des femmes Tarayya OFT, Mme Ousseini GarbaHadizatou Yacouba a exprimé toute sa joie pour le bon déroulement des travaux ainsi que pour les échanges ayant porté sur des questions d’importance capitale pour la femme ayant abouti à l’adoption par l’Internationale Siocailiste des Femmes de la déclaration de Niamey. Dans cette déclaration l’ISF a souligné les différents obstacles et défis auxquels font face les femmes dans nos pays. Evoquant la question de la participation aux instances de décisions, l’ISF a déploré certaines entraves d’ordre culturel, institutionnel et/ou réglementaire à l’émergence des femmes et à leur participation effective dans la gestion politique des Etats. La déclaration a indiqué que l’ISF travaille avec les membres de l’Internationale Socialiste pour rendre effective la parité. S’agissant de la femme et la gestion des conflits, l’ISF a souligné l’augmentation fulgurante des conflitset ses conséquences sur les femmes et les filles, tout insistant sur le fait que la participation des femmes est un besoin urgent. La déclaration a indiqué que «l’inclusion des femmes dans les négociations de paix améliore la durabilité et la qualité de la paix », tel que l’a suggéré une recherche. Les droits fonciers des femmes est également un élément essentiel de création d’égalité entre les sexes, puisque touchant directement aux droits à l’autonomisation économique des femmes a souligné la déclaration de Niamey. Or, en Afrique, les droits fonciers et ceux de la propriété sont largement discriminatoires envers les femmes qui sont laissées dans l’extrême pauvreté et exposées aux souffrances a ajouté l’IFS dans sa déclaration. L’ISF a demandé aux gouvernants de modifier les législations et les pratiques foncières et de propriété des terres pour «autoriser les femmes à avoir des droits d’héritage, de propriété et des droits fonciers égaux à ceux des hommes ». Sur le plan de la participation politique, l’ISF a demandé une action urgente pour incorporer des quotas par sexes dans les règles locales et
nationales de nomination des candidats aux postes dirigeants et promouvoir l’égalité des sexes dans toutes les activités politiques. Elle a demandé également des actions urgentes pour modifier les textes constitutionnels et procéduraux pour inclure les femmes dans les processus décisionnels à tous les niveaux sur les questions touchant les communautés et les moyens d’existence. Une importance particulière doit aussi être accordée aux femmes pour les initiatives de gestion des conflits, de maintien de la paix et de sécurité. L’ISF demande aux dirigeants d’appliquer les objectifs mesurables encourageant la responsabilité des changements pour la promotion d’une plus grande égalité des sexes. La déclaration de Niamey demande d’encourager la solidarité entre les femmes locales et les ONG des femmes afin d’augmenter la participation des femmes aux décisions locales et nationales en vue de réaliser « la démocratie paritaire » à l’horizon 2030. Sur la question du foncier et des droits de propriété, l’organisation des femmes socialistes a demandé aux gouvernants de procéder urgemment à la révision de la législation et des pratiques d’héritage et de propriété des terres et foncières afin de «soutenir une évolution culturelle qui encourage les femmes et les autorise à devenir propriétaires de leurs terres en théorie et en pratique ». La réunion de l’ISF a enfin demandé aux gouvernants d’agir pour soutenir et fournir un financement aux partenariats, alliances et coopératives pour partager les ressources et encourager les initiatives de formation et d’éducation qui aident les femmes à comprendre leurs droits fonciers et les équipent pour gérer efficacement leurs terres et vendre de manière rentable leurs produits.